Désenchantée



Elle a des larmes dans son sourire

Triste pluie de fin d'automne

Que le soleil éclaire encore...

C'est comme la grêle

Blanche

Mais perfide

Qui vous glace

Vous troue le cœur

En un instant

Sans que l'on s'y attende

C'est comme l'orage qui gronde

Menace

Mais n'éclate pas encore

Rumine cependant

En lançant ses éclairs

En pesant sur le monde

De toute sa noirceur

Silence trop pesant

Qui terrifie les cœurs

En attente de sa rage...

Il rôde

Gronde sa rancœur

Pour la terre

Pour les hommes surtout

Voudrait tant détruire

Leurs ridicules rêves

Leur vantardise

Leurs pulsions

Leurs faux-semblants

Et sa fureur éclate

D'abord en vents mauvais

Furibonds

Destructeurs

Qui roulent nuages noirs

De roulements de tambour

En roulement de tambour

Avant-coureurs de guerre

Avant-coureurs d'effroi

Les punir !

Lorsqu'il s'apaise enfin

Ses pleurs se font bien doux

Comme pour panser les plaies.

Après tout

Les hommes sont ce qu'ils sont

Ils ne lui ont rien fait

Mais s'habituera t-il un jour

A leurs caprices

Leurs fantasmes

Leur désamour

Leurs trahisons !

Jamais !

Et, il faut pour cela

Que l'abcès soit crevé

Peu importe la saison

A la fin de l'automne

Ou au cœur d'un été trop chaud

Trop en fusion

Comme les corps.

Trop d'électricité dans l'air

Trop de peine refoulée

Qui exacerbent sa douleur...

Elle a des larmes dans son sourire

Triste pluie de fin d'automne

Qui n'en finit pas de couler...