Elle est de celles.

janteloven-stephane-joye

Elle de celles qui n' font pas de bruit

Filles de l’hiver, femmes de la nuit

Qui, sous leurs fragiles raisonnances

Affoleraient l’indifférence

Dont on aime parfois se vêtir

Sous les mensonges d’un sourire

Elle est de celles qui n' se mentent pas

Filles de lumières sans apparats

Et dont les plus petits secrets

Finissent toujours par nous happer

Elle est de celles qui refusent l'oubli

Lilas de sel et fleur de la pluie

Qui sous l’ardeur de frêles soupirs

Amèneraient à adoucir

Toutes les colères, toutes les peines

Tous les poisons qui nous parrainent

Elle est de celles qui n' savent l’amour

Femmes vulnérables, lys du jour

Et qui, de par leur seule présence

Suffisent à redonner du sens

Aux floraisons dont on se cache

Et aux passions qu’on nous rabâche

Elle est de celles dont les silences

Valent beaucoup plus que l’éloquence

Et à qui, l'inné du coeur a procuré

Les droits d’asile en tout brasier

Elle de celles qui n' font pas de bruit

Filles de l’hiver, femmes de la nuit

Qui, sous leurs fragiles révérences

Etoufferaient l’indifférence

Dont on aime parfois se vêtir

Sous les mensonges d’un sourire

Elle est de celle qui font de nos vies

Une aquarelle d’un ciel trop gris

Un grand soleil puis une alcôve

Dont, grand jamais, on ne se sauve

Et que j’avoue, on ne mérite

Que si la chance nous habite.

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