Distance focale

Christian Lemoine

Savoir pourquoi, du ravin exalté montait le murmure crépitant d'un talweg engrossé d'orage, défiant le faix d'un Atlas que ne dédouanerait jamais aucun portulan approximatif. Savoir pourquoi au débours dérisoire d'une majolique fêlée, il faudrait annexer ces quolibets disgracieux, cet attentat à la bienséance. Au cœur d'une ria, dans l'étourdissement de la gyre primordiale, nul fortrait ne pouvait espérer même le secours d'une hart pour sauver son agonie. Savoir pourquoi, ainsi dépris de son harnais, il ne lui survenait qu'une ample suffocation, noyé dans le sinople des ulves à profusion. Pourquoi, à l'instar d'une noctuelle saisie d'aboulie, l'errance porterait-elle à venir se brûler à l'illusion inopinée d'un minaret ou d'un clocher devenus phare incertain au milieu des ténèbres ? Pourquoi, reitre sans combat, exhorter les décrets coercitifs à s'habiller de fanfreluches grotesques pour mieux paraître bénins, quand ils méditent les soumissions ? Savoir pourquoi. Ou la vanité des lucidités. Reclus en sa vacuole, fenêtre éreintée des rideaux flottant d'osmondes pectinées, à peine un aperçu déformé des marées montantes. Savoir pourquoi, dans les tourments du jusant, ces débris stigmatiques se refusent à disparaître.
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