Douilles de sang

Violemment tombé à terre
Mon crâne a heurté une pierre
Foudroyé par une crise d'angoisse
Terrassé à nouveau par la poisse
Mon coeur s'est encore emballé
Des lourdes douleurs à trimballer
En moi, il y a des démons
Qui privent d'air mes poumons
Lors d'une grave crise de nerfs
Il m'est arrivé de devenir sanguinaire
Je me suis déjà tailladé les veines
Je pensais pouvoir évacuer la haine
Que mes yeux ont ingéré
L'horreur est difficile à digérer
Attaché sur un brancard
Avec les psys j'ai un rencard
J'ai encore eu des hallucinations
Difficile d'établir une communication
J'ai vraiment pété les plombs
Ici, le temps me semble long
Des idées en tête
Des cauchemars m'entêtent
Ligote, je ne peux pas trop m'agiter
Ils essaient de m'empêcher de cogiter
En me faisant avaler des petites pilules
Ligoté et enfermé dans une petite cellule
Je porte une camisole
Le mal me ronge, m'isole
Dans mes flashs, il y a tant de cadavres
En moi, la paix a perdu son havre
J'ai dû raconter mes vilaines migraines
Celles qui me font souffrir, qui gangrènent
Les pires... Celle de nombreux enfants
Qui ont vu mourir leur parents
Celles d'une mère allongée aux côtés d'un corps
Sa fille qui ne demandait qu'à vivre encore
Celles d'un homme serrent les mains
De son épouse, il était sans le lendemain
De jour comme de nuit, à n'importe quelle heure
J'entend encore des cris, des pleurs
Je me souviens de cérémonies funéraires
Des familles agenouillées de défunts frères
De tous ces conflits, de toutes ces guerres
Je souffre d'être devenu un ossuaire
Dans mon passé, ils fouillent
De mes traumas, je douille
J'ai du suivre cette longue thérapie
Pour que les psys me dressent mon autopsie
Après avoir traversé ces parties de l'histoire
laborieusement, je retrouve une paix dérisoire