Et pluie plus rien...
calx
L'attente intenable était un souffle mouillé, l'étreinte d'une incertitude
Un instant mordu où les formes bigarrées, ces pantins de l'aube éveillée
Suspendent leur course échevelée le temps d'un unique murmure.
La mèche au clocher et la foule chancelante clament l'Habitude,
Cette folie susurrée au vent que l'on nargue est une douce quiétude.
Les servitudes mordorées de l'enfant trempé qui s'oublie- sans être sûr
Dans le souvenir de l'onde ombragé et du souffle de l'inachevé
Semblent s'estomper dans la danse macabre et le rire du supplicié.
Le ciel se joue toujours du pire et le crachin n'est qu'une énième facétie.
Les heures se perdent au fil d'un vain espoir que Clio a fui :
L'escalier dérobé, un peu ébahi, fait face à la vipère et à ce curieux voile coloré.
Les moires sont des complices étranges, elles larguent le fils dévoyé
Qui d'un énième tour se joue du jour et son empire curieusement entendu.
Le parfum envoûtant des anciennes alliées, aussi sucré que la ciguë
Est une caresse maladroite comme un revers qui ne semble avoir été vécu.
Pourtant l'instant est un témoin implacable. Calme, silencieux et nu
Il palpe sans yeux et tranche dans le vif comme un bourreau aveugle
Celui qui saoul de la veille ôte tout sens aux cieux tristes et déchirés.
Demeurent les derniers mots, ceux qui n'ont de sens, ces poèmes éculés
Ils ont la beauté de tout ce qui meurt et qui jamais n'est prononcé
Ces vers évidés sont une absence étreinte, une mascarade éhontée
Qui dans la lie du poète meuglent comme si un nouvelle fois il pleuvait
Quelques pleurs insipides et une gloire brisée.