Et il y a les autres

poulpita

Il y a ces putains de jour. Les jours où avant même le café, on a pris sa dose. Les serpents descendus, les pianos tombés du ciel, plein de vide ou de plomb, les cargaisons de flèches. Les jours où les épaules tirent, et les ventres sont de pierre.

Les jours où l'on sait que ce sera sans. Où l'étincelle est cendre. Absence remarquée. Contre-jour miraculeux. Parce qu'il en faut, habituellement, du trouble pour éteindre l'étoile - on a déjà donné, il y a très longtemps, dans les nuits sombres.

Les putains de jours où l'on rejoint l'armée des autres. Terne. Pourquoi pas, après tout, c'est comme ça, oui, oui, oui, je sais pas, je sens pas. Ces jours d'absence de personne, d'attente de rien, de lendemain lointain.

Ces putains de jours où on écrit sur une seule ligne, encore et encore, de gauche à droite, encore et encore. Les mots se brouillent, les lettres se chevauchent, bataillent. Pour finir en pallissade insipide.

Les jours sous la terre. Les jours de grisaille. Les jours escargot, dont la lenteur exaspère.

Et. Il y a les autres. Ceux des lilas, du citron et des éclats.


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