et ce ciel Est ce terre

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J'ai retenu l'avenir les deux poings sur les yeux

et fait jaillir des rêves sur tes chemins de lune,

"Est-ce ciel", dis-moi s'il t'en reste un peu

de ce goût de marée au regard de la dune

la nuit

Et ce ciel "Est-ce terre", et cette lagune qui dort

où d'autres traîneront nos ballons d'émotions

y'en avait plein l'étoile peux-tu les voir encore

gondoler tout de rouge aux vents de tes saisons ?

J'ai retenu la pluie pour changer ton décor

tout pour toi "Est-ce ciel" tu en avais pleuré

de ce plaisir trop fort, t'en souviens-tu encore,

est-ce flamme sans chaleur aux terres ensablées?

écoute,

la musique se promène sur la trace de tes pas

elle te dépasse, te frôle, en petite brise légère,

"Est-ce ciel" ce frisson qui réveille ton émoi

te souvient-il ce rêve dont tu es l'étrangère ?

J'ai retenu l'image les deux mains sur le trou

j'ai pas retenu l'eau, j'en ai plein mon bateau,

"Est-ce terre", sans amarre tu t'éloignes du fou

qui te dévoile masquée et tempête ton ego

de son écho.

Est-ce terre les murs ont capturé nos ombres

nous sommes libres d'aller et nous en revenir,

la mer très agitée par les vagues en nombre

nous rapporte du fond des lames à souvenir.

J'ai retenu d'hier les mots pour dire demain

un jour il te faudra y remettre de l'ordre

conjuguer au présent l'espoir qui te revient

éviter que plus tard l'avenir ne te morde

en t'embrassant.

"Est-ce terre" ce ciel a des larmes fertiles

ce soleil qui brûle fait germer tes espoirs,

il y a dans ton zénith mille étoiles qui brillent

pour guider tes pieds nus au fil de ton histoire.

J'ai retenu l'oubli au fleuve de ton brasier

de ses cendres se réveille l'ancestral besoin

allongée sur le lit d'une rivière asséchée

tu sens trembler la terre au courant qui s'en vient

t'emporter

et ce feu sur la mer, et ce ciel, "est-ce terre"

l'horizon de ton âme au couchant se relève,

de berceau en linceul il prend la file de l'air

phénix de l'amour aux plumes d'attrape-rêve

"Est ce terre" maintenant tu déchires les pierres

tu froisses le temps passé, le jette en boule derrière,

devant toi le chemin n'a plus guerre de frontière

et ce ciel que tu voles entend toutes tes prières.

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