Et c'est là le piège

nilfrozen

Comment exprimer ce que l'on ressent quand on est mal intérieurement ? Cela paraît impossible de vive voix, et écrire devient l'échappatoire. Voir ses sentiments couchés sur une page, et sourire enfin


C'est quand on est au plus bas que les pensées les plus profondes remontent en surface. Est-ce un bien ou un mal que le moment où il est le plus dur de vraiment y réfléchir soit justement celui ou notre esprit l'impose ?

Quand se poser et laisser son esprit travailler devient une épreuve, c'est qu'il est nécessaire de le faire. Mais le savoir ne rend pas les choses plus aisées… L'introspection, a l'aune de l'esprit humain, est à la fois l'action la plus courageuse et la plus misérable que l'on puisse accomplir. Courageuse d'abord, car se trouver en face de ses peurs, de ses erreurs, de son passé ou de son présent, nous paralyse… l'enjeu est tel en travaillant sur soi-même qu'il peut détruire. On préfère passer par n'importe quelle alternative plutôt qu'accepter de se remettre en question. Et c'est là que cette action devient misérable. Car autant on peut la déclencher par courage  aussi elle peut s'imposer car notre inconscient est à bout de ressources pour nous imposer la vérité sur nous-même. Cela arrive quand on est au fond. Au fond du gouffre, de nous-même, au fond de l'existence même il semble. On s'apitoie sur nous-même au point de n'apercevoir de la lumière qu'en allant plus profond encore. Et c'est là le piège.
Là se trouve l'erreur, et s'en apercevoir n'apporte pas la solution. C'est le point de bascule qui se dresse encore et n devant nous, tant qu'on ne balance pas du meilleur coté… Il est le tournant obligatoire de la remise en question de celui qui en a besoin. Quel qu'en soit le sujet d'ailleurs. La vie nous réserve surement d'autres options, mais sas passer ce point, jamais on ne les atteindra. C'est dommage quand on y pense. Parce qu'en se projetant pour tenter de se sortir de notre marasme, on se leurre nous-même en oubliant le moment présent, bien plus propice à nous faire avancer. Et c'est là le piège encore.
Que faut-il faire alors, s'aider grâce aux autres ? Les amis ? La famille ? La société ? Les anonymes ? Mais comment faire, quand on a nous-même trop honte de ce qui se trouve dans notre tête ?  Comment en parler quand on ne se l'avoue pas à nous même ? Quand le mensonge devient ton meilleur ami, le sommeil ta maison tout ce qui t'apporte un plaisir passager ton obsession ? A ce moment-là, tu as bascule pour la première fois du mauvais cote. Et ce n'en sera que plus dur pour remonter la pente. Car à partir de là, tout deviendra un point de bascule. Tout pourra te faire descendre encore plus profond dans tes propres zones d'ombres. Celles que tu évitais et qui maintenant s'imposent à toi. Désormais c'est cette part la qui gouverne. C'est elle qui dit cache toi, ne parle pas, garde le sourire, tout ira bien si tu fais semblant. Bien sûr on se doute que ça ne marche pas comme ça. Mais que faire d'autre de toute façon ? Tu  n'as pas vraiment d'autre alternative… alors tu te masques. Et rien ne change. Du moins en extérieur. Et c'est là le piège encore.

Maintenant que j'ai écrit ça, je me permets d'en parler. Parce que j'ai besoin de savoir. Savoir que d'autres savent. Quel que soit l'image que ça renvoie de moi, pour une fois il faut avoir du courage, juste pour ne pas être misérable. Pour une fois il faut trouver de la lumière vers le haut plutôt que dans les profondeurs. Pour une fois il faut arrêter d'écouter la petite voix qui vient de l'ombre et écouter celles qui viennent des autres. Parce que c'est là le piège, celui dans lequel je suis tombé.

  • Seul face à soi-même...seul face à ses démons, face à ses folies ... Tu décris bien cette sensation de solitude , toutes ces questions que l'on se pose ... et ce présent qui nous échappe alors qu'lil devrait être essentiel .

    · Il y a presque 7 ans ·
    Oeil

    anne-onyme

  • Ah ce fameux moment... Ce que vous écrivez me parle, me touche même. Je connais cet oscillement entre l'avancement et l'aliénation. Je n'ai pas de réponse à tous ces questionnements. J'ai expérimenté de faire ceci seule, et j'ai rencontré les mêmes difficultés que vous citez. J'ai tenté de le faire en écoutant les autres, mais les soutiens ont fini par devenir mes bourreaux et je me suis un peu plus perdue encore. J'apprends donc à y aller doucement, petit à petit. La remise en question et le changement de son point de vue sur le monde n'est pas à mon sens une étape à franchir. Ca ne doit pas être un concentré de reflexions et de bouleversements. Cela doit se diluer au fur et a mesure des besoins et des rencontres, avec le soutien de quelques proches bienveillants qui sauront être là sans juger ou (op)presser. Cela doit se distiller sur des jours, des mois, des années. Cela s'appelle la vie. La vie n'est qu'une suite de bouleversements et de rencontres. Et c'est une bonne chose. Et s'il y a des choses qui vous usent au point que c'en devient insupportable, ayez confiance en votre instinct : parfois les décisions et les changements tiennent plus de l'instinct et de l'adaptation que de l'introspection. Ce n'est qu'un avis tiré de ma propre expérience et des conclusions que j'en ai tirées. Soyez là pour ceux qui comptent, et acceptez que ceux qui comptent soient là. Mais ce travail n'appartient qu'à vous, et seule le trépas donne un timming a respecter. Je suis sure que vous avez encore bien des années devant vous... **sourire**

    · Il y a presque 7 ans ·
    Journalintimebon

    damephoenix

    • Cela va peut être vous faire sourire encore, mais vous m'avez rendu heureux aujourdhui. Par le simple fait de commenter mon texte, j'ai su que quelqu'un que je ne connais pas à vu quelque chose que j'ai écrit. J'ai pensé pour ce premier texte que je rends public il me fallait un écrit chargé d'émotions personnelles, afin que l'action n'en soit que plus chargée de sens. Alors pour votre commentaire, qui me fait me sentir moins seule dans mon marasme, et pour m'avoir lu, un grand merci.

      · Il y a presque 7 ans ·
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      nilfrozen

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