Déception

Cela concerne souvent des amis ou des personnes que j'aime. Je ne suis pas réaliste, je m'imagine des choses, et pouf, d'un coup un petit événement vient gâcher ma vie rose. Puis je suis déçue, je m'interroge, et aujourd'hui j'en arrive là, à écrire parce que je suis perdue. A chaque fois  j'essaie de ne pas m'emballer, de voir la vérité en face avant d'être déçue, mais  c'est plus fort que moi, mes rêves prennent le dessus et la réalité me met un bonne gifle dans la figure. Je perds espoir, j'arrête de croire. Je sombre doucement vers le fond, je suis au bord des larmes, alors que c'est de ma faute.

J'imagine trop, j'espère trop, j'invente trop. J'essaie de faire la différence entre rêve et réalité, mais je n'y suis pas encore arrivée. Cela m'a coûté chère. Cela m'a coûté ma santé, pendant quatre longs mois, mon corps a dû se battre contre une maladie peu connue et plutôt importante appelée « zona ».

Si vous n‘avez rien à faire, tapez ce mot dans votre moteur de recherche, lisez quelques articles, quelques témoignages. Pendant 4 longs mois, j'étais fatiguée 24/24H, 7/7J. Aucun moyen, aucun remède. Le cerveau doit juste faire face.

J'ai dû voir une magnétiseuse qui m'a soigné (vous savez, ceux sont un peu des magiciens, certains disent que c'est juste psychologique, d'autre disent qu'ils sont fous, d'autres encore n'y croient pas du tout. Enfin, moi j'y crois, car rien qu'en me parlant et faisant des gestes avec ses mains au-dessus de mon corps, cette magicienne m'a guéri. )

Vous avez sûrement pris peur en voyant certaines images assez choquantes et dégoûtantes pour certaines (qu'on se le dise franchement, c'est le mot) où la maladie cutanée était à un stade très développé. Personnellement, on n'aurait pas pu se douter que j'vais cette maladie si j'étais habillée.  De plus, ce n'était pas très développé. Mais je peux vous dire que cela faisait tout de même beaucoup souffrir. Parfois, je me tordais même de douleur (la maladie suit un certain nerf du corps). Mais le pire, c'était mentalement. Je pleurais très souvent, j'étais faible, démoralisée, je me posais des tas de questions ; comme je l'ai dit plus haut, j'étais toujours fatigué, en dehors des cours, je ne faisais que dormir ; mais même pendant les cours il m'arriver de m'endormir ou de devoir aller à l'infirmerie pendant quelques heures pour me reposer. C'était insoutenable.

Mais il y avait un autre type de douleur qui me faisait mal : l'incompréhension.  Mes amis ne comprenaient pas. Quand je leur ai annoncé que j'avais une maladie car j'étais souvent dans un autre monde, ils ont rient. Et quand j'y repense aujourd'hui ça me fait mal. C'était dur d'expliquer ce qui m'arrivait, c'était dur de leur dire le pourquoi du comment, c'était d'autant plus dur de leur expliquer la douleur. Ils ont voulu rester ignorants, faire comme si j'allais bien… Ce n'était pas le cas.

Ma famille ne comprenait pas non plus tout à fait pourquoi j'avais eu cette maladie. Mais elle me soutenait tous les jours. Ma mère était là quand je faisais mes séances avec la magnétiseuse. Ces séances étaient épuisantes, à la fin, je ressortais en pleurant tellement ça m'avait vidée de toute énergie. Une fois, pendant la séance, j'ai commencé à pleurer à flots, et quand j'ai vu ma mère me rejoindre dans mes sanglots, ça me faisait de la peine. Mes parents pensaient que j'avais eu cette maladie parce que j'étais trop stressée ou trop fatiguée (avant la maladie). Mais ce n'était pas QUE ça.

 Aujourd'hui, je vais vous dire la vérité, comme je ne l'avais encire dite à personne d'autre. La vérité c'est que j'avais 13 ans, que j'étais niaisement tombée amoureuse d'un garçon de ma classe (j'avais alors imaginée plein de scénarios romantiques à en vomir, etc…) et lorsque que j'ai réalisée, au bout de quelques mois d'amour secret, que ce garçon en question ne s'intéressait pas vraiment à moi, je suis tombée dans une petite dépression. Je ne dormais plus trop, je pensais encore beaucoup à lui et ceci a engendré cela, je suis tombé malade.

Donc, oui, l'amour rend malade.

Je sais que cette phrase vous fait peur, et pourtant, ce n'est que la stricte vérité. La cause de cette maladie était la déception aussi. Ce n'était qu'un amour à sens unique, un amour sans retour, avec un ravin au bout du chemin. J'ai réussi à sortir de ce ravin, mais je sais que si je n'arrive pas à me reprendre en main après certaines déceptions de ce genre, je risque de ne pas voir le panneau. Et de tomber une fois de plus dans le ravin.

C'est travail sur moi-même, mais j'ai peur d'apprendre de mes erreurs. Les erreurs, elles me font peur.

Avant d'écrire ceci, je n'arrivais pas à gérer mes après-déceptions, maintenant je me dis qu'il faut que j'essaie, que je me relève, que j'avance et que je cours vers la réussite, en me concentrant sur les personnes qui m'aiment et sur mon avenir.

Avenir, je te trace de la pointe de mon crayon fragile, je te dessine de mes mains, et je laisse derrière moi les déceptions qui me font reculer.