En haut de l'escalier

aile68

Sur la terrasse la table était mise, le repas servi. On attendait qu'un miracle se produise en haut de l'escalier. La sage-femme n'avait rien pu faire. Les heures sont longues quand l'enfant ne veut pas passer. Le ciel dehors s'assombrissait, le docteur allait venir. Il y avait encore des draps propres pour accueillir le bébé si attendu. L'eau bouillait, les enfants étaient chez la voisine.  Le père était arrivé toutes affaires cessantes, il l'aurait cette fois-ci son garçon. Quatre filles à la maison ça faisait une sacré ribambelle de fanfreluches et de rubans colorés.

"Mon fils naîtra" invoquait le père inquiet, ma femme vivra."

On attendait qu'un miracle se produise en haut de l'escalier, que le petit naisse en épargnant la maman douleur, la maman qui se donnait du courage quitte à se faire déchirer. L'eau finit de bouillir le médecin arrivait, soulagement général dans la salle. Moi la fille aînée je me cachais derrière mes mains qui priaient.

"Ils vivront! je disais, ils vivront" et je ne quittais pas des yeux la balle de la petite Mireille espérant que le nouveau bébé jouerait avec. On se mit à compter les heures jusqu'à ce qu'un cri plus fort que les autres déchire le silence en bas puis un autre qui nous fit tous espérer.

Henriette surgit en haut de l'escalier:

"Ils sont tous en vie! C'est un garçon, c'est une fille!".

Trois miracles s'étaient produits en fait dans cet hymne à la vie. Déjà les enfants arrivaient de chez la voisine. La petite Mireille fonça sur sa balle, ce qui promettait de nombreuses parties de jeux.


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