Eros

_aylden_r

Car je me rappelle chaque instant, avec une certaine émotion tendre que moi-seule peut comprendre, même si je souffre encore terriblement de t'avoir aimé et blessé - à notre rencontre il y a 2 ans. Va
Non sur les bancs de l'école
Nous nous sommes connus
Mais quelle aventure folle
Que de me souvenir de t'avoir vu


Nos mots confus peinèrent à s'installer sur ce banc
Un peu humide et grignoté
Cadre original et regard franc
M'invitant à tes côtés


Puis nous rîmes de l'aube à la vesprée
Plutôt innocemment
A se tenir parfois la main pour rêver
Comme le feraient deux enfants


Mais une passion plus frivole
Tenant mon autre main mettait mon cœur à nu
Sans toutefois déjà penser aux cabrioles
Je rêvais qu'enfin tu m'embrasses, brisant ta gêne contenue


Aujourd'hui, les aiguilles se perdent dans les petits instants
Impertinentes confidences et tendres baisers
Où pour user de ta douce main-forte, content,
Tu me susurres à l'oreille ton goût pour le jeu d'aimer


Et pour seule témoin la petite lampe allumée
Je me perds, cette fois encore, et depuis longtemps
Dans tes yeux, dans tes bras, et dans nos draps enveloppés
Sous quelques-unes de tes caresses, mon cœur fond inconsciemment


Mais soudain, une étrange et ancienne sensation me ressaisit
M'agrippe et l'épaule et le cœur, le serre et l'écrase
J'étouffe, j'angoisse… Bonjour nouvelle ordalie
Que mes peurs enfouies embrasent, j'entre de nouveau en phase
 
Je crains désormais le beau temps comme les intempéries,
Me blesse, jalouse et hallucine en interprétant tes phrases
Persuadée que l'abandon me guette, je te crie mes simples fantaisies
Puis te voyant pleurer, je me reproche et sur moi-même expie cette colère kamikaze


Pourtant, sous ton regard azur, tes paumes échauffées
Effleurent avec la plus tendre des passions
Mon corps rosé que mon cœur jadis attristé
Avait pris l'habitude de décomposer sans hésitation


Décidé à m'aimer et à pardonner,
Tu nous fais oublier ces dernières irritations
Et te charges habilement de me métamorphoser,
Mais je décèle dans ton approche tes propres préoccupations


A maintes reprises, blessé puis désespéré,
Tu me sembles encore au fond de toi meurtri
Mais il s'est pourtant avéré
Que celui qui s'était promis de perdre goût à la vie


Contre toute attente a laissé
Sa plus solide armure sous mes frêles doigts se fissurer
Révélant sur le fil de sa dernière heure
Son plus beau joyau, son cœur
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