DERNIER SANCTUAIRE
David Ralin
L'aube sans gaieté se lève sur ce royaume
Sanctuaire où ton cœur est devenu pierre.
Les œillets se fanent sur ces autels endeuillés,
Les marbres glacés hantés de ces larmes,
Présentent les armes à ces croix maculées.
Je regarde le ciel d'un inquiétant gris
Un monde où tu erres si ravie sans un bruit,
Un coin de paradis pour ton âme endolorie,
Un endroit de quiétude pour ton esprit.
Egaré dans les lettres de l'oubli
Enseveli sous le poids des mots inscrits,
Sur cette roche anoblie, je prie………….
De la froideur de ce désir impérissable
D'ouvrir les portes des souvenirs de ces malles,
Caressant ton visage impalpable,
J'ai compris que ce départ était immuable.
Privé de toi sans voix à en perdre la foi
Tant ton absence m'amène le froid,
Mes lourdes paupières d'une manière brutale
Entendent cette douce rivière qui s'écoule en aval.
Je vogue à présent au rivage du néant
Illuminé aux regrets des pleurs béants
Que j'ai tant peiné à consoler pour trouver la paix
Sur cette terre inondée privilégiée d'un bonheur enterré.
Mais dans ce jardin secret, j'entretien nos souvenirs semés
Pour te confier mes excès, mes fantaisies
Que le soleil vienne toujours après ma pluie
Où règne le silence de la mélancolie.
Si je pouvais ce soir réécrire l'histoire
Sans aucunes haines ni peines,
J'inventerais des vers couleurs primaires
Pour égayer toutes nos prières.
Sans de plus noir que le bonheur de mon miroir
Chaque solstice que je te rends visite,
Sépulture accordant l'honneur de te dire au revoir
Où sera en toi ma demeure pour un nouveau départ