Disparue (34)

Louve

Héloïse pensa qu'elle avait une bonne carte à jouer, puisque le commissaire Clément était à cent lieues de penser qu'elle avait découvert son vrai visage...


Quel bonheur de se retrouver, comme ses compagnes, sous une bonne douche bien chaude, puis revêtir des vêtements propres. Après s'être restaurées et avoir passé quelques examens où les médecins constatèrent qu'il n'y avait pas de dégâts, à part une bonne entorse pour Anna, elles purent s'allonger avec délice dans des draps frais et propres. Cela n'avait pas été évidemment le cas dans leur triste prison.

La chef des infirmières redoublant d'attentions pour elles n'avaient pas voulu qu'elles soient séparées. Aussi avait-on groupé trois lits dans la chambre. Pleinement rassurées, elles se détendaient peu à peu, sauf Héloïse, qui n'en revenait pas encore de ce rebondissement. Que leur réservait-on ? Elle se raccrochait au regard clair du policier qui avait eu l'air vraiment très sympathique, mais l'air faisait-il la chanson ? Elle se promit d'avertir Anna et Alicia dès le lendemain matin. C'était inutile de les effrayer pour le moment. Au contraire de ses compagnes qui dormirent d'un sommeil de plomb, Héloïse s'agita souvent. Elle se réveillait parfois en sursaut, s'attendant à voir  Clément débarquer dans la chambre. La tête enfouie sous la couette, elle ne se rendormait qu'à demi-rassurée.

On les réveilla de bonne heure pour leur apporter un copieux petit déjeuner. Une fois le personnel occupé à d'autres tâches, Héloïse se décida à révéler aux deux autres femmes ce qu'elle avait découvert.

Anna et Alicia en restèrent muettes de surprise. Mais que faire alors ? N'allaient-elles pas retomber dans les griffes de ces monstres ! Elles n'eurent guère le temps de s'interroger davantage, car une infirmière vint leur signaler que la police les attendait dans le hall pour les conduire au commissariat. Perplexes et angoissées, les trois femmes se préparèrent en silence.

Le même policier à la soixantaine sympathique les accueillit avec un grand sourire. Tout au long du trajet Héloïse se demandait comment elles allaient, toutes les trois, se sortir de ce mauvais pas.

Dans la voiture, il n'y avait qu'elles et le policier. Elle se jeta alors "à l'eau".

-Ne nous emmenez pas au commissariat, s'il vous plaît ! J'ai une révélation à vous faire !

A ces mots, le fonctionnaire surpris, fit une brusque embardée.

-Que me contez-vous là, Madame ! Il avait perdu son air avenant. La mine soucieuse, il se tourna vers Héloïse, assise à ses côtés.

-Je vais me garer sur ce parking et vous allez m'expliquer  ce qui vous tracasse.

A mesure qu'Héloïse se confiait, l'homme, incrédule, les yeux grands comme des soucoupes, la fixait comme si elle venait de descendre d'une autre planète, ou qu'elle n'avait pas toute sa tête. Héloïse était tout à fait consciente de l'énormité de cette révélation. Quelle preuve avait-elle, en effet, pour affirmer ces dires.

-Il faut prévenir l'inspecteur Bienvenu, supplia -t -elle, lui me croira !

Devant son désarroi, le policier s'exécuta. Héloïse put enfin, à son grand soulagement, expliquer la situation à l'inspecteur qui ordonna à son subalterne de gagner le commissariat comme si de rien n'était. Il rassura Héloïse en lui promettant qu'il allait faire le nécessaire auprès des autorités compétentes.

Mais, c'est avec énormément d'appréhension que les trois femmes franchirent le seuil du poste de police, suivi du policier au sourcil toujours ombrageux. On les conduisit dans un bureau vide où elles attendirent avec nervosité d'être confrontées au commissaire Clément.


-Bonjour Mesdames ! Je tiens à vous féliciter, vous avez fait preuve de beaucoup de courage !

Quel aplomb, pensa Héloïse. Il était vrai qu'il devait jouer ce double personnage, certainement depuis fort longtemps.

Le commissaire, décontracté et souriant, vint serrer la main d'Héloïse, mais lorsqu'il voulut s'approcher d'Alicia, celle-ci eût un mouvement de recul.

-Que vous arrive t-il ?

-Ne me touchez pas, vous êtes un monstre !

-Pardon...vous êtes encore sous le choc, bien sûr !

-Vous êtes le boss, vous m'avez retenue prisonnière des années, ainsi que d'autres femmes !

Clément avait brusquement blêmi. Alicia, tremblante de colère, était lancée !

-Ne niez-pas, Héloïse vous a reconnu, elle était cachée dans votre bureau, vous étiez avec ce Victor Briand !

L'homme recula, de sa ceinture il sortit son arme et la braqua immédiatement sur les trois femmes, puis s'adressant à Héloïse !

-Ainsi, c'est vous qui avez trouvé le passage, j'aurais dû vous mettre hors d'état de nuire dès le départ, mais voilà j'ai eu un moment de faiblesse, j'ai voulu vous ménager. Mais la partie n'est pas jouée, nous allons sortir !

En désignant Anna et Alicia !

-Vous deux, passez devant. Quant à vous, Madame la fouineuse, vous restez à mes côtés, au moindre écart de votre part, il vous en cuira et vos chères copines ne seront pas épargnées !

  • Et revoilà le terrible Clément ! C'est cauchemardesque parce qu'on a l'impression de ne jamais pouvoir échapper à cet étau qui semble se resserrer dès le moindre relâchement ! Que nous prépares-tu ?

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • La délivrance arrive...

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Houlala ! elles sont mal parties avec cet affreux jojo ! dis j'espère qu'Héloïse a retrouvé sa tête vu qu'elle s'était enfuie ! hi! hi! je te taquine (2 § avant dernière ligne "enfuie" t'as oublié le o !! toujours aussi captivant aussi foi d'Epo CHAPEAU A RAS DE TERRE pour ton polar mené de main de maître ! bisouuus et douce journée loin des flics déjantés ! à bientôt !!!

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Epo avatar

    Christine Millot Conte

    • Je ris ! Dire qu'il suffit d'une lettre en moins pour changer le sens d'une phrase, c'est d'ailleurs dommage pour une fois que je n'avais fait aucune faute ! Merci Chris ! Bisous !
      PS : en tous les cas toi, tu as bien ta tête "enfouie" sous ton chapeau !

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

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