end.

redisblacklove

Aussi forte était mon envie d'être sienne que mon désir d'être heureuse disparaissait.

Mon identité avait depuis bien longtemps désertée tandis que mon désespoir s'accentuait.
Perdue entre envie et haine, mon cœur tiraillé ne savait que faire.

Il se dégradait continuellement alors que mon bourreau se nourrissait de mes faiblesses et jouait avec moi.


Naïve et échouée au milieu de ce trou noir qu'était l'amour impossible, j'essayais tant bien que mal de m'en sortir.
En vain.


Je ne connaissais de sentiments plus fort que ceux que l'exécuteur pouvait ressentir pour l'exécuté.
J'étais donc persuadée que si j'avais été choisi par cette personne, c'était parce qu'il n'y avait de personne plus détestable mais attirante que moi.

Attirance non physique, mais personnelle.
Ma personnalité et mes mots envoutaient mon meurtrier jusqu'à le rendre dingue de moi, jusqu'à lui faire perdre ses moyens.
Jusqu'à vouloir me détester de le rendre amoureux.

Je ne mentais en rien dans mes promesses et dans mes mots, c'était ce qui l'effrayait au point de vouloir mettre fin à mes jours.

Il n'y avait d'amour plus fou que le notre : la victime qui tombait éperdument amoureuse de son tueur à coup sûr, et le bourreau, lui, voulant exécuter cette personne de peur de s'embarquer dans une histoire d'amour.

La personne qui souffrait le plus n'était pas moi.
Il s'agissait de mon meurtrier sentimental qui préférait ne rien tenter et de me tuer plutôt que de voir notre histoire évoluer.

Je savais que j'allais mourir. Non d'envie, ni de faim et ni même de conviction, juste d'amour.

Je n'envisageais aucune fin faite par mes soins, je n'étais pas assez douée pour réaliser un chef d'œuvre aussi parfait d'un seul coup, sans entrainement.
Mais je savais que depuis ce jour où j'avais croisé son regard pour la première fois, il s'agissait de mon assassin, malgré tout le manque de confiance qu'il possédait également.

Cette personne était capable de tuer pour ne pas avoir à montrer qu'elle aimait.

Le jour venu, je serrais prête.
J'écouterais une dernière fois "Creep" de Radiohead, mangerait toute les saloperies que je trouverais et ne me ferrais pas plus présentable que d'habitude, les clichés ne m'avaient jamais inspirés.

 

Je m'offrirais à mon bourreau pour lui montrer que, de mon côté, l'amour avait beau m'effrayer, je ne voulais m'en priver avec lui.


Je regarderais d'un regard sans émotion une dernière fois cette beauté irréelle mais qui me faisait tant de chose et me faisait rêver au delà du sommeil, déposerais un baiser inattendu sur ses lèvres et me laisserait tuer par mes sentiments.

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