Entre ses mains

marivaudelle

Prisonnière d'un gardien qui ne le sait pas
Ne plus écrire pour ne plus désirer.
Ne plus désirer pour enfin dormir.
Ne plus penser pour revivre.
Ses mains de feu
Fouillent mon corps,
Ses mains d'argent
S'immiscent dans ma caverne obscure,
Ses mains d'or
Font jaillir mille trésors
Et fontaines au dedans de moi.
Je suis la femme 
Aux mille rivières
Et aux cents collines,
Ses mains m'auraient parcouru
En des chemins
Par moi inconnus,
Mes lèvres lui feront révéler
Ma tendresse, mes folies
Et de moi
Jaillirait enfin 
L'eau sacrée,
Il est le marin,
Je suis la naïade,
Je suis la sirène
Au corps de déesse,
Par son chant
Il m'a charmée, envoutée
Et les voies du plaisir
Il m'a révélées
Ces voies fermées avant lui.
Par ses mots, ses images,
Par ses désirs si peu sages
Par le feu de mon corps,
Il a su réveiller en moi
Le feu ardent du désir.
Par sa lumière aveuglante
Plus pure et ardente
Que le soleil
Lui-même
Il m'a subjuguée
Il m'a écartelée.
Au plus sombre de la nuit,
Je m'écartèle pour lui
Ma toison est un lac en folie
Mes fesses frissonnent.
Continuer à désirer follement
Mais ne plus le dire ni l'écrire.
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