Détresse incarnate
Loxias
Si j'ai besoin des autres, c'est pour troquer ma détresse. Je l'habille, la rend mystérieuse, attirante et les gens me l'échangent contre leur enthousiasme. Galvanisés, tout en liesse, ils se déchargent de leur substance et prennent à la place ma douleur, ma solitude et ma peine, toutes trois chantantes à leur fair perdre la tête. Elles s'échapperont toutefois bien vite de ces âmes récalcitrantes et regagneront leur demeure en mon sein, dans les circonvolutions d'une plaie béante, aménagées pour elles avec les soins d'une ascendance traumatisante, dans les sillons creusés par un sang gâté, vomi par les bouches reniées des marais vendéens.
Du limon vendéen, le noroît breton m'a extrait
Incomplet comme d'usage ici
Sans rien que ma carcasse humaine
Je vais par les chemins (qui se raréfient)
Chercher à danser aux abords des falaises
Immobile le plus souvent, je deviens mon propre précipice
En moi je tombe et le temps même s'égare
Dans mes nombreux interstices
Qui sont autant d'impasses
Creusant les abîmes de mes égarements
Incarnés dans un corps couronné d'un regard qui
Quoique toujours voilé
Garde en lui le pouvoir de tout réécrire.
Wahou !..
· Il y a plus de 5 ans ·Maud Garnier