Dormance

Christian Lemoine

Des éclats verts se dispersent dans l'air, attirant après eux les cris aigus des perruches à collier. Ces squatteuses importunes, sans scrupules aucuns, affirment haut et fort leur suprématie envahissante dans les champs du ciel. Elles ont jailli soudain, cette fois, plongées des branches les plus hautes, là où la ramure effeuillée exhibe comme membrures ses longs doigts tors, tout de noir biffés. Seul face au pignon aveugle de l'immeuble pâle, le platane cherche encore de sa racine déterrée son frère d'écorce et de bois. Ils étaient deux, grandis ensemble, dans un enlacement discret et immobile. Le voilà désormais seul à affronter les vents et les orages, les pluies, les grêles, ou le soleil dru comme un phare fixe. Le chêne est mort, il a rendu la grume et l'aubier, l'essence et le merrain ; et l'avenir de ses fruits têtus. Qu'il semble effilé et fragile, le platane désolé. Comme s'il n'était que fascines que l'hiver emportera.
  • Bonjour Louve.
    je ne sais pas où tu habites. Ici, elles se sont multipliées et sont à présent sans nombre, au détriment d'autres espèces plus petites. On ne sait pas bien d'où elle viennent (l'hypothèse du parc animalier est celle que j'ai entendue).

    · Il y a environ 5 ans ·
    Voeux 2019 1

    Christian Lemoine

  • Depuis quelques années déjà, des perruches d'un vert éclatant squattent, en effet, notre ciel. Je les reconnais bien à leurs cris stridents. Lorsqu'elles se sont échappées d'un parc animalier, elles étaient des dizaines, voire des centaines, à squatter nos arbres pour le plus grand plaisir de l'œil...Elles se sont ensuite éparpillées aux alentours, il n'en reste à présent qu'une poignée.

    · Il y a environ 5 ans ·
    Louve blanche

    Louve

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