De la famille des virtuoses

Jean Claude Blanc

poème intimiste pour mon neveu collégien, peut s'adresser à tous ces ados qu'à peine éclosent...

                      De la famille des virtuoses

Mon neveu Léo a bien grandi

Comme jour sans pain sage érudit

Faisant le bonheur de ses parents

Va son chemin modestement

En 4ème premier de la classe

C'est fou ce que le temps passe hélas !

 

Discret jeune homme, bien élevé

Risque pas les mots les écorcher

Maman, Papa pleins d'attentions

Peaufinent son éducation

Contrôlent devoirs et leçons

 

Beau comme un Ange venu des cieux

Chevelure blonde sur ses yeux bleus

De l'actualité toujours curieux

Preuve qu'il est intelligent

Intéressé et prévoyant

 

Pour lui aussi, c'est la rentrée

Semble pas s'en préoccuper

Qu'une impression, faut pas se tromper

Déjà bien loin dans ses pensées

Sachant qu'il doit persévérer

 

Jeune inventif touche à tout

Tellement pourvu de nombreux atouts

Même en dehors du collège

Artiste en herbe fait ses arpèges

Déchiffre à l'aise le solfège

Et comme ça ne suffit pas

Recueille ceintures karatéka

Juste équilibre, le corps l'esprit

Sûr d'être paré pour toute sa vie

 

Sans avoir l'air, adolescent

Franchit étapes de la connaissance

En apprendrait à ses parents

Dévorant livres d'Histoire de France

Extérieurement distrait en rêves

Réalité, n'a pas de trêve

A réfléchir sur l'avenir

Où il devra son tour agir

 

Mickey et dessins animés

S'en garde bien les regarder

Déjà du plomb dans la cervelle

Se moque de ces polichinelles

Ne goûte guère aux commentaires

Sur les matchs de football

Car ça commence à lui déplaire

Lorsqu'un de ses proches fait le mariole

Qui ne pense qu'avec ses guiboles…

 

Pas suffisant, ni arrogant

Pour ses succès d'élève brillant

Alors pourquoi s'en prévaloir

Rayonne en lui son riche savoir

 

Gosse philosophe avant l'âge

Pas de bon ton chez les bougnas

Se prétendant pays de sauvages

Lui çà ne lui fait ni chaud ni froid

Ne défrise pas son doux plumage

 

Se tient à l'écart des abrutis

Pour ne pas être converti

Ane bâté, dans l'hébétude

Comme le sont benêts finis

Que poursuivis par les études

Ramiers volant en altitude

 

Pourtant d'ici, de sang français

Mais auvergnat que par moitié

Comme touriste vite jugé

Traité de crâneur étranger

Pas de l'ignarde compagnie

Joueurs de boules et de fusils

De s'en glorifié, interdit !

Fils de ma sœur Isabelle

Identifiée fille du coin

Où elle compte tas de cousins

Voilà que les blaireaux s'en mêlent

Pas de pot son père parisien

En plus de ça, nom Salommez

Pour ces réacs, gros balèzes

Comblés de joie, pauvres crétins

 

Pardonne-moi cher Léo

Bonne occasion régler mes comptes

Aux cancanières du hameau

Qui sur tout le monde en racontent

Sachant que tu es de la famille

Des émotifs consciencieux

Je ne te gonfle pas les chevilles

Tellement sincère cet aveu

 

Calé, charmant, en bonne santé

Prompt à me donner la réplique

Marche dans la voie de tes ainés

Qui se ravissent bon public

Mais à trier sur le volet…

 

L'année prochaine, la 3ème

Bientôt le lycée, la faculté

On te serine ces rengaines

Pourtant faudra t'y consacrer

Pour vraiment être éclairé

Afin choisir un bon métier

 

Mais tu le sais, je prêche en vain

Comme je l'ai fait à tes cousins

Mais propres gosses chérubins

Tant de soucis pour leur destin

Prend vite exemple sur ton parrain

Mon petit François qui te tend le témoin

Pour te soutenir, tes tristes soirs

Où tu t'adonnes à tes devoirs

Car pour demain toucher la gloire

Faut s'enrichir la mémoire

Sera utile pour plus tard

Futur votant pas par hasard

Qu'un vif esprit, cette denrée rare

Qu'on ne mène pas à l'abattoir

Moutons de Panurges du pouvoir

T'en seras pas de ces bonnes poires

Pas concernées, jamais en cause

Fie-toi à mon réquisitoire

Faut croire en toi, faut que tu oses

Léo t'en est de ces virtuoses

La bonne étoile sur toi se pose

 

Fier de toi, ça va de soi

Pourquoi bouder notre plaisir

C'est la nature qui fait la loi

En ton cerveau, elle va fleurir

Isabelle, Gilles ayez la foi

En votre fils pour l'avenir

 

Te voyant peu, t'écrit ces vers

Ton vieux tonton, pas alzeimer

Qu'en a subi de ses galères

Des peines des autres, trop visionnaires

Sache qu'on n'est jamais assez

Pourvus de solidarité

Qu'importent insultent et injures

Que nous réservent les ordures

 

Poursuis ta route, brave écolier

Sans te soucier des sombres idiots

Ceux qui regardent les trains passer

N'existe pas la science infuse

Elle s'acquiert à coups de marteaux

Tout dans le crâne, pour pas qu'elle s'use

Au début pas très rigolo

Mais primordiale pour exceller

En cette vie où faut lutter

Pour ne pas être dépassé

Lucidement reste aux aguets   JC Blanc septembre 2017 (pour toi Léo)

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