Disparue (1)

Louve

Camille, la fille d'Héloïse a disparue ! Cette dernière se lance alors, malgré tous les dangers semés sur sa route, dans une longue quête pour la retrouver !


Les flammes montaient haut, très haut dans le ciel,  à tel point que la rue et les alentours se trouvaient éclairés comme en plein jour. Or, il n'était que deux heures en ce samedi matin d'octobre.

Héloïse, hagarde et muette, se tenait à quelques mètres seulement de l'incendie qui ravageait l'immeuble de sept étages où demeurait depuis deux ans déjà, sa fille Camille. Avertie par cette dernière, grâce à un appel téléphonique qui aurait dû, normalement la rassurer, puisqu'elle avait, fort heureusement, pu s'extirper, saine et sauve, de son deuxième étage, Héloïse, malgré tout bouleversée et inquiète, avait, derechef, sauté dans sa petite Austin.

La ville de Gournay, où elle habitait un modeste appartement n'était qu'à quelques kilomètres de la cité de Champs où Camille avait élu domicile.

Elle fut vite sur les lieux, mais lorsqu'elle voulut franchir les barrières de sécurité, un agent au gilet fluorescent la retint d'une main énergique.

-Mais ma fille était dans cet immeuble et même si je sais qu'elle est saine et sauve, je veux la voir !

-Puisque tout va bien pour elle, Madame, soyez assez aimable de bien vouloir patienter, s'il vous plaît ! Certains des habitants de cet immeuble ont été regroupés non loin d'ici, afin que l'on puisse constater qui manque à l'appel...ne perturbons pas la stratégie mise en place par les secours.

Héloïse comprit que cela aurait été bien inutile d'insister. Elle se dirigea alors vers l'endroit que lui avait indiqué l'agent. Et en effet, elle aperçut tout un groupe de personnes sur le trottoir, bien en retrait de l'immeuble en feu. Toutes semblaient se serrer les unes contre les autres. Héloïse ne distinguait d'elles que les couvertures anti-feu qui les enveloppaient et quelques chevelures ébouriffées qui en réchappaient.

Camille était là, bien sûr, parmi tous ces gens, cela allait de soi !...Mais, lorsqu'elle s'approcha du groupe, elle constata, effarée, qu'elle n'était pas avec eux !

Après des minutes qui lui parurent des heures, elle put enfin franchir, avec d'autres familles inquiètes et les rescapés, le fameux cordon de sécurité...


Dans un concert de sirènes, le ballet des ambulances avait déjà commencé. Sur le trottoir, c'était à présent, une panique indescriptible. Entre les cris de joie et de soulagement, d'autres s'élevaient, douloureux, dans cette nuit sinistre. Certaines personnes à la recherche des leurs, faisaient les cent pas devant l'entrée, interrogeaient qui voulait bien les entendre. Héloïse était de celles-là ! A une secouriste qu'elle avait saisie par le bras, il lui fut répondu, avec douceur, que sa fille était peut-être déjà en route pour l'hôpital car les premiers blessés étaient partis depuis un moment déjà. 

-Mais, enfin, elle n'avait rien, je lui ai parlé au téléphone !

-Vous savez, Madame, il est parfois préférable qu'il y ait un minimum de suivi. Elle a sans doute subi, comme tout les autres locataires, un gros choc, une grande peur, lui répondit patiemment la femme en blanc.

A demi rassurée, Héloïse reprit alors le volant, en direction de l'Hôpital de Lagny, où elle savait, par expérience, que tous ceux qui faisaient appel aux pompiers, étaient automatiquement dirigés. Cela allait de la jambe cassée à plus grave encore. La dizaine de kilomètres qui la séparait de l'hôpital fut vite avalée. Habituellement, elle se méfiait de cette route en lacets, assez dangereuse comme toutes les petites nationales de campagne. Pourtant, elle eût énormément de mal à maîtriser son impatience, à ne pas appuyer davantage sur le "champignon". Mais, elle devait s'inquiéter à tort, comme d'habitude. C'était à chaque fois pareil, de grandes peurs pour de petits riens.

Mais ne fallait-il pas mieux en rire de soulagement ensuite, en se disant que cela avait été décidément bien idiot de se monter le "bourrichon" pour si peu, plutôt que de prendre tout évènement à la légère....

  • Belle écriture, fluide et rythmée. Je vais suivre...

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Default user

    Frédéric Lamoth

    • O, merci Frédéric, c'est sympa !

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Tous les ingrédients sont là pour faire une super histoire ! j'aime le luxe de détails que tu apportes à ton récit et qui font que le lecteur se trouve de suite immergé dans ton univers tant ton écriture est aussi très visuelle ! bref j'ai hâte de connaître la suite aussi j'y cours de suite mais avant et parce que c'est vrai de vrai CHAPEAU A RAS DE TERRE pour ton histoire captivante, émouvante, intéressante, surprenante, pertinente, superante, génialante et j'en passe ! à toute Louve et merciii !!

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Epo avatar

    Christine Millot Conte

    • Ah ! Christine que d'adjectifs enthousiastes, c'est super encourageant pour que je continue ma petite histoire (enfin assez longue) Merci beaucoup !!

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Enfin tu te jettes au feu avec ce début de roman Martine qui nous mets sur des charbons ardents... Bravo !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Version 4

    nilo

    • Merci nilo, mais ça va être long, je tiens à te prévenir. Cependant, il y aura de nombreux rebondissements ! Ce texte, je l'ai écrit en 2015, je l'ai mis de côté et à présent je le reprends un peu, je gomme ce qui ne me plaît plus de trop. Merci de m'encourager !

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Intéressant! Vivement la suite...

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Poup%c3%a9e des survivantes

    Natacha Karl

    • Merci Natacha, la 2ème est installée.

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

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