De la douceur

aile68

Rafales de vent dans les volets qui claquent, vitres qui tremblent, murs suintant la galère. Certains jours d'hiver ressemblent à des images de guerre, gris, sinistres. On a besoin d'un peu d'amour quand tout croule, s'écroule, retrouver le sens des beaux jours, quand tout roucoule, est heureux. Dans les squares et les parcs, les sapins bleus ont l'air malheureux de bambins punis, envie que le beau temps revienne afin qu'ils brillent au soleil merveilleux. Saluer ce dernier au matin qui se lève, réparer les dégâts de la veille, balayer, tout remballer dans une odeur de café et d'huiles essentielles. En ville tout est beau et nickel, les vitres brillent, dire qu'elles ont failli se briser. En périphérie, on nettoie des squatts, on rit, on veut être heureux, les beaux quartiers eux, rutilent de voitures flamboyantes, époustouflantes, bluffantes. On peut apporter du bonheur à tout le monde, qu'il rentre par une fenêtre cassée ou par un portail lourd qui ne laisse présager rien de bon. Qu'on amasse de l'or, des fleurs douces, des magnolias, on veut être heureux, on veut comme des  baisers sucrés, de la douceur.  

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