Énième lettre

compteclos

Chère Emy,


Tu as souvent bercé mes illusions. Tu clamais haut et fort les non-dits d'une société abrutie. Tu as été durant de nombreuses années, ma délivrance. Tu étais mon amante lors de mes soirées sexuelles, celle qui se glissait sous ma peau et faisait de moi une femme accro au sexe. Chaque joint fumé, chaque cocaïne sniffée, c'était par toi que cela passait. Tu étais ma liberté, ma douce liberté chérie que je n'ai jamais réellement eu. Tout n'était qu'illusion hein ?

Tu aimes faire du mal, ma belle. Mais je ne te laisserai plus détruire les gens que j'aime, s'il faut je te ligoterai, dans un coin de mon cerveau, je te baillonerai pour ne plus avoir à t'entendre me dicter de faire telle ou telle chose. Tu m'as trop fais souffrir, Emy. Je t'aime, comme je n'aimerai jamais une autre femme. Narcissisme élevé, paroxysme de l'amour propre. Tu es si belle lorsque tu t'invites sur mon corps, si désirable, mais il faut que tu cesses de me donner toutes ces envies, c'est mal, Emy. Je sais pertinemment que tu t'en fiches, le bien ou le mal, tu n'en as que faire, mais j'ai besoin de vivre, Emy. Je ne veux plus être dépendante de chacun de tes avis, de chacun de tes fantasmes ou chacune de tes pulsions. Il faut que cela cesse. J'ai pris du recul par rapport à toi, tu le sais, tu l'as vu, tu t'es vengée. Pardonne moi, ma douce, mais il le fallait.

Un jour, je reviendrai peut-être vers toi. Comment vivre sans une partie de soi-même ? Comme taire une idée en pleine évolution de type grandissante ? Comment faire sans toi, ma Emy chérie ?

Tu as toujours été ma préférée et, de loin. Tu le sais, tu en as assez profité, me semble-t-il. Mais, il est temps de faire une pause dans notre amour. Il est temps que nous nous éloignions l'une de l'autre. Tu me détruis, Emy.



                                                              Prends soin de toi. Je t'aime.

Signaler ce texte