Élucubrations folles du Tage

Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)

Un engrenage ? Ce corps qui nage ? Il n'a pas d'âge... Juste de passage. Était-il bien sage ? On l'a retrouvé dans le Tage...

Ce corps qui flotte, ce corps qui rote. Pourtant, il a vécu ; que se soit nu, vêtu. Il avait p'tet un beau cul, mais à personne celui ci n'était un dû.

Avait-il une belle cavalière ? A qui il avait offert sa chevalière ? Mais tout ça, l'on peut considérer que c'était hier...

Le corps flotte, inégalement proportionné. Mais pour ce destin, il n'était pas né. Croupir dans l'eau n'est pas une destinée. 

C'est les enfants du village qui le trouvèrent. Aortes ouvertes. Accompagnées d'algues vertes. Sur son bras, tatoué Berthe.  

Pauvre homme, puisqu'il en a tout les attributs. La tasse, a t-il bu ? Aurait-il soupçonné, peut-être su ? Que la falaise était sans issue...

Autre que mortelle. Ce n'était pourtant pas un autel. Alors que va t-on faire de ce corps ? Il avait forcément dans sa vie de l'or...

Réalité exacerbée, non erronée. Détour mortel, l'on est sonné. Et de se recueillir, l'on est sommé.

Le temps qui passe n'explique pas grand chose. L'on prend chacun sa part de doses. De doses d'ivresses, de doses de fesses. De doses d'amour, de doses de mauvais tours. 

Tantôt espiègle, tantôt claudiquant. Tantôt fier Aigle, tantôt à se demander quand...

Quand, et comment mourra t-on ?
Dans le Tage où se noie ce bel ange ?

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