Dos au mur

J'étais sorti du lit. 

J'avais été un peu présomptueux avant de m'évanouir, pensant que l'épisode que je traversais allait passer rapidement. Puis après quelques pas, je me suis effondré, inconscient. 

Je ne sais même plus qui, ni où, je sais juste que je me suis réveillé dénudé, à plat ventre, une aiguille dans l'arrière du genou en train d'aspirer le surplus de liquide qui s'y trouvait. Chacune de ses ponctions avait été une horreur, il n'y avait aucune raison que celle-ci soit plus agréable. La nausée me vint, la salle se mit à tourner, une fois encore, je m'évanouis... 

Quelques heures plus tard, une sensation affreuse me réveilla, douleur lancinante au niveau de la ponction, une nuit qui s'annonçait compliquée, blanche, ou à peine teintée de gris. 

Je tentais de décrocher cette douleur de mon corps, d'apaiser mon esprit, mais il n'y avait rien à faire, après une heure et demie, je sortis silencieusement du lit, et m'assit dos au mur, complètement plié, serrant mes genoux contre ma poitrine, la seule position dans laquelle la douleur était supportable. 

Je ne sais combien de temps je restai ainsi, une minute, dix, peut-être plus, aucune idée, puis vint alors Morphée qui m'emporta. Je dormis mal. Entre un sommeil nauséeux et un demi-sommeil douloureux, les infirmiers qui passèrent et me remirent dans mon lit... 

La nuit fut affreuse. Tout comme ma mine déconfite et épuisée du lendemain. Combien de fois devrais-je encore avoir droit à ça ? 

Je suis usé... Laissez-moi un peu de répit...