du jour au lendemain

Et puis, du jour au lendemain, il n'y a plus rien. Elle n'est plus assise sur cette chaise bancale, celle sur laquelle elle se balançait pour oublier le temps. Elle ne cache plus dans l'ombre des murs, elle ne se cache plus nul part.
Elle n'est plus là, ça fait une semaine déjà.
On parle d'elle tout le temps, tout le monde. Elle est partout. Je la vois là, à son casier, en train d'essayer de fermer son cadenas trop petit, le visage caché par ses longs cheveux bruns ondulés. Et puis sa voix. Je l'entends en échos, elle se répercute contre les murs pour se loger dans ma tête dont elle sort plus. Je pense à elle, souvent, tout le temps.
Elle n'est plus là. Ça fait deux semaines déjà.
Les gens l'ont oubliée, c'est comme si elle n'avait jamais existé. Pourtant, son ombre parcours les longs couloirs de l'école, elle est là assise contre un mur. Elle est là, sur le banc en face du mien à la cafétéria.
Elle est là.
Ou pas.
Ça fait un mois. Un mois qu'elle n'est pas là. un mois qu'elle est plus là.
Un mois, j'en perd la notion du temps, un mois mais j'ai l'impression que ça fait un an. Tout me ramène à elle, elle est partout à la fois.
Partout sauf là, et je rêve de la prendre dans mes bras. En fait je rêve d'elle, simplement.
Elle me manque, à moi. Peut être à d'autres. Je ne sais pas. Je me demande parfois, si elle a pensé à moi avant de faire ça. Mais faut se rendre à l'évidence, s'incliner devant son éternelle absence; je ne le saurais pas.
Elle ne reviendra pas.