Enfin, respirer

aile68

Me réveiller avec le matin qui se lève sur la chaîne de montagnes que je devine derrière une brume de coton fin. Accueillir ce samedi comme un jour béni, m'en réjouir, ça restera à jamais mon jour préféré. Me bercer des derniers lambeaux d'un rêve que j'ai aimé, peuplé de gens que j'aime et qui font partie d'une époque encore douce bien que révolue. C'est du miel qui coule dans mes veines cette sensation de bien-être que je ressens le samedi, c'est mon père qui me regarde dans l'encadrement d'une photo tant aimée. Sortir un peu, entendre le chant du coucou comme l'autre jour, les oiseaux sont à la fête depuis quelques temps, y a rien à faire que se laisser vivre et marcher comme on danse. Sautiller telle une sauterelle dans les rues quasi désertes, frôler les branches des buissons aux feuilles tendres et naissantes, sentir le parfum sucré des fleurs dans les arbres. Saluer d'un signe de la main le voisin qu'on aime bien. Certaines circonstances vous rendent plus naturels, moins enfermés dans une réserve due aux conventions sociales. 

Plier mon linge de bon matin, terminer de me réveiller, vivre ma vie comme un samedi tous les jours de la semaine, un ciel dégagé de tout nuage. Enfin, respirer.

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