Edouard Duarte
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Édouard Duarte mon arrière-grand-oncle espagnol, vit le jour à Cordoue avant terme en pleine pandémie de grippe baptisée espagnole. Bébé miraculé ondoyé, son doudou abandonné, il fit moufflet les quatre cent coups à la Doinel, sans craindre ni sa mère Mimine manucure et femme à poigne, ni son père Manuel manœuvre croquemitaine maniaque. La nature le doua comme vous pouvez le voir sur cette photo tardive de Doisneau, d'une douzaine de doigts. Cette singularité toucherait sur dix mille naissances dix-sept personnes présentant un ou une paire d'hexadactyle aux extrémités des membres.
Amateur de chistera et de handball, puis boxeur aux crochets craints, il intégra la sinistre phalange connue surtout pour menotter et rudoyer les manifestants, même en étant soudoyée. Mais manipulateur il fut mis à l'index de l'armée pour avoir major merdoyé, et s'être mouillé dans un trafic louche de bandits manchots, et de ce que l'on se fourre plus dans le nez que dans l'œil ; il fut pincé et trainé sans manière dans la gadoue, avant manu militari de l'être hors de Majorque.
Après un sérieux creux au temps de Pompidou, Amadou amuseur et Sardou ado, il fila doux-amer chasser le koudou à côté des douars vaudous à Douala, puis pris après le redoux halluciné le chemin de Katmandou apprenant l'ourdou à Delhi. De retour en Europe il se retrouva en Macédoine se disant Belgradois, ensuite il erra dans le Doubs, alla jouer dans les bagadoù à Douarnenez, reboxa à Gand et traversa le Vermandois, avant à bout d'hésiter entre devenir Badois ou Vaudois .
Finalement après avoir couru le guilledou assidument, il déclara sa flamme et passa la bague au doigt de Sidoine une dactylo des douanes helvètes au maintien élégant, et devenu aussi gabelou trouva une résidence verdoyante en ardoise près de la patte-d'oie menant au lac Majeur.
Néanmoins une fois une ligne tirée sur son sombre passé digne des Thénardier, et avoir consulté une chiromancienne croisée par hasard, il se recycla et rompu dans la saisie, se montra pionnier dans la maintenance du digital. On lui doit plus tard grâce à une poignée d'investisseurs indous avisés qu'il amadoua, lui avançant la mise de départ pour l'aider, sur lesquels il put toujours compter , et qui jamais n'annulèrent leur confiance : les brevets du palmer maniable, du dévidoir numérique à manivelle ainsi que celui de l'accoudoir connecté, sans oublier le didjeridoo algorithmique en scoubidou argenté. Son doigté de fée le rendit si légendaire, qu'il rentra sans plaidoirie tout droit dans l'annuaire idoine de l'alliance des chevalières en or et sardoine.
Pour que les stigmates d'une jeunesse empreinte d'excès n'obèrent point sa santé, adulte il ne but plus que de la Badoit, du kéfir aigre-doux aillé et parfois le dimanche deux doigts de vin doux à l'eau, mangea suédois, croqua beaucoup de pommes, parfois des boudoirs et des carpes au saindoux allégé, mais ne lécha pas de roudoudous à l'anis ni suça de salidous armoricains, avala peu de foie d'oie ou de nandou haché et jamais de plats boudinés.
Il fut fêté au faîte de sa carrière sous des applaudissements nourris comme Meldois d'honneur, recevant à cent ans selon l'usage son auriculaire en calcédoine de Padoue attribué à César, et finit ainsi honoré sa vie à Doha, mais fut enterré à Manille.