De l'amour au temps qui passe

Avoir quelqu'un à qui parler comme Anne Sylvestre dans ses chansons, avoir des paroles simples, évoquer des choses très belles, même si la pluie coule de ton toit. Apprendre la poésie à demi-mot, vivre dans une nouvelle maison, avec des géraniums aux fenêtres, la vie est belle quand on se sent bien. Faire un tour à La Rochelle, visage fouetté par le vent, l'océan fait partie de mes amours, le soleil comme le sommeil nous emmène en voyage. Chanter avec une "voix de flûte en sol", les mains pleines de crevasses, l'eau gelée comme de la glace coupante, je te couche sur mon testament maman, acte décalé qui n'est pas dans l'ordre des choses. Je te raconte comme une fenêtre qui s'ouvre sur la lande, persuadée de ce que je te dois. Je croyais connaître la poésie, je t'ai écoutée et voilà que je te découvre. Il manque une corde à mon arc, tu donnerais ta chemise pour me combler, m'apprivoiser encore une fois. Pain posé sur la table, avec le beurre et la confiture, menus détails qui ont leur importance, j'aurais voulu écrire comme une auteure-compositrice, sur un fil sans filet en dessous, avec les mots qui se suivent et s'enfilent comme des perles à mon collier et au tien. Apporter de l'eau à mon moulin, de l'amour au temps qui passe.