Elle l' a croisé ...

Elle avait sa voix

Elle avait son regard ...

Il ne lui manquait que sa peau ...

Elle l'a croisé un matin
Un matin lumineux
D'un mois de mai
Sur ce chemin de sable
Près de ce pont
Que le diable a forgé

Elle l'a croisé
Ils se sont reconnus

Retrouvé son regard
Si familier
Il lui a troué le cœur
Pourfendu les sens

Réappris son regard
Qu'il connaissait bien
Lucioles si brillantes
Bien plus encore
Que le mica du sable

Elle l'a croisé
S'est arrêtée
Ses doigts sur sa peau
Timidement, d'abord
Un instant, ont couru
Un instant, ont frémi
Sa peau, cette inconnue
Qu'elle découvre, enfin !

Effleuré ses cheveux
D'un doux baiser de soie
Il lui a répondu
En entourant sa taille
D'une main consentante
D'une main frémissante

Elle connaissait sa voix
Basse et profonde
Mystérieuse et chaude
A l'envie
La sienne tellement ravie
N'était qu'éclat de rire

Elle connaissait tellement de lui
Mais pas le parfum viril
De sa bouche sensuelle
Mais, elle le savait fort
Mais, elle le savait grand

Et là, devant lui  ...
... Toute petite, elle est
...  Et, à présent

     Si bien dans ses bras !

Ils se sont croisés

Enfin trouvés !