LES FOUGÈRES DE Melle ALDEBERGE XIII

Philippe Larue

L'attention particulière de Melle Aldeberge en aurait offusquée plus d'un. À l'intérieur de la serre privée, Melle Aldeberge maintenait un langage décousu et ma foi sexy, envers ses pots de fougères. La perception enchantée de son manège aurait permis une mise en plis à Mme Mimex, de style Polluxienne.

De Cosette en causettes et de causeries en audiences dépouillées, Melle Aldeberge Lekine goupillait un départ pour quelques jours de vacances. En vérité, c'était un secret bien gardé. Pour ses collègues, Melle Aldeberge Lekine expirait ses turbulences psychologiques d'agent administratif, sur la côte d'Opale. À vrai dire, une carte postale était expédiée chaque année, à la conservation régionale des monuments historiques des jardins remarquables de Nanteuil-la-Forêt. Or, Melle Aldeberge Lekine consumait ses jours, dans un petit hôtel proche de Birmingham, en Angleterre.

Clandestine Nanteuillâte, Melle Aldeberge y exerçait une activité sans aucune pudeur: être nudiste. Ainsi, ses fesses cinquantenaires étaient festoyées à son grand plaisir, et éloignées du protocole administratif des sessions fessières quotidiennes. Effectivement, Melle Aldeberge était coquine vis-à-vis du dépouillement de ses épidermes, des épluchures dues à sa peau sensible et blanchâtre, face au soleil. Actuellement, Melle Aldeberge veillait au bien-être de ses fougères, à l'apport suffisant en eau pendant son absence, et à la propreté de sa verrière pour un bon ensoleillement progressiste. Melle Aldeberge avait cousu la zygotpéridale de Mr Couzu d'une écharpe légère car elle était frileuse, par les nuits rafraîchies.

Elle avait établi un programme intensif, à l'hôtel proche de Birmingham. Bien entendu, la semaine précédente, les dossiers du claquetois irlandais Peucheron avaient été mis de côté, sous prétexte d'un afflux de touristes. Et Melle Aldeberge d'y échafauder un dossier Birmingham de cinq jours

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