Embrumé

La ville est nappée de cette épaisse brume. Ce brouillard qui me laisse ce sentiment indescriptible dans l'âme. 

J'aime ce nappage crémeux de la ville endormie. J'aime la lenteur qui s'en dégage, ce calme, cette sérénité. Une douceur fraîche et humide, le temps semble ralenti. La légèreté d'une météo capricieuse qui nous cache les uns des autres, et ce sentiment d'être isolé et d'avoir son espace réservé, comme si un rideau avait été tiré quelques mètres autour, et offre à chacun sa bulle d'air.

Tout est plus léger, plus lent, plus calme. Les gens retrouvent un semblant de détente, changent leur rythme, trop rapide pour la plupart. Cette ambiance me sied à merveille, elle représente un peu ce que je cherche. La détente et le calme, l'apaisement masqué par un ciel qui semble nous avoir entouré d'une couverture de nuages...

Je vois ce monde dans une lunette embrumée, ce monde ralenti, ce monde apaisé.

Je suis plus calme, plus détendu, je suis cette âme plus trop perdue. Je me retrouve quelque peu au milieu de cette purée, ce blanchissement d'air. Je pense à ne rien faire, à rester là à mirer ce brouillard, mais j'ai des obligations, allons-y, où je serai en retard...