De l'autre côté de ma fenêtre.

Emilie Gaillard

De l'autre côté de ma fenêtre, j'apercevais les montagnes.
Majestueuses et imposantes. Ancrées. Sans bruit, sans prétention.
Pourquoi auraient–elles été hautaines ?
Nul besoin, leur force tranquille faisait leur beauté.
Je les observais chaque matin, au réveil, les yeux encore mi-clos.
Parfois, des nuages épais leur conféraient une sorte de collier très doux, très léger, comme du coton épais.
Je ressentais mon cœur apaisé face à ce paysage silencieux et fort.
Parfois, les nuages épais étaient si noirs, si sombres, gorgés de toute cette pluie cumulée sur leur long trajet qu'ils les cachaient.
Je ressentais alors mon cœur lourd et mélancolique, comme un soir d'hiver sans feu. Une tristesse ténébreuse qui reviendrait me hanter laissant mes yeux sensibles libres de déverser toute larme enfouie.

Puis, parfois, ces nuages épais décidaient de finalement continuer leur route, sans même les remarquer et laissaient apparaître toute la verdure dont regorgeaient ces belles montagnes.

Verdoyantes, elles chatouillaient mon cœur esquinté et le faisait revivre cette douceur des beaux jours passés et espérés.

De l'autre côté de ma fenêtre, il y avait la vie, celle qui m'attendait.


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