errance

David Ralin

Mon écriture ne me nourrira point

Mais à ta faim j'élèverai les lettres d'antan,

Haut et fort les derniers éloges aux poings

Ouvrant le ban en trinquant ironiquement,

A la postérité une fois le rideau baissé,

Posthume bohème une fois la révérence tirée.

D'un artiste méconnu de son vivant

A la gloire naissante en mourant,

Quand par chance il caressa l'immortalité

Des tirades aigrelettes à l'hypocrisie de starlettes

Du noir obscène, au blanc suprême.

A titre posthume, importune amertume,

De son génie infantile, esprit agile

Sous la glaise pulsative des maximes,

il enfantera

Un hymne si gracile et fertile aux mercantiles idylles

Qu'il caressera le sublime au ciel des cymes.

Requiem pour un tandem dans la peine saine

Graine des migraines hautaines que je l'aime.

A l'hymen d'une superbe cantilène

Ressuscité quand un amant effrayé, s'enfuit preux chevalier…….

Où l'amour détruit la haine aime,

Où la colère sourit, les rires en pleurent aussi.

Que le vivant meure et la mort revit,

Où le sablier intemporel éternise

Le paradis en enfer entre jours et nuits.

Ainsi coulera la magie de l'encre noire

Une belle incantation à nos mémoires

Tombant dans l'obscurité des poussières

Tu pourras adresser tes prières.

Pour une poésie

Si douloureuse dans l'oubli

Si délicieuse car rien n'est fini

Serait-t-il pourtant temps de plonger dans la nuit ?

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