Éléments.

daniel-m

Juste quelques degrés de plus.

 

L'astre de quelques degrés pivote encore, tel une horloge sans rouages, il tourne, suspendu.

Juste de quelques degrés de plus.

 

Suspendu à aucune règle, il poursuit son chemin, se rapprochant instinctif et perdu.

Perdu dans l'infini de l'espace, il poursuit sa route tracée sur une carte, déposée dans le néant.

 

Il se tourne au hasard vers la lumière, puisque la nuit doit bien finir, puisque la vie, la vie... la vie.

 

Puisque la nuit n'existe que par l'aube, puisque l'aube n'existe que de par les nuits.

Le mouvement oscille en vibrations, en mouvements elliptiques, existence magnétique.

 

 

Existence magique, la brise froide se transforme en des courants soudains plus doux,

L'air se mélangeant à la lumière, empli doucement l'espace mystérieux de nos sens.

 

Oubliées déjà les nuits, les effrois, froids, les échardes d'un sommeil trop long, plantées là.

Plantées dans mon cœur, qui se pavoise déjà bien qu'endormi, l'espace d'un hiver.

 

Je pense aux cœurs lointains en souffrance, en admirant le crocus et le galanthus, en avance.

Tandis que Narcisse, je mire mon reflet dans l'eau trouble d'une flaque, qu'hier encore n'était que glace mortelle.

 

 

Ils sont revenus, le feu et la lumière. Cette douce chaleur que je n'attendais plus.


Juste quelques degrés de plus.

 

La coccinelle, du haut de son épi, contemple une chenille, elle sera papillon lorsqu'elle, ne sera déjà plus.

 

Sous l'écorce de l'arbre, froide et encore des frimas endoloris, coule déjà le secret de la vie.

Le sang incolore de la terre, la sève « savoir ».

 

Remontant vers le ciel, assoiffés d'existence, explosent les bourgeons, comme d'innombrables clés vers l'infini.

 

Tandis que mon rocher progresse dans son inexorable quête, se reproduit la magie d'un réveil, une fois de plus.

De l'infini de l'espace, au sol déjà tiède que je foule, une fois encore, je me sens si petit, si petit... petit.

 

 

De l'infini secret du vide, au sol, qu'ignorant je foule, la magie des éléments s'est encore exprimée.

 

Encore une fois, comme depuis des millions d'années, notre écrin sauveur nous offre son plus beau cadeau.

 

L'éveil de la vie, une naissance, une renaissance, comme un défi pour nous, misérables cafards, n'ayant toujours pas compris.

 

Nous nous résumons à notre microcosme, ignares de la grandeur de l'unité, oubliant idiots l'alchimie première.

 

Le sang incolore de la terre.

 

Aujourd'hui encore, tous les éléments se sont rencontrés pour nous offrir au diapason, cet instant de grand bonheur.

 

Aujourd'hui encore, nous avons l'immense plaisir d'accueillir en notre cœur, celui de vivre et de savourer encore une fois, un printemps de plus...

 

 

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