Elles sont combien, tu crois ?
Tu sais, les filles comme moi ?
J'observe le ciel s'obscurcir,
Et la nuit doucement mourir.
Dans les cercueils des fleurs fanées
Se cachent les doux souvenirs
Des longues et chaudes nuits d'été
Entre deux francs éclats de rire,
Mais les apparences le resteront
Car dans leurs cercueils refermés
Se cachent aussi désillusions,
La faute à leur dernier collier :
Une corde raide autour du cou
Cachant leur corps, là en-dessous.
Je marche parmi les tombes,
De ces filles, de ces bombes,
Qui un jour ont explosé,
En un dernier souffle coupé.
As-tu vu sous le verre de leur tombeau
Dans les airs un dernier feu d'artifices,
As-tu vu ou lu leurs derniers mots,
Sais-tu le poids du sacrifice ?
Et dans leurs cercueil scellés
Sont cachées les filles comme moi,
Elles sont combien tu crois,
Et vais-je les retrouver ?
Je marche dans le cimetière,
Toutes ces personnes sous terre,
J'ai le vertige je crois :
Bientôt ça sera moi.