Décembre

Je serai loin de ma forêt durant le mois de décembre. Je serai dans le nord pour les fêtes de fin d'année.

Je vais rater pour un temps, les bourrasques humides, les gelées et les brumes froides du Périgord.

Le soleil ne prend plus beaucoup de hauteur.

Mais quelle lumière ce matin! Voyez la photo!

Bientôt la forêt caduque sera complètement dévêtue. Nous marchons, le chien et moi, sur des tapis de feuilles mortes exposées aux alternances de gelées qui les durcissent.

La pluie rend spongieux leurs entassements dans les ornières.

Au loin, les hêtraies, comme des cathédrales, restent altières dans leur dépouillement.

Avant de partir, j'irai saluer mon chêne confident, il lui reste encore quelques feuilles roussies comme un suprême défi à l'hiver tout proche.

Prés de lui, des grands ajoncs fleurissent et lui offrent leur or.

Il y a des branchages entiers qui ont perdu leurs vertes possession, je sais que durant mon absence ils seront l'objet de féeries quand le matin, ils seront couverts de givre.

Les fougères sont si rouillées qu'elles semblent prêtes à partir en poussières. Elles ne sont pourtant pas mortes, au frôlement de mes pas, elles renaîtront.

Les crosses enroulées attendent bien sagement sous les feuilles.

Décembre, réserve des surprises.

Avez-vous remarqué que les bouleaux sont garnis de fines breloques?

Ce sont des chatons mâles, c'est étonnant. Non? Et le fragon…Avez-vous vu les petites boules rouges?

Déjà le milan flâne et louvoie dans le ciel.

Le pelage des chevreuils a viré au brun roux ou au brun grisâtre.

Si j'ai de la chance, je trouverai des bois. Ils se détachent des têtes des mâles.

Je les cherche dans les broussailles.

Les oiseaux sont là aussi, pour égayer mes promenades hivernales.

En forêt les farfadets emplumés, si je fais preuve de patience me laissent voir comment ils effectuent des prélèvements, faits d'approches osées, de mimiques amusantes et de déambulations tels des petits fonctionnaires affairés.

Je vais remonter dans le nord où l'hiver de son pas conquérant a déjà envahit le plat pays.

Je vais traverser les plaines tremblantes sous le vent.

Je regarderai défiler les arbres en deuil qui pleurent leurs dernières feuilles.

Je vais vers le nord qui a déjà libéré ses démons malfaisants aux griffes de froidure.

Je devinerai les étangs captifs, les ruisseaux sans murmures et je verrai la neige tomber, étendant son manteau blanc tout comme un drap sur la terre endormie…

Dans ma valise, écharpe, gants, bonnet et chaussettes de laine…Brrr!!!

A l'année prochaine les amis!

Bonne année 2015 et Carpe diem!