Deux mâles accompagnés.

Christophe Paris

bon essai trash lubrique gouailleur et autres, j'ai juste essayé d'éviter la vulgarité :)


Pélléas a beau avoir fêté ses trente-deux balais, il est loin d'avoir fait le ménage dans sa tête. Un vrai nœud à neurones aux hémisphères sans notions de pôles. C'est un TDAH, à ne pas confondre avec le téléachat. Des troubles de l'attention et de l'hyperactivité qui mènent sa vie  à sa place de pulsions en actes manqués, le plus souvent via une expurgation par le sexe et un bégaiement qui lui fait fourcher une syllabe sur deux en cas de crise aigüe. Trente-deux ans mais plus toutes ses dents d'origine, taillé comme une armoire normande dopée au titane, il a une bonne gueule de mec. Un grand visage à la mâchoire carrée, des yeux tout ronds petit patapon, aux pupilles noires velours. Derrière les lunettes ils rassurent, une fois ôtées, ils inquiètent. Myope comme une taupe sans mutuelle, il est obligé d'écarquiller les paupières en fixant longuement pour faire le point, résultat un regard en mode psycho killer. Sa grosse voix de mâle bien burné rassure et met en émoi toutes ses collègues de job qu'il chauffe comme des marrons dans une cheminée, les faisant s'agiter en tous sens dès qu'il apparaît. Pour le moment il rentre chez lui avec le pantalon qui colle, souvenir de sa petite sauterie buissonnière de tout à l'heure. Cadre moyen, petit esprit et grand ego, spécialisé en logistique, il adopte la même rigueur organisationnelle sur ses copulations secrètes.

Mener une double vie nécessite des outils et une organisation sans faille. Même si aujourd'hui ce n'est pas nécessaire.

 

Check-list.

 

Pas d'inscription sur les sites de rencontres, trop fastoche.

Lingettes pour toilette intime.

Cb12 pour une haleine sans faille

Parfum de marque en vapo de voyage pour couvrir l'olfactif de ses écarts.

Plusieurs adresses et identités sur Facebook en fonction des proies visées.

Prénoms de ses conquêtes maquillés sur son Smartphone en métiers respectables suivant les spécialités de chacune.

Plombier pour la super suçeuse.

Electricien pour celle qui tripote la prostate.

Ebéniste pour celle qui masturbe le mieux.

Jardinier pour celle qui se fait arroser le visage d'un très, très, généreux jet d'homme.

Serrurier pour celle qui ne pratique que la sodomie.

Nettoyage systématique des historiques de navigation.

Ne contacte ses conquêtes qu'une fois au bureau.

Photos ou vidéos de ses ébats planquées dans un dossier ".nomedia" de son android.

Deconnexion de toutes les applications à risque pour sa tronche à l'approche de sa casba.

 

Bref pas de faille, tout du moins le pense-t-il en rentrant chez lui.

Chez lui.....

 Une lutte quotidienne pour y retourner alors qu'il n'en peut plus, de son giron familial.

C'est en apercevant alors le reflet d'une météorite sur son écran de portable qu'il esquisse un mouvement latéral pour l'éviter. La comète en question n'est autre qu'un sac poubelle que lui balance régulièrement son voisin du huitième à son arrivée. Une haine d'étage qui l'oblige à la plus extrême vigilance à chaque rentrée dans son home sweet home. C'est une habitude dans la cité, descendre douze étages barricadés par les dealers faute d'entretien de l'ascenseur, ça pompe alors évidemment certains se délestent sans ménagement du ménager.

" B'jour, b'jour, b'jour, b'jour". Après l'avoir salué, les quatre dealers lui ouvrent la porte de son immeuble. Ça le bouffe, il n'a qu'une envie c'est leur mettre des pains mais sans la mie pour amortir. Bien conscient des éventuelles représailles, il joue les bonnes pâtes même s'il aimerait plutôt balancer des tartes à pâtes bien brisées. Plus il monte les étages, plus il ralenti, il n'en peut plus de rentrer chez lui, comme d'hab'. C'est comme aller à un enterrement son couple, deux tombes qui ne s'adressent plus la parole excepté pour les factures et les dettes.Une sorte d'association à l'insu de leurs pleins grés, enchaînés de créances qui menottent ces ternes destins pour encore une bonne dizaine de lustres.

No more attention, no more compassion, no more affection.

Un vrai cimetière dans le désert son ménage, qui le conduit aux adultères hebdomadaires plus par dépit que par envie ou pour autre chose d'ailleurs... Une sorte de cure sexhoméopathique.

Photo, d'une représentation de harpie pour la correspondante, sa femme. Impossible de la joindre depuis deux bonnes heures, répondeur à chaque fois. " Quelle conne ! à quoi ça lui sert d'avoir un mobile jamais chargé". Il peste parce qu'il n'a plus un rond et veut s'assurer qu'elle achètera de la bouffe vu qu'il a les crocs. Faire les courses est rarement spontané chez elle, déprimée totale, elle délaisse toute empreinte de maniaquerie féminine. Ménage à l'abandon à l'image du couple, du bordel partout à l'image de son état d'esprit, une cuisine qui dégueule de vaisselle à l'image de son écœurement existentiel et de la poussière partout excepté là où s'entassent les courriers des créanciers, un par jour en moyenne, qu'ils n'ouvrent plus de toutes façons.

Il a pris une demi-journée de RTT d'où la marge pour sa petite sauterie. Ca va lui laisser un peu de temps pour se doucher et vite mettre ses fringues qui sentent le pêché dans la machine à laver les adultères. Après; pionçage et sortie du clébard lorsqu'elle ramènera sa truffe, sa nana. Il n'arrive même plus à la regarder cette femme dont il fut éperdument amoureux. A croire que tout ça n'a jamais existé quand on constate les dommages collatéraux. Se retrouver devant sa porte d'entrée est toujours un supplice, tourner la clé, une gageure, précédée d'un long soupir de lassitude accompagné d'un "aaahhh" au son étriqué qui en dit long sur son état psychologique.

Serrure , clé.

La porte n'est pas verrouillée à double tour. " C'est pas vrai !.... elle a encore oublié de fermer, mais quelle lobotomisée celle-là". Ce n'est qu'une fois entré qu'il perçoit des gémissements dans la chambre. Aucun doute sur leur nature, ça sent le pêcher mais c'est pas l'arbre dans le cas présent. Pélléas fonce dans la piaule shootant dans la porte prêt à mettre l'amant présumé sur une civiére.

 Stupéfaction.

Dépit.

Révolte.

Envie de tuer.

Envie de disparaître.

 

Cinq états désunis et successifs en voyant sa femme se faire bouffer minouche par... Une autre femelle... Le fan de foot taquelé s'affale dans le fauteuil de la chambre les jambes coupées et le cerveau hors-jeu. C'est l'impensable, l'improbable, l'inénarable qui lui tombe dessus.

C'est le cuni qui tue.

 Lui mister macho macho man, cocu par une gousse.

 Il voulait marquer de son poing l'amant en pénétrant dans la pièce à forfait. Résultat, carton rouge, c'est lui qu'est sur la touche.

Les girls stoppent immédiatement leurs ébats, tentant de garder un minimum de décence, sorte de respect pour la souffrance. L'amante, loin du cliché cheveux en brosse et perfecto, se drape du dessus de lit comme la toge d'une courtisane après l'amour. Elle est belle, Pélléas s'en fait la remarque "Merde en plus elle est bonne... J'laurais bien baiser cette pute...". Pensée vite chassée par le regard de sa femme, deux épées qui le transpercent en laissant pantois son moi, et saignante la plaie à son nhonneur de mâle.
La tentatrice en profite pour disparaître sur le palier avant de s'y rhabiller, sans remarquer le concierge en contre-bas de quelques marches qui fait mine de techniçer sa surface. Un vieux chnoque vicelard qui colle ses oreilles aux portes de ses locataires, un cleps à l'affût du moindre gémissement, seul truc qui lui fasse bouger la queue...Enfin jusqu'à maintenant, son sexe se prenant pour son balai, dur, droit, tout ça sans pilule bleue. Il observe son improbable bosse d'un air ébahi et ravi. La miss s'aperçoit de la trique du vioque en grimaçant d'écœurement, balançant "Espèce de steak momifié, t'as pas honte, le poisson séché!!". Ça l'excite l'homme balai, "Oh merci madame, des années que j'avais pas bandé comme ça. Ce serait trop vous demander de m'aider à m'en défaire ?". Tornade à l'intérieur, temps plat à l'extérieur et sourire aux lèvres en extra cool attitude pour la lesbienne post dénudée. "Si je peux faire une bonne action pourquoi pas....ce sera mon sexothon à moi".

Vlan !

Tout le stress du flagrant délit se catalyse alors en un énorme coup de pied au pire endroit pour un homme, hormis l'ego. Le vieux en est sûr maintenant, il en a toujours bien deux vu comment il déguste des boules. Comme en amour, il souffre, comme en amour son cœur bat fort, comme en amour il s'écroule, comme en amour il crie, pour finir par tomber raide droit. K.O, la main dans le froc, le nez dans le parquet, le pif en gadget cassé ça saigne fort. Elle flippe, crie, se reprend, re-flippe de peur de se faire chopper puis détale comme un touriste poursuivant son pickpocket. La criminelle en mode T.G.V fait voler les dreadlocks des dealers d'en bas qui restent de marbre, trop défaits. Appel d'air, appel du taxoche, fini les pelles. ". Pendant que le concierge rentre chez lui panser ses plaies, ça saigne chez Pélléas à tel point qu'on se demande si son cerveau est encore irrigué.

La maîtresse lesbos est déjà loin quand Pélléas reprend petit à petit un semblant de pensée par une sorte de dialogue d'extra-terrestre" Ba...com'.....co....mê........c'es......ible....Salope". On peut se rassurer, son intelligence de mâle re-fonctionne à merveille si on s'en tient au dernier mot. Sans aucune pitié, peine , compassion, tristesse,sa femme lui tire à boulets rouges. "Salope ? bah tiens, alors que tu tapes depuis des années du tout et n'importe quoi jusqu'à mes amies et même des putes!

Pélléas en plein naufrage cherche une bouée de sauvetage tout en se demandant comment elle avait découvert le pot aux roses. En pleine perdition il balance " Mais qu'est ce que tu racontes tu délires là ". L'attaque pour défense ça marche souvent, mais dans ce cas précis pas du tout. Y'a le feu dans la baraque, retour de flamme. " C'est ta faute si tout ça arrive mon p'tit coco, fallait pas oublier que je bosse pour ton opérateur, tu crois que j'ai pas fliqué ton GPS peut-être ? Et tu sais pourquoi ducon ? Parce que t'as laissé ton téléphone sur la page galerie en oubliant de mettre les photos sur dossiers cachés quand t'es rentré bourré de la fête de Cécile. Alors j'ai tout vu des tes pornos, de tes photos de culs avec tes maîtresses, tes selphies de bites. Dans un premier temps je suis resté sans voix, j'avais le ventre serré et une barre au crâne comme jamais. Ensuite j'ai vomi, crié, pleuré, je me suis roulée par terre de douleur, de désespoir. J'ai voulu mourir, et puis te tuer, te découper, te torturer, te brûler, te couper la queue, finalement j'ai attérie bourrée chez Cécile. Alors je lui parlé de tes images qui font plus mal qu'un couteau dans le coeur. Voir c'est pire que d'apprendre, tes pixels comme des drones m'ont abattu sans prévenir, débarquant de nulle part sans laisser la moindre chance à ses victimes. Tu peux te les garder tes pixels de cul c'est tout ce qui va te rester, même avec Céline c'est fini.

Cécile la voisine d'en face que pélléas fornique depuis quinze ans. Une relation purement sexuelle, débridée et déchaînée. Quinze années de lundis, son jour de repos. Un truc brutal et déjanté. A l'écoute de ce prénom lui revenaient cette fois où il lui avait fait essuyer avec ses seins une première éjaculation immédiatement suivie d'une sodomie bestiale conséquence de la stimulation ménagère. Il revoyait ces scènes débridées avec ces coups de poings dans les fesses, les faux étranglements, la pipe dans l'ascenseur d'un parking publique.

Retour en enfer sur l'invective de la femme bafouée. "Au fait cécile, ta voisine favorite, c'est elle qui m'a gouiné la première. "Hein !! quoi ?!!" répond Pélléas en totale déconfiture.

"Quand j'ai réussi à me relever épuisée de douleur, que j'ai titubé jusque chez elle pour m'épancher, trouver de l'empathie, de la compassion, ce que tu n'as jamais été capable de m'offrir. Elle a su trouver les mots et les choses ont basculé, doucement, tendrement, lassivement. Elle m'a fait l'amour comme jamais je n'ai joui pour toi. Elle m'a révélé ce jour là. Si je suis encore ici c'est par habitude et lassitude, j'en profite d'ailleurs pour te tenir au courant de l'évolution des choses. Je viens de balancer le préavis de l'appart, les enfants sont au courant inutile de les manipuler. En résumé, je te largue comme une merde, débrouille toi avec tes crédits, tes dettes, ne compte plus sur moi, d'ailleurs, je vais non seulement demander une pension pour les gosses mais aussi des dommages et intêrets, j'vais te mettre plus bas que terre ".

Les neurones de Pélléas tourbillonent comme avalées par une tornade intérieure. La tête lui tourne, le soufle est court, la gorge sèche comme un canyon sans pluie depuis des lustres, il est au bord de la falaise prêt à défaillir, et s'écroule en pleures.


à suivre...

 

  • Ben dis donc!!! tu y vas dans le dramecitésexhoméopornopathiejulietteestmoinstristequ'onnelecroyait... vais voir si il y a une suite à ta dramatique de cité

    · Il y a environ 8 ans ·
    One day  one cutie   23 mademoiselle jeanne by davidraphet d957ehy

    vividecateri

  • Pas mal ! Moi, je lui aurais collé une ou deux torgnoles pour le compte…

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Avatar

    nyckie-alause

  • j'ai pas pu lire tout, mais qu'est ce qu'il a fait de sa femme ce monsieur pour qu'ils en arrivent là ? tu vois je vis tes textes àfond. merci hein.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Laure cassus 012

    Laure Cassus

    • :) bon ok je te payes tes prochaines séances de sudation pour t'en remettre !!

      · Il y a plus de 8 ans ·
      P 20140419 154141 1 smalllll2

      Christophe Paris

  • J'ai envie de dire "bien faaaaaaaaaaaait"

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Cat

    dreamcatcher

    • Mdr moi aussi mais bon j'vais essayer de lui trouver une rédemption :)

      · Il y a plus de 8 ans ·
      P 20140419 154141 1 smalllll2

      Christophe Paris

  • J'adore !! quelle belle écriture, quel belle histoire. Juste amère comme il faut. J'ai beaucoup aimé "le pantalon qui colle"...bravo...

    · Il y a plus de 8 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

    • Oh bah c cool j'hésitais à le publier, je le continue de temps à autre j'vais creuser un peu dans l'âme humaine c une expérience que j'aime bien avec ce texte on va voir je vais y rajouter le texte avec les autres persos, merci lyselotte c gentil de me lire et de me dire tout ça, demain jereprends la lecture sur le site, j'avais un peu décroché faute de temps ou de pêche parfois, t la première que je lis demain bises ainormes

      · Il y a plus de 8 ans ·
      P 20140419 154141 1 smalllll2

      Christophe Paris

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