Vous la trouvez peut-être belle, comme un objet de désir, comme la porcelaine fine subtilement décorée, dont vous vous fichez bien de savoir ce qu'elle contient. N'y touchez pas ! au risque de vous perdre dans l'insondable de sa mélancolie guerrière. Les beaux arrondis de sa ligne parfaite jouent de sa séduction sur vos yeux, sur vos cils ; et votre cœur s'agite à vos mains avides, exsangues de désir. Peut-être la trouvez-vous belle, et l'on aurait tort de vous en blâmer. Or, on pourrait apercevoir aussi que vos paumes caressantes font foi des bouillonnements de l'intérieur. Vos désirs si triviaux ne s'offusqueront pas des cendres, des dépouilles calcinées, aussi longtemps que, par la douceur tenue dans l'anse concave de vos doigts en coquille, vous baignerez en la félicité de l'ignorance. Mais elle, ne peut oublier. Objet du désir dévoyé, elle ne se connaît qu'en chose offerte et brisée, soumise à son propre mépris.