Déboires de Marianne

Jean Claude Blanc

invocations...

 Déboires de Marianne

Marianne qu'on aime avec ferveur

Pour tant de grâce et de splendeur

Enfin émerge de sa torpeur

En s'éveillant pas de bonne heure…

Ayant accouché d'un farceur

Risque se faire rouler par son baigneur

Choyé, bien né qu'a pas d'honneur

 

Petit microbe au casse-croûte

Sage comme un ange, jamais ne doute

Même laid Riquet à la Houppe

D'amour galant, il s'en prévaut

Sous son air tendre, cache ses défauts

Relisant les contes de Perrault

Peut-être bluffeur mais pas sot

 

Que du beau monde à son chevet

Qui viennent prier sur son berceau

Pour lui offrir des cadeaux

Des réputés, des dépités

Présent Juppé contre son gré

Des partisans de haute volée

Bien sûr Hollande, son protecteur

Brigitte savante, sa professeure

Voudrait en être, Valls pour danser

Hélas pas bon cavalier

 

Avant de juger… faites pas erreur

Car sa beauté est intérieure

Miss Marianne se fend le cœur

Faut dire qu'elle a mauvaise mine

De ce mariage à cette vermine

Juste pour lui faire sa cuisine

 

Véritable conte de fées

La belle épouse un chimpanzé

Qui va de suite la copuler

Pour faire naitre un être parfait

 

Pauvre imbécile, cette fillasse

Qui devra se voiler la face

Pour ne pas voir sa bite en place

Va la niquer, ce dégueulasse

 

Mais elle doit passer par là

Avaler tout, selon sa loi

Même si c'est pas vraiment extra

De s'y soumettre, c'est dans le contrat

Quitte à vomir ses exploits

Une fois jeté hors de l'Etat

Pas d'aujourd'hui, les fêtes galantes

Les rois maudits, les rois fainéants

En cette période de tourmente

S'agit de protéger son ventre

Sortir couvert, c'est plus prudent

Nos fiers élus sont plus très propres

Sous leur costume, planquent leur linge sale

Tout en jouant les bons apôtres

Voudraient nous faire la morale…

 

A regretter le Moyen Age

Où on ne faisait pas de détail

Pour faire péter le pucelage

D'une princesse de bonne taille

Nouveau sida, fait des ravages

Sont contagieux même mortels

Ceux qui figurent dans le manuel

 

Comme autrefois, franchement du bol

Les princes charmants, pas d'interdits

Plus utile conquérir la Gaulle

Question de ça, en sont fournis

 

A notre époque de fausses pudeurs

On doit se plier aux simagrées

Sachant que le fric n'a pas d'odeur

Se gênent pas les imposteurs

Tripatouillant dans le fumier

Un peu de honte vite passée

Cradingue la peau, conscience lavée

 

Plus de Cendrillon ni de carrosse

Que des citrouilles à l'arrivée

Marianne dès lors, plus à la noce

Se prostitue pour quelques deniers

Rien n'a changé, pas une trouvaille

Que le Palais de l'Elysée

N'est après tout que château de Versailles

Noblesse oblige, a ses valets

Mais comme s'arrête pas le progrès

Sommes traités comme du bétail

 

C'est difficile faire notre deuil

De la royauté, même ça nous pèse

On ne sommeille plus que d'un œil

Quel cauchemar, quel malaise

Coupant la tête à Louis XVI

Mais par bonheur pour nos élites

La peine de mort, est proscrite

Est-ce sagement par humanisme

Ou bien par manque de guillotines

C'est plus la prise de la Bastille

Seulement celle de la pastille

Un bon remède contre l'anarchie

Que gobent chastement, les abrutis

Rien inventé la République

Elle a ses serfs, ses chevaliers

Ses roturiers, bourgeois calés

Ses mousquetaires, fiers lanciers

Font rendre gorge aux malfamés

Les condamnant à coup de trique

A la gabelle et au fisc

 

Avec prudence cependant

Est de bon ton de prendre des gants

Pour les juger dieux tout puissants

Les mettre en cause, en garde à vue

Ça ne se fait pas entre parvenus

Pour eux la gloire et le salut

Et pour les pauvres, cul terreux

Pour eux des miettes, déjà heureux

Avec maquereau, ça va changer

Les citoyens bons pour le tapin

Comme proxénète, va racketter

Marianne fais gaffe, te veux pas du bien

Cet enjôleur embagousé

Pourrait te vendre pour 3 fois rien

Petite française endettée

Vouée aux chiens européens

 

On a voté et puis après

Pas de surprise, un banquier

Un boutiquier dur en affaire

Jadis nommé prêteur cher

Face à Poutine, ça va pas le faire

Etant sûrement de la vieille époque

Alors tant pis si ça le choc

Il nous faudra revenir au troc

L'euro flambant, c'est que du toc

L'entendront pas de cette oreille

Les financiers à la corbeille

La CEE est là qui veille

Car elle en veut pour son oseille

Micron fera pas des merveilles

Mettre la France en bouteille

N'osera pas simple appareil

La dépoiler serait mortel

Déjà qu'elle crève, se les gèle

Tant de misères à la pelle

Gentil bonhomme, au destin frêle

Jolie Marianne, pas miss poubelle

Préserve-t'en, sauvage gazelle        JC Blanc mai 2017  (invocations à Marianne)

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