Et puis soudain... je t'aime

wildandfree_lsr

La confiance se gagne à force de temps et de batailles mais quelques fois, ceux à qui l’on donne notre plus profonde confiance, sont ceux qui la bafouent et la détruisent sans ménagement…

Synopsis

Les secrets. Tout le monde en a. Tout le monde vit avec des souvenirs qui dérangent, inavouables. Notre plus grande peur est qu'un jour, ce que l'on s'évertue à cacher soit révélé au grand jour. C'est ce que vit Lia Gomes depuis des années maintenant, sous le poids d'un lourd secret. Elle a appris à l'apprivoiser, à ne rien laisser paraître, à faire comme si tout était normal. Pourtant, ce secret lui a laissé des marques physiques et psychologiques qui troublent son quotidien. Cette jeune américaine d'adoption, amoureuse de New-York, vit sa vie au jour le jour. Elle ne prévoit pas, ne se projette pas, et elle sait qu'à tout moment, l'existence peut basculer…. Cette jeune femme, qui n'a pas été épargnée, se bat chaque jour pour retrouver une vie normale, entourée de ses deux amis surprotecteurs. Christopher et Matthew sont aussi possessifs qu'attachants, et depuis six ans maintenant, les trois compères ne se quittent plus. Ce trio intrigue autant qu'il agace ceux qui les côtoient: personne ne sait comment ces trois-là se sont rencontrés. Personne ne sait ce qui les lie, personne ne comprend leur attachement mutuel, cette fusion entre eux.   Pourquoi ses deux meilleurs amis essayent-ils de ne garder Lia que pour eux ? Pourquoi cette dernière se méfie-t-elle autant de la gente masculine ? Pourquoi Chris et Matt repoussent-ils chaque homme qui approche Lia ?  Tant et si bien qu'ils forment une barrière infranchissable...

Infranchissable ?  Un soir, pourtant, tout change. L'exposition de Christopher, photographe reconnu, marquera le début des bouleversements. Personne n'aurait imaginé que ce soir-là, la rencontre explosive entre Lia et cet homme aussi fascinant qu'énigmatique allait chambouler le quotidien des trois amis. Cette rencontre sera mal vue des amis de la jeune femme qui verront immédiatement en Robin Edwards, une menace dans l'équilibre de leur trio et dans le bien être de Lia. Mais on ne peut pas lutter contre le destin,  pire encore, on ne peut pas lutter contre l'amour. Pourtant Lia le sait… aucune relation ne fonctionne lorsqu'elle est bâtie sur des non-dits et des cachotteries. Elle se retrouvera alors rapidement confrontée à un dilemme : Tout avouer, ou risquer de perdre le seul homme qui ait jamais fait battre son cœur. Elle comprendra qu'en amour, comme dans la vie, il faut se battre pour ce que l'on veut vraiment.

Et si finalement, elle réalisait qu'elle était le cœur même d'un secret ?  Et si le détenteur d'un secret n'était pas celui que l'on croyait ?

La confiance se gagne à force de temps et de batailles mais quelques fois, ceux à qui l'on donne notre plus profonde confiance, sont ceux qui la bafouent et la détruisent sans ménagement…

 

Présentation des personnages principaux 


Lia Gomes : jeune femme au caractère bien trempé,  impulsive et brute de décoffrage. Cependant, c'est une grande sensible dotée d'un grand cœur et d'un humour ravageur. Accompagnée de sa conscience aux pensées pas toujours très catholiques, Lia se laisse souvent guider par son instinct et cerne très rapidement les autres. Le secret qu'elle s'évertue à cacher lui pèse mais il fait partie d'elle, elle a appris à vivre avec.

Ses points forts : ses deux meilleurs amis, Chris et Matt, qui la protègent de tout et de tout le monde. Son caractère, sa détermination, son langage fleuri, sa conscience dérangée, son humour, sa répartie, son secret.

Ses points faibles : ses deux meilleurs amis Chris et Matt qui la protègent de tout et de tout le monde. Son caractère, sa détermination, son langage fleuri, sa conscience dérangée, son humour, sa répartie, son secret… et les hommes. A 23 ans, Lia n'est jamais tombée amoureuse, mais tout le monde sait qu'il ne faut jamais dire jamais… 

Robin Edwards : Grand brun aux yeux bleu lagon, cet homme sait charmer son monde, parfaitement conscient de l'effet qu'il produit. Dragueur invétéré et adepte des « coups d'un soir », il se retrouve par hasard confronté à Lia. Il ne faudra que quelques minutes à la jeune femme pour ébranler sa confiance en lui.

Ses points forts : Sa beauté, son assurance, son bagout, ses yeux, son humour, sa gentillesse. 

Ses points faibles : Son impulsivité, son impatience, sa curiosité, son assurance.

Robin est de ceux qui vivent au jour le jour, qui ne planifient pas la vie et qui la prennent à bras le corps. Très vite, il n'aura qu'une chose en tête: essayer de percer le secret de Lia… Peut-être serait-ce une manière détournée de protéger le sien ? 

Christopher Walsh : Photographe connu et reconnu. Ce grand brun athlétique est aussi attachant qu'insupportable. Constamment sur le dos de Lia, il surveille ses moindres faits et gestes, jusqu'à l'étouffer.  

Ses points forts : Sa générosité, son charisme, sa gentillesse, et son amitié sans faille pour Lia.

Ses points faibles : Son impulsivité, sa possessivité, sa petite amie, son besoin de contrôler et de gérer la vie de Lia.

D'une nature gentille et à l'écoute, il est le meilleur ami de Lia et il l'a toujours supportée dans tout ce qu'elle à entrepris… du moins, jusqu'à son arrivée. 

Matthew McGregor : Acolyte de Chris, second meilleur ami de Lia. Tout comme Chris, il est très protecteur envers notre jeune héroïne mais à un degré moins élevé que son ami. Il est celui qui, la plupart du temps, tempère la situation, lorsque le ton monte entre nos deux caractères de feu, Chris et Lia.

Ses points forts : Bon vivant, toujours joyeux, amoureux de la vie, son amitié sans faille pour Lia.

Ses points faibles : il accorde trop rapidement sa confiance, il se fait souvent avoir en amour. 

Matt a toujours aidé et soutenu Lia, qu'il considère comme la petite sœur qu'il n'a jamais eue. 

 

Début du roman

CHAPITRE 1 - L'exposition de Chris

- LIA ! Dépêche-toi !

- Oui c'est bon, de toute façon on est toujours en retard.

- Chris voudra te voir avant sa présentation.

- Je sais je sais. C'est bon je suis prête.

Je descends les escaliers et rejoins Matthew au salon. Je prends mon sac et nous descendons au parking souterrain puis je m'installe dans le Range Rover. Matt démarre en trombe et s'engage dans l'enfer qu'est le trafic new-yorkais à 21H. Ce soir nous nous rendons à l'exposition photo de mon meilleur ami : Christopher Walsh.

Chris est l'un des photographes les plus talentueux et en vue de sa génération, de plus en plus de célébrités font appel à lui pour des shooting photo. Il a réussi à se faire un nom dans le domaine de la photographie, chose difficile de nos jours. Malgré son emploi du temps surchargé Chris met un point d'honneur à organiser deux fois par an des expositions dans la galerie qu'il a créée et qui porte son nom sur la 5ème avenue. Il tient également à ce que Matt et moi soyons présents, c'est une sorte de tradition.

Matt et Chris sont amis depuis qu'ils ont cinq ans, je connais ces deux lascars depuis que j'en ai 17 et je suis tombée sous leur charme. Aujourd'hui Chris et Matt ont 27 ans et j'en ai bientôt 23. Je les adore et étant fille unique, je les considère comme mes frères. Un peu lourds les frères mais adorables !! Oh ne commence pas toi !

Souvent les gens pensent que je suis la petite amie de Chris ou celle de Matt. À nous trois nous avons développé une relation très fusionnelle et l'histoire de notre rencontre est personnelle. Je dirais même que c'est un secret qui renforce ce lien si spécial entre nous.

- Hey molo ! Je tiens à ma vie moi.

- Tu as déjà fait pire il me semble, me dit-il en faisant un clin d'œil dans ma direction.

- T'as raison... mais si je mourrais dans un accident ou si j'étais blessée, Chris te réduirait en bouillis.

- Oh je le sais et c'est pour ça que si on se crache, je préfère ne pas m'en sortir.

Nous rions tous les deux puis après être enfin sortis de ces bouchons de malheur nous arrivons à la galerie. J'enfile mes escarpins Louboutin de couleur chair aux bouts pointus et sors de la voiture.

- Dis donc, tu vas encore faire tourner des têtes ce soir dit Matt en me détaillant.

- N'importe quoi dis-je en levant les yeux au ciel.

Je lisse ma jupe crayon bleu marine et réajuste mon chemisier blanc. Je passe ma main dans ma longue et épaisse tignasse brune puis je prends mon manteau blanc à l'arrière de la voiture, je l'enfile et rejoins Matt à l'entrée de la galerie. Ce dernier, galant, me tend son bras que je prends en souriant puis nous entrons.

La galerie est blindée.

Matt et moi nous jetons un coup d'œil en souriant, ce soir encore Chris va faire un malheur. Nous nous dirigeons directement vers le fond de la galerie et poussons une porte où il est écrit « PRIVÉ». Chris est au téléphone en train de parler rapidement et de faire de grands gestes. Il relève la tête en nous voyant et je le vois clairement soulager de voir que je suis arrivée saine et sauve.

Chris est sur-protecteur envers moi et parfois j'aimerais lui dire de se freiner mais je ne veux pas lui faire de peine. La vérité c'est que sans Chris je ne serais probablement plus là aujourd'hui et je comprends son angoisse.

Il raccroche rapidement et vient me prendre dans ses bras.

-Tu es là, enfin ! J'ai cru que tu n'arriverais jamais.

Il donne une accolade à Matt.

- Elle a passé un temps fou à se pomponner dit Matt en s'affalant sur un canapé en cuir.

Chris jette un coup d'œil à ma tenue.

- Lia, tu vas encore attirer le regard des hommes ce soir dit-il d'un ton désapprobateur.

Ah oui, Chris s'est également mis en tête de repousser toute forme de présence masculine -excepté Matt et lui évidemment- autour de moi. Encore une fois, je comprends son angoisse mais je ne me laisse pas faire, bien au contraire.

- Tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. J'ai 23 ans Chris, je fais ce que je veux.

- Dans deux mois tu auras 23 ans, en attendant tu en as 22 ce qui signifie que tu es à peine majeure dans tous les pays du monde.

Je soupire. Je n'aurai pas cette conversation avec lui, pas une 150ème fois. Je le détaille à mon tour en haussant les sourcils.

- Et toi alors ? Stella va encore te piquer une crise.

Chris est beau, vraiment beau ! Il mesure près d'1m90 il a des cheveux noirs, des yeux tout aussi sombres, il est musclé et a un teins légèrement hâlé. Stella, sa petite amie -qui me déteste au passage- est folle de jalousie. Elle pense que toutes les filles veulent lui voler son « Cricri » comme elle l'appelle.

Surnom à la con !!!

Bon, certes, Chris a énormément de succès auprès de la gente féminine mais ce n'est pas une raison pour agresser une pauvre caissière qui lui rend gentiment la monnaie, si ?

Matt aussi est beau. Il est plus petit que Chris, environ dix centimètres de moins. Il a les cheveux châtains et les yeux verts. Il est également musclé, très musclé même : il est professeur de musculation et compte deux salles de musculation à son actif. Beaucoup de filles se retournent également sur lui mais... Matt est gay ! J'ai souvent dû jouer sa fausse petite amie pour éloigner les demoiselles qui ne voulaient pas lâcher le morceau.

- Bon vous avez fini de vous faire des compliments ? Je crois que t'es attendu ! Lance Matt à Chris depuis son canapé.

- Ouais. On y va.

Nous sortons de la loge et juste avant d'aller faire son discours, mon sur-protecteur de meilleur ami me prend dans ses bras et embrasse longtemps mon front. Matt et moi nous mettons au fond de la galerie et l'écoutons parler.

- Bonsoir à tous et à toutes. Merci d'avoir fait le déplacement pour ma première exposition de l'année. Le thème que j'ai voulu abordé est « la mélancolie du passé ». Je vous souhaite une bonne exposition et n'oubliez pas de vous laisser tenter. Bonne soirée.

Nous l'applaudissons et les gens commencent à se disperser. Chris nous rejoint et le ballet des serveurs avec des petits fours et des boissons commence également. Au moment où je m'apprête à demander à Chris où se trouve Stella, une tornade blonde se jette à son cou.

- Oh mon Cricri ! Pardon pour mon retard, cette ville est une véritable jungle ! Personne ne sait conduire et les habitants sont tellement.... sauvages.

Oh seigneur ! Stella Jones est le genre de fille ultra snobe. Elle est issue d'une famille bourgeoise qui réside dans les Hampton et qui a une multitude de « valets », comme elle les appelle, à sa disposition. Elle ne travaille pas, non, travailler c'est pour les sauvages selon ses dires. Sa famille est millionnaire de génération en génération et c'est la tradition pour les femmes de se faire entretenir.

Je soupçonne que c'est, entre autre, le pourquoi du comment de sa relation avec Chris. Elle m'insupporte, Matt non plus ne peut pas l'encadrer mais Chris l'aime alors on fait avec... Il mérite pourtant tellement mieux !!

- Eh Oh, Amalia, tu ne m'as pas entendu ? Je t'ai saluée dit-elle vexée.

- Hein ? Ah ouais, salut Stella.

Amalia. Elle est la seule à m'appeler par mon prénom complet. Pour Stella, les diminutifs sont réservés aux sauvages... De toute façon elle compare tout à une jungle ou à des sauvages. Je ne fais jamais d'efforts avec elle, je n'en ai pas envie et elle n'en fait pas non plus avec moi.

- Bonsoir Matthew.

- Bonsoir Stella.

Mon ami à répondu sur un ton guindé, elle ne remarque rien. Matt et moi passons notre temps à être sarcastique et ironique en sa présence mais elle ne s'en aperçoit jamais. Là où elle nous croit drôles, nous lui balançons en faite ce que nous pensons réellement.

 - On fait un tour mon Cricri ? Dit-elle en se penchant contre Chris.

Du coin de l'œil je vois Matt faire semblant de vomir et je me retiens de rire.

- Bien sûr ma douce. Allons-y.

Chris jette un coup d'œil à Matt signifiant « je t'ai vu andouille ». Lorsqu'ils partent, mon gros nounours d'ami et moi rions ensemble.

- Ma douce ?! Sérieux mais qu'est-ce qu'il fout avec elle ? Dit Matt en prenant deux coupes de champagnes à un serveur qui passe.

- J'en n'ai pas la moindre idée. En tout cas plus le temps passe plus j'ai envie de lui faire manger son chignon répondis-je.

Ou pour être un peu plus cru, lui fourrer sa putain de pince à chignon de le c...Oui ça va, ça va on a saisi l'idée.

Nous prenons quelques petits fours tout en déblatérant sur le dos de Stella. Oui bon ok c'est salop, mais au moins une fois que l'on a déversé notre venin, on arrive à faire bonne figure devant elle. 

- Bon, on se sépare ? Tu pars à gauche, je vais à droite et on se retrouve ? Je propose à Matt.

- A+ bombasse me lance-t-il avant de partir de son côté.

J'enlève mon manteau car je commence à avoir chaud et j'arpente la galerie en regardant le travail de mon meilleur ami. Il est vraiment bourré de talent. Le plus drôle dans l'histoire c'est qu'il a beau être très talentueux il est absolument fan de selfie, le genre de photo pas cadré et pas professionnelle pour un sou.

Je m'arrête devant une photo en noir et blanc et je sens immédiatement l'émotion m'envahir. C'est une photo de Chris, Matt et moi prise il y a trois ans. Nous sommes allongés tous les trois dans l'herbe sur le dos et je suis au milieu d'eux. La photo a été prise à bout de bras par Chris. Toutefois, on peut clairement voir que nous sommes allongés au bord d'une falaise et que le précipice derrière est impressionnant.

Nous avions pris cette photo lors de vacances au Portugal. Les meilleures vacances de ma vie...

- Quel sourire renversant.

 

CHAPITRE 2 - Passe ton chemin !

Je sursaute et manque de renverser ma coupe de champagne.

- Oh pardonnez-moi je ne voulais pas vous faire peur.

Je me tourne vers l'homme qui se tient à ma droite. L'espace d'un instant je crois que ma petite culotte se désintègre. Nom de dieu ! Il est trop canon. Il est grand, vraiment grand, un peu plus grand que Chris je crois. Il a les cheveux châtains et des yeux... oh la vache je me demande s'il a mis des lentilles car c'est la première fois que je vois des yeux aussi bleus. Il est plutôt baraqué et très bien habillé.

- Vous allez bien ?

Je suis sûre que j'ai l'air d'une carpe avec ma bouche ouverte.

- Euh...Oui.

Il hoche la tête.

- Je voulais juste vous dire que vous êtes très jolie sur cette photo mais elle ne vous rend pas justice.

Il me sert un sourire ultra bright. Merde, il a des dents parfaitement droites et blanches. Je suis sûre que son boulot c'est « mannequin pour Colgate ».

- Merci dis-je rougissante.

Je me tourne vers la photo pour échapper à son regard.

- Vous êtes de la famille de Christopher Walsh ?

- Non, c'est mon meilleur ami dis-je en lui jetant un coup d'œil en biais.

- Oh... et bien je suis content qu'il ne soit que votre meilleur ami. 

Je me tourne dans sa direction. Soudain les innombrables heures de mise en garde de Chris et Matt me reviennent en mémoire. Je fronce les sourcils.

- Ne vous fatiguez pas. Si votre but est de me séduire, vous perdez votre temps.

Il fronce à son tour les sourcils et ouvre la bouche pour parler mais je le coupe avant qu'il n'ait eu le temps de sortir un mot.

- Vous feriez mieux de vous trouver une autre idiote à culbuter pour ce soir.

Je pars en le laissant là et je m'éloigne un maximum. Je connais ce genre de mec, c'est le genre « je suis trop beau gosse, je le sais, et je saute une nana différente tous les soirs ». Très peu pour moi. Alors que j'essaye de repérer Chris, je sens une main se refermer sur mon poignet.

- Une minute.

Je me retourne et fait face au mec aux dents parfaites. Il à l'air... merde, on dirait qu'il est contrarié.

- Je ne sais pas pour qui tu te prends mais tu te trompes en croyant savoir qui je suis.

- Ah on se tutoie maintenant ? Première nouvelle je réplique en croisant les bras. 

-Tu me manque de respect, je fais pareil.

Je ricane.

- Tu as abordé la mauvaise fille c'est tout. Trouve toi une bimbo sans cervelle ça te correspond plus.

- C'est quoi ton problème ? Tu ne supportes pas qu'un mec t'aborde ou quoi ?

Je soupire.

- T'as fini ? Je peux y aller ?

- Répond-moi avant. Pourquoi tu es si cassante ?

- Et toi pourquoi tu es si pot-de-colle ? Dis-je en mettant une main sur ma hanche.

Je ne comprends pas pourquoi ou comment on en arrive à se disputer comme un vieux couple. Pourtant c'est ce qui est en train de se passer. Je n'ai vu ce mec que cinq minutes et après l'avoir trouvé plus beau qu'un dieu, il m'exaspère complètement.

- J'ai demandé avant dit-il avec un air malicieux.

Je plisse les yeux.

- Excuse-moi mais t'as quel âge ?

- Bientôt 28 ans répond-t-il. Et toi ?

J'allais lui sortir une réplique cinglante sur son manque de maturité mais il me prend de court.

- Euh... bientôt 23 ans.

- Ah, je vois dit-il en riant.

- Qu'est-ce que tu vois au juste Madame Irma?

- Je comprends ta réaction. Manque de maturité typique.

Je suis à deux doigts de m'étouffer avec ma salive.

- Moi.... MOI ? Je suis immature ? Ecoute-moi bien du con...

- Un problème Lia ?

Je me retourne vers Chris qui a déjà les sourcils froncés.

- Robin Edwards, je suis fan de votre travail dit le con en tendant la main à mon ami.

Chris le regarde avec méfiance avant de brièvement la lui serrer.

- Qu'est-ce qui se passe ? Enchaîne-t-il.

-Rien. On fait connaissance dit le dénommé Robin avec son sourire ultra bright.

- Lia ? Demande Chris en me regardant.

Et là... je ne sais pas pourquoi mais je ne tiens pas à ce que Chris lui casse la gueule ou le rabroue comme il l'a fait avec tous les autres.

- C'est vrai dis-je simplement.

Je vois le beau gosse froncer les sourcils puis se reprendre.

- Alors pourquoi tu avais l'air d'être sur le point de lui en coller une ? Demande Chris.

- On avait un débat animé sur les préjugés répond une nouvelle fois Robin à ma place.

Je le fixe et détaille son sourire suffisant. J'ai à la fois envie de lui mettre une claque et de l'embrasser. Je pose la coupe de champagne, plus d'alcool pour moi, je divague complètement. Si tu veux mon avis... Non on va s'en passer !

- Bon...Tu viens, m'assène Chris.

Ce n'est surement pas une question. Comme je l'ai dit, il refuse que la gente masculine m'approche mais il sait également que je ne suis pas quelqu'un de docile.

- Je vais encore débattre un peu dis-je en souriant à mon ami. Je te rejoins après.

Il me détaille puis jette un regard peu amène à Robin avant d'embrasser mon front et de partir.

- Et bien... plutôt possessif ton ami.

Cette fois s'en est trop.

- Ecoute-moi bien. Tu ne me connais pas et tu ne le connais pas non plus alors je ne te permets pas de nous juger. Tu penses que je suis immature ? Je t'emmerde. Je pense avoir plus de plomb dans la cervelle que toi.

Il fixe mon regard et je dois avouer que ces yeux bleus comme des lagons me font de l'effet.

- Ok. On reprend depuis le début ? Robin Edwards.

Il me tend sa main en souriant. En temps normal je l'aurais envoyé promener, c'est une habitude et puis je sais que Chris a déjà dû prévenir Matt et ils doivent probablement me surveiller de loin tous les deux. Pourtant, après quelques secondes d'hésitation, je prends la main du beau gosse et la lui serre.

- Amalia Gomes mais tout le monde m'appelle Lia.

- Enchanté Lia.

Je souris un peu.

- Alors, dis-moi, pourquoi as-tu pensé que j'étais le genre d'homme qui a une nouvelle fille chaque soir dans son lit ?

Je jette un petit coup d'œil discret autour de moi. C'est la deuxième fois qu'il devine mes pensées et franchement ça m'inquiète.

-Le « vous êtes très jolie mais la photo ne vous rends pas justice » ; j'ai trouvé ça nul mais t'avais l'air tellement sûr de toi que j'ai compris que t'avais l'habitude de ce genre de choses.

Il met ses mains devant lui.

- Ok, ok. Je vais devoir revoir ma technique de drague alors.

- Ah, parce-que c'était de la drague ? Au temps pour moi.

Il se fige un instant puis je souris pour lui montrer que je le taquine.

- Je vois dit-il en plissant les yeux. Peut-être que je pourrais t'inviter à dîner un de ces soirs ? Histoire de te montrer l'étendue de mon talent.

Je ne peux m'empêcher de regarder derrière moi. Je vois Matt et Chris, bras croisés, yeux rivés sur nous avec leur air de garde du corps. Je soupire.

- Désolé mais je ne pense pas que ça va être possible.

Il lève les yeux au dessus de ma tête et regarde à son tour les garçons.

- C'est quoi le problème ? Demande-t-il perplexe.

- Rien. Je ne te connais pas je ne vais pas accepter de dîner avec toi.

- C'est justement fait pour ça les dîners, se connaître.

- Honnêtement, lâche l'affaire.

Il fronce encore plus.

- Je suis plutôt du genre têtu Amalia Gomes. Je n'ai pas l'habitude de lâcher l'affaire.

Sur ce, il lève sa coupe en direction de mes amis, la boit d'un trait puis la pose sur le plateau d'un serveur qui passe avant de me faire un clin d'œil et de s'en aller. Nom de... mais qu'est-ce qui vient de se passer ?

- Qu'est-ce qu'il te voulait ? Demande Chris en arrivant.

- C'était quoi cet affront ? Renchérit Matt.

- Un affront ? Dis-je en les regardant. N'importe quoi. C'était rien du tout, juste un mec qui a tenté sa chance mais je lui ai dit de laisser tomber.

Ils semblent tous les deux rassurés.

- Où est Stella ? Dis-je pour faire diversion.

- Partie répond simplement Chris.

Je cherche dans ses yeux ce qu'il ne me dit pas et je trouve. On en parlera plus tard, comme d'habitude.

- On y va dit-il en prenant ma main.

Je ne pose pas de question et nous sortons de la galerie. Bêtement j'inspecte les passants sur le trottoir pour voir si le beau gosse s'y trouve mais je ne le vois pas. Nous montons dans le Range et Chris prend le volant. Nous arrivons dans le quartier de Tribeca, là où habite Chris et nous montons dans son immense penthouse. Matt prend un verre avec nous, puis finalement il s'en va, nous laissant seuls, Chris et moi.


Chapitre 3 - Qu'est-ce qu'il a mon sourire ?

 

Je sors de la salle de bain et enfile un legging noir avec un crop top noir puis j'attache mes cheveux en chignon et je descends rejoindre Chris sur le canapé. Il zappe devant la télé mais je sais qu'il ne la regarde pas vraiment. Je m'assois à côté de lui et aussitôt il m'attire contre son torse où j'y pose ma tête.

- Stella ne vient pas ce soir ?

- Elle devait partir plus tôt. Elle m'a dit qu'elle voulait dormir chez une amie.

- Vous vous êtes disputés ? Je demande en connaissant la réponse à cette question.

Il soupire.

- Oui. Encore...

Je soupire à mon tour.

- Chris, franchement, je ne veux pas être une source de dispute dans votre couple. Je sais que Stella ne m'aime pas et honnêtement qui l'en blâmerait ? Tu m'accordes plus d'importance qu'elle.

- Tu sais pourquoi dit-il en me regardant.

- Oui, je le sais mais elle non. Peut-être que si on lui explique...

- Surement pas me coupe-t-il. Elle ne sait pas tenir sa langue, l'Amérique entière serait au courant de tout en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.  Ecoute Lia, je ne veux pas que tu t'en ailles ou que tu pense que tu nous gêne dans notre couple. Tu as ta place ici, j'aime que tu habites avec moi, ça fait deux ans que c'est comme ça et honnêtement ça ne changera pas, peut-importe ce qui ce passe... Tu sais comme je t'aime et comme tu es importante pour moi. Je veux te protéger.

- Ce n'est pas ton devoir.

- Bien sûr que si. J'ai fait une promesse, je dois te protéger, t'éviter de souffrir, d'avoir mal...

- Mais Chris, la vie fait mal et nous sommes bien placés pour le savoir toi et moi. Et puis tu ne peux pas tout le temps veiller sur moi comme ça, tu vas finir par attraper une maladie cardiaque à toujours avoir peur qu'il m'arrive quelque chose.

Il lève les yeux au ciel.

- J'ai assez d'argent pour me payer tous les meilleurs médecins existants mais toi...

- Moi aussi puisque tu me fourgues entre les mains de tes précieux médecins tous les six mois pour un bilan complet. Chris...

- Moi aussi je t'aime dit-il pour mettre fin à la conversation.

Je souris puis me blottit contre lui.

- Oui, moi aussi je t'aime dis-je en déposant un baiser sur sa joue.

Il caresse mon bras tout en regardant la télévision d'un air distrait.

- Au fait, le mec qui t'a parlé tout à l'heure...

- Je m'en doutais dis-je en éclatant de rire. Laisse-moi deviner, tu vas me mettre en garde ?!

- Exactement. Méfie-toi de lui.

- Chris, tu dis ça de tous les mecs. Peut-être que je devrais aussi me méfier de toi et de Matt.

Il lève à nouveau les yeux au ciel et secoue la tête.

- Je dis juste que je connais les mecs et en plus c'est le genre de gars super sûr de lui, il est comme tous les autres, il veut profiter de toi et...

- ... Et m'attirer dans son lit pour ensuite me jeter vulgairement comme une vieille chaussette. Je sais, je sais, mais honnêtement il ne me paraît pas comme ça et tu sais comme je me fie à mon instinct. De toute façon, je ne le reverrai probablement jamais.

- Tant mieux ronchonne-t-il...

Je soupire et m'assis en tailleur face à lui.

- Dis, tu sais qu'un jour je finirai par rencontrer quelqu'un et que je me marierai probablement...

- Oui je sais, et tu sais également qu'il faudra qu'il passe le test haut la main. Tu ne mérites pas n'importe qui et je ne laisserai pas ma puce entre les mains du premier venu, crois moi !

Je secoue la tête.

- Et si c'était Matt par exemple, est-ce qu'il ferait l'affaire ?

Il me jette un regard en biais.

- Tu as des vues sur Matt ? Lia, au cas où tu aurais vécu dans une grotte au fin fond du désert de Gobi pendant ces six dernières années, Matt est gay.

- Non, vraiment ? C'est pas possible !

Je me moque gentiment de lui. Il pince mon bras pour me réprimander.

-Je le sais andouille mais imagine qu'il ne le soit pas. Hein ?

- Et bien même s'il était hétéro il a quand même cinq ans de plus que toi.

- Quatre...

- Lia...

- Ok, cinq. Mais tu vois, même hypothétiquement et en sachant que Matt est ton meilleur ami, tu trouves encore à redire !!

- Cinq ans tout de même... Et justement c'est mon meilleur ami et vu ce qu'il me raconte de ses conquêtes j'imagine que se serait un sacré collectionneur de filles s'il était de ce bord.

- Tiens, ça me rappelle quelqu'un à une époque dis-je en faisant un haussement de sourcil.

- Ah, Ah, Ah, aller viens là.

Il me prend dans ses bras et me serre contre lui. Je passe mes bras autour de sa nuque et enfouis ma tête dans son cou.

- Je veux juste te protéger, je veux être sûr qu'il ne t'arrive rien murmure-t-il.

- Je sais. Merci.

Je dépose un baiser dans son cou puis me redresse.

- Bon, je suis crevée. Je vais me coucher dis-je.

- Je te suis répond-il en se levant.

Nous nous souhaitons bonne nuit et nous dirigeons chacun dans nos chambres respectives. Je me faufile sous la couette et pousse un soupir. Que voulait dire le beau gosse en disant, « je ne lâche pas l'affaire » ? Cherchera-t-il à me revoir ? Pourquoi ferait-il cela ? Je l'ai envoyé bouler comme un malpropre. Et s'il le fait, s'il me retrouve et qu'il me propose un nouveau dîner ? Est-ce que je vais accepter ? Je soupire de nouveau puis me retourne et ferme les yeux. De toute façon, je ne vois même pas pourquoi j'y pense, jamais il ne passera le barrage des men in black.

Je souris en pensant à Chris et Matt en costume noir, postés devant moi en essayant de repousser l'intrus. Sans vraiment comprendre, je sombre doucement dans le sommeil...

Le lendemain je me lève très tôt et de plutôt bonne humeur. J'enfile des vêtements de sports et décide d'aller courir dans Central Park. Après 1h de course, musique dans les oreilles, je rentre à l'appartement, prends ma douche et passe des vêtements simples mais tendances.

Un jean troué au genou, un crop top blanc, un gilet fin noir et des converses blanches basses. Je laisse mes cheveux détaché, j'ai depuis longtemps abandonné l'idée de dompter ma crinière de lion. J'ai les cheveux méditerranéens, épais, foncés, qui ont tendance à onduler. Je suis encore chanceuse qu'ils ne soient pas frisés. J'ai vu ma mère se débattre des années avec ses cheveux frisés et je suis contente d'y avoir échappé. Les miens bouclent lorsqu'ils sont mouillés mais jusque là rien d'anormal. Je me regarde dans la glace. Je suis de taille normale, je mesure 1m70. J'ai la peau un peu mate, les yeux marrons-verts et je suis plutôt mince ce qui est un exploit vu mon obsession pour le Nutella et tout ce qui est calorique. J'ai des fesses assez rebondies et une poitrine plutôt… volumineuse. Je tiens ça de ma mère et de ses origines brésiliennes. De mon père et de ses origines portugaises, j'ai hérité d'un sang chaud et d'un caractère bien trempé. En bref, un mélange plutôt volcanique.

Aujourd'hui je ne travaille pas, je décide donc de prendre du temps pour moi. Il fait beau, je vais en profiter pour sortir. Chris ne se lèvera pas avant midi et j'ai rapidement appris qu'il ne fallait surtout pas le réveiller pendant son précieux sommeil. Je sors et j'arpente les trottoirs bondés de New-York.

J'adore cette ville, j'en suis amoureuse. Jusqu'à mes 7 ans, mes parents et moi avons vécus six mois au Portugal et six mois au Brésil histoire de contenter tout le monde et ce qui est bien c'est que nous n'étions pas dépaysés niveau linguistique. Un jour mon père a eu une proposition de travail ici, à New-York et nous avons déménagé. Je me suis tout de suite plu dans cette ville et elle est clairement devenue ma maison. J'aime le monde, le bruit, le fait que cette ville soit toujours en mouvement, qu'il y ait toujours quelque chose à faire, que l'on puisse se faire livrer tout et n'importe quoi… J'aime New-York. 

Je décide de me rendre à Paley Park. C'est un endroit dépaysant, bien qu'autour de la ville, on a l'impression de se retrouver dans un autre monde. Nous sommes entourés de verdure et pendant un instant il nous permet de fuir le tapage de la ville. Il y a un coin avec des tables et des chaises pour se poser, boire un verre et profiter de la cascade de six mètres qui rajoute à la beauté du lieu. Je trouve une place et décide de m'asseoir, face à la cascade.

Je sors de mon sac mon carnet que j'ai toujours sur moi. Je reprends mes écrits là où je les avais arrêtés. C'est une chose que j'aime beaucoup faire, écrire, cela me permet d'extériorisé, de mettre sur papier ce que je ne peux pas dire de vive voix. Je m'adosse contre le dossier de la chaise et ferme les yeux. Je pousse un long soupir pour profiter du calme ambiant.

Je me surprends à sourire toute seule comme une idiote mais je m'en fiche, je suis bien.

- C'est décidément le plus beau sourire que j'ai jamais vu...


Chapitre 4 - Je ne te connais pas

J'ouvre rapidement les yeux mais j'ai déjà reconnu la voix. Je vois Robin, debout devant la table les mains dans les poches, tout sourire. Je remarque aussitôt que mon carnet et grand ouvert et donc à sa vue. Je le referme soudainement et le range dans mon sac.

- Je dérange ? Demande-t-il.

- Non, mais... Comment ?

- Je ne t'ai pas suivie si c'est ce que tu penses. Il se trouve que j'aime venir me ressourcer ici et apparemment, je ne suis pas le seul.

Il sourit toujours et je finis par sourire moi aussi.

- Je peux m'asseoir ? Demande-t-il en désignant la chaise vide face à moi.

- Si tu veux oui.

Il prend place et je sens mon estomac se tordre.

- Excuse-moi mais je trouve ça vraiment bizarre que l'on se retrouve par hasard au même endroit, le lendemain où tu m'as dit, en gros, que l'on se reverrait.

Il s'esclaffe. Qu'est-ce qu'il est beau putain. Bravo, bel argument pour justifier de te laisser approcher par un inconnu…

- C'est exactement ce que je me suis dis en t'apercevant. J'étais sûr que tu douterais de moi mais je t'assure que tout ceci n'est que le fruit du destin.

- Mouais... dis-je peu convaincue.

- Qu'est-ce que tu faisais ? Demande-t-il en regardant l'endroit où se trouvait mon carnet.

- Quelque chose répondis-je simplement.

- Wow. C'est la réponse la plus développée qu'on m'ait jamais dite.

Je ne peux m'empêcher de sourire

- Je te propose un truc, le jeu des questions réponses. Je t'en pose une, tu réponds et ensuite tu m'en poses une et je réponds. Qu'est-ce que t'en penses ?

J'hausse les épaules.

- Pourquoi pas ? Vas-y, commence !

- Quel est ton signe astrologique ? Demande-t-il.

Je suis étonnée par sa première question mais je réponds.

- Taureau. Et toi ?

- Taureau. T'es née quand ?

- Le 12 mai. Et toi ?

- Le 16 mai répond-il en souriant.

Nous rions tout en nous regardant.

- Tu vois que ça vaut le coup d'apprendre à se connaître dit-il tout content.

Je lève les yeux de ciel.

- Couleur préférée ? reprend-il.

- Ça dépend des jours. Mais je dirais le blanc.

- Ce n'est pas une couleur dit-il en secouant la tête.

- Ah non, ne me dis pas que tu es de ceux qui pensent que le noir et le blanc ne font pas partie de la palette des couleurs.

Il hoche la tête.

- Oh seigneur !

Il rit.

- Tes défauts ? Enchaîne-t-il.

Je ne réponds pas tout de suite.

- J'attends dit-il en croisant les bras.

- Deux secondes !! L'impatience, l'impulsivité, la jalousie... et puis tu verras les autres. Enfin, si on se recroise.

- Dès demain dit-il en se penchant sur la table.

- Ah oui ? Tu comptes tomber sur moi une nouvelle fois par hasard ?

Il baisse la tête en souriant.

- Non, je comptais t'inviter à dîner... Demain soir par exemple ?

Je me penche à mon tour dans sa direction.

- Pourquoi ?

- Et bien, étant donné que nous devons nous nourrir, autant en profiter pour passer un bon moment.

- Ne fais pas l'idiot dis-je en l'arrêtant d'une main. Pourquoi moi ? Il y a des millions de filles dans cette ville. Pourquoi vouloir à tout prix me connaître ?

Il me détaille un instant et je n'arrive pas à détacher mon regard du sien. Il se penche encore un peu plus. Nos visages ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Est-ce que tu crois au coup de foudre Amalia ?

Sa voix est basse, rauque et sexy... j'hausse les sourcils puis range mes affaires.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-il déconcerté.

Je me lève sans un mot, et m'en vais. Je marche rapidement mais je le vois se matérialiser devant moi.

- Qu'est-ce qui te prends ? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

- J'ai horreur qu'on me prenne pour une truffe.

- Pourquoi tu dis ça ?

- « Est-ce que tu crois au coup de foudre Amalia ? » dis-je en l'imitant lamentablement. Et toi, tu crois encore au père noël ?

J'esquisse un pas de côté pour lui échapper mais il m'en empêche.

- C'est quoi le problème ? Ton accès de furie te reprend ?

J'écarquille les yeux.

- Je ne sais pas pourquoi tu m'as abordé ni ce que tu attends de moi mais je ne suis pas aussi naïve que tu le crois. Garde tes conneries de coup de foudre et autres répliques de romans à l'eau de rose pour celles qui y croiront. Pendant quelques secondes j'ai pensé que peut-être tu n'étais pas si con que je l'ai cru la première fois mais en fait...

Je n'arrive pas à aller plus loin. Ses mains encadrent mon visage et Ses lèvres s'écrasent sur les miennes avec force. Je suis tellement surprise de son assaut que je ne réalise pas tout de suite ce qui se passe. Lorsqu'une de ses mains lâche mon visage pour entourer ma taille et me presser contre lui, je reviens alors à moi. Oh merde...

Sans le vouloir ma main se pose sur son torse et je lui rends son baiser. Ses lèvres sont si douces mais son baiser est tellement fougueux... je me laisse aller, jusqu'à ce que ma conscience qui prend la douce voix de Chris, me ramène à la raison.

Tu ne connais rien de ce mec Lia, il va profiter de toi et ensuite te laisser tomber. Je le repousse et mets fin au baiser. Je pose ma main qui était sur son torse sur mes lèvres. Je suis essoufflée et lui aussi.

- Non dis-je faiblement.

- Pourquoi ? Demande-t-il perdu.

- Je ne te connais pas....

- Tu m'as rendu mon baiser dit-il en se rapprochant.

- Non ! Dis-je en reculant. Laisse-moi tranquille.

Je pars sans le regarder et je me marche rapidement pour m'éloigner de cette tentation sur jambe au plus vite. Je suis soulagée qu'il ne me court pas après, je ne sais pas si j'aurais pu le repousser une autre fois. Mon téléphone sonne. C'est Chris et je décroche.

- Salut choupette. Ça va ?

- Ouais et toi ?

Silence au bout du téléphone.

- Qu'est-ce que tu as ? Demande-t-il tendu.

Putain pourquoi faut-il que Chris me connaisse aussi bien, même au travers d'un téléphone ?

- Rien, rien. Je suis un peu essoufflée parce que je me dépêche de rentrer. Tu voulais me dire quelque chose en particulier ?

- Non. Je sais que tu ne travailles pas aujourd'hui et je ne savais pas où tu étais alors...

Je lève les yeux au ciel.

- Oh, j'ai croisé une bande de motards blindés de tatouages. Ils m'ont invitée à boire un verre, j'ai accepté et il y en a même un qui m'a laissé chevaucher... son gros engin.

Une sorte de grondement se fait entendre dans le combiné.

- Franchement Lia, tu me cherches ?!

- Oh détends-toi papa. J'arrive dans dix minutes. Prépare le déjeuner ça t'occupera.

- C'est ça. Fais attention à toi.

- T'en fais pas, j'attendrai bien que le petit bonhomme passe au vert et s'il le faut, je demanderai à un beau jeune homme de m'aider à traverser.

J'entends son soupir d'agacement puis je ris avant de raccrocher. Je panique immédiatement à l'idée que Chris puisse se douter de ce qui s'est passé plutôt dans le parc avec Robin. Il faut à tout prix que je fasse comme si de rien n'était. D'ailleurs, il n'y a rien eu.

Je me force à repousser le souvenir de nos lèvres se joignant. Ses lèvres pleines, douces, caressant les miennes, sa main encadrant mon visage et l'autre...

- Hey !

- Oh, pardon !!

Je viens à l'instant de percuter une pauvre femme. Je secoue la tête et me reprend. Cela n'arrivera plus jamais. Jamais, jamais !!

 

Chapitre 5 - Il me suit ou quoi ? 

- J'aime beaucoup le style baroque, mais je veux rester dans le moderne. J'aimerais des peintures qui ont du pep's sans être non plus dans quelque chose de flashy. Peut-être qu'un mur rouge dans le salon... Enfin, faites comme vous le sentez, c'est vous la professionnelle, je vous donne carte blanche.

- Pas de problème Mrs Coleman. Je pense pouvoir vous montrer un premier jet d'ici une semaine.

- Bien. À la semaine prochaine Lia.

Mrs Coleman réajuste son manteau de fourrure et s'en va. Je sors de mon bureau et me dirige vers celui de mon assistante.

- Maria, j'aimerais que tu me sortes le plan de chaque pièce du Penthouse de Mrs Coleman. J'ai besoin de revoir exactement comment sont les pièces, leurs superficies et leurs dispositions avant de pouvoir me lancer dans la décoration.

- Mais tu avais déjà bien avancé.

- Je sais mais ça ne me plait pas. Je recommence tout depuis le début.

- Pas de soucis, je te sors ça tout de suite. Tu te rends compte Lia ? Mrs Coleman a une réputation d'enfer ici et si jamais elle est satisfaite de ton travail, elle va te recommander à tous ses amis bourrés de fric et alors là, JACKPOT.

Je ris et m'assois face à Maria. C'est une femme de 31 ans, plutôt petite, (elle dépasse à peine les 1m55) elle a des cheveux courts noirs et des yeux marrons. Elle est toujours beaucoup maquillée, à la limite du trop mais finalement ça lui va bien. Elle est extrêmement compétente et je l'adore. Nous formons une bonne équipe toutes les deux.

- Ne mets pas la charrue avant les bœufs. C'est un super contrat et je n'ai pas droit à l'erreur.

- Tu vas y arriver Lia, comme toujours.

- J'espère.

Il y a deux ans j'ai décidé de créer ma boîte de décoration d'intérieur. J'ai eu du mal à démarrer car ici, à New-York, toute marche par le bouche à oreille. Je n'avais toujours eu que des contrats qui consistaient à décorer seulement quelques pièces.

Et puis il y a trois semaines, j'ai reçu un coup de fil de l'assistant de Mrs Coleman. Cette femme de 56 ans (40 selon ses dires), a fait fortune dans la création de plusieurs salons de coiffure à travers le pays. Elle habite à Los Angeles mais a décidé de s'offrir un pied à terre à New-York et elle à besoin que quelqu'un le décore entièrement. J'ai cru m'étouffer en apprenant qu'elle voulait faire appel à moi et j'ai, évidemment, accepté.

Malgré tout j'ai confronté Chris, je le soupçonnais d'avoir quelque chose à voir avec ce coup de fil et après une heure d'interrogatoire il avait finit par cracher le morceau. Il avait des contacts partout et avait évidemment soufflé mon nom à Mrs Coleman. Je lui en avais voulu au début mais comme il me l'avait si bien fait remarquer : « Je ne crois pas que se soit un coup de pouce en faite. Je lui ai donné ton numéro mais c'est à toi de faire tes preuves alors arrête de bouder et monte préparer ce dossier. »

Depuis trois semaines, donc, je travaille sans relâche sur la décoration de l'appartement de Mrs Coleman. Je prends le dossier que Maria me tend et retourne m'enfermer dans mon bureau. Deux heures après, Le téléphone de mon bureau sonne et je décroche.

- Oui Maria.

- Matt vient d'arriver. Il t'impose un déjeuner.

Je souris.

- J'arrive.

Je sors du bureau. Matt est assis sur la chaise face à Maria et se lève en me voyant. Il me prend dans ses bras et je suis, l'espace d'un instant, étouffée dans cette masse musculaire. J'adore les câlins de Matt.

- Tu veux m'imposer un déjeuner ?

- Italien dit-il avec son sourire en coin.

- Ok, je ne résiste pas. Tu viens Maria ?

Celle-ci semble mal à l'aise.

- Oh non merci, j'ai autre chose de prévu.

Je plisse les yeux.

- Un rencard ?

- Non dit-elle en rougissant.

- Ok... On en parlera quand je reviendrai, tu n'y couperas pas jeune fille.

Elle rit lorsque je m'en vais. Nous sortons de l'immeuble Matt et moi, et montons dans sa Jeep.

- J'ai réservé chez Morini dit-il en démarrant.

- Est-ce que tu veux m'épouser Matt ?

Il rit et embrasse ma joue lorsqu'il s'arrête à un feu rouge.

- T'es pas assez poilue dit-il en haussant les épaules.

- Et chose rédhibitoire, j'ai un vagin.

- Absolument.

Nous rions encore en nous rendant Chez Morini. Nous entrons et nous installons à notre table favorite.

Je commande un gratin de ravioli au saumon, le plat le plus délicieux que j'ai mangé dans ce restaurant. Matt commande un plat de spaghetti à la bolognaise et Dino, le patron, vient nous saluer.

- Alors les chéris, ça fait quoi... une semaine que je ne vous avais pas vus ? J'ai fini par croire que vous m'aviez faussé compagnie.

- Tu as le meilleur restaurant italien de New-York Dino, je ne partirai jamais ailleurs dis-je catégorique.

Il rit et embrasse ma joue. Dino est un homme adorable de 51 ans. Il est italien de pure souche et est venu s'installer à New-York il y a 25 ans. Il a toujours un accent lorsqu'il parle mais cela rajoute à son charme.

- Dino, j'ai commandé les spaghettis, tu sais ce que tu as à faire dit Matt.

- Bien sûr mon grand ne t'en fais pas. Bon appétit les jeunes.

Nous parlons de tout et de rien avec Matt et je le vois soudain saliver en apercevant le serveur avec nos plats. Je secoue la tête en voyant le monticule de nourriture qui lui est servi. Comme d'habitude, Dino lui a mit double ration et ce n'est plus une assiette qu'il a devant lui mais un saladier de pâtes.

- Bon app' Pitchoune.

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il engloutit déjà une quantité, incroyable.

- À toi aussi Matty.

Je pique dans mon gratin et le porte à ma bouche. Je ferme les yeux en dégustant ce plat et j'ai bien l'impression d'avoir un orgasme gustatif.

- Au fait Matt, tu as revu le beau mec de la dernière fois ?

Il secoue la tête.

- Il est venu trois fois à la salle et puis je ne l'ai plus revu. Mais c'est pas grave j'ai quelqu'un d'autre en vue.

- Vraiment ? Qui ça ?

Il ricane.

- Je l'ai rencontré à l'expo de Chris. On a bien discuté et il m'a donné son numéro. Mais j'attends un peu avant de le contacter, je ne voudrais pas passer pour le mec désespéré.

- Tu es désespéré Matt, ça fait un an que tu n'es sorti avec personne.

Il me regarde puis cligne des yeux.

- T'as raison. Je lui envoie un message, j'ai besoin de baiser. Je me demande d'ailleurs si je ne vais pas plutôt rappeler le petit blondinet de la dernière fois, histoire d'évacuer la tension. Comment c'était déjà ? Ah ouais, Allan. Honnêtement on a pratiquement tout essayé avec lui et putain, il avait une énorme...

- Trop d'informations... dis-je en grimaçant.

Il me tire la langue et pendant qu'il rédige son message je laisse mon cerveau vagabonder. Il semble que nous ayons tous les deux fait une rencontre intéressante à cette exposition.

Mes pensées vont directement vers Robin et évidemment vers le baiser que nous avons échangé hier. J'ai essayé de ne pas y penser, je me suis forcée à repousser cette idée mais je n'y arrive pas. Peut-être qu'il est différent des autres ? Peut-être que je me suis un peu trop précipitée ?

Je secoue la tête et me remets les idées en place pour la centième fois en deux jours.

- Et toi tu as revu le mec de l'expo ?

J'avale mon ravioli de travers et une quinte de toux me prend. Matthew se lève et vient doucement taper mon dos puis me tend un verre d'eau. Je le remercie avant qu'il retourne s'asseoir.

- Il te fait de l'effet !!

- Quoi ? Non !

- Non il ne te fait pas d'effet ou non tu ne l'as pas revu ?

- Les deux. C'est quoi ces questions ?

- Comme ça. Je ne l'aime pas alors je ne veux pas qu'il te tourne autour.

- Tu n'aimes aucun mec qui m'approche Matt.

- Et alors ? Qu'ils se tiennent tous éloignés c'est tout.

Je soupire et pose mes couverts.

- STOP ! Je ne resterai pas toute ma vie célibataire, il faudra bien que je me trouve quelqu'un comme il faudra bien que je quitte un jour l'appartement de Chris.

C'est à son tour de s'étouffer.

- Tu veux prendre un appartement toute seule ? Chris est au courant ?

- Non, non, du calme. Ecoute, depuis que je vous connais j'ai toujours habité avec vous. D'abord en collocation avec vous deux et depuis deux ans avec Chris.

- Et alors ? Demande-t-il en fronçant les sourcils.

- Rien mais franchement j'ai 23 ans et je pense que je dois voler de mes propres ailes. En plus je sème la discorde dans la relation de Chris.

- On s'en fout de ce pense Stella.

- Ok c'est une snobe et on ne l'aime pas mais franchement comment tu réagirais si ton mec habitait avec son meilleur ami et qu'il le fasse passer avant toi ?

Il me regarde et ne répond pas.

- Et bien voilà ! Je me sens mal de savoir qu'ils s'engueulent à cause de moi.

Je lève la main avant qu'il n'argumente.

-J'ai un très gros contrat qui s'est présenté à l'agence et si c'est une réussite j'aurais assez pour me prendre un appart. Il le faut. Ça ne changera rien, je vous aime et je vous aimerai toujours mais je ne vivrai pas toute ma vie avec vous.

Il soupire et prend un air fataliste.

- T'as grandi trop vite.

Je lève les yeux au ciel et je commence à rire. Il me regarde et après coup rit avec moi.

- Si tu ne veux plus vivre avec Chris, tu peux venir vivre avec moi.

- Matt...

- C'est juste une proposition. De toute façon si tu prends un appartement, il faudra qu'il soit près de chez nous, comme ça en cas de problème on sera vite sur place. Tu pourrais même chercher dans Tribeca, ça rassurerait Chris. On viendra le visiter avec toi et...

- Je t'aime Matty...

Ses épaules s'affaissent et il fait la moue. Je sais que ces quelques petits mots le distraient facilement et il sait que je me sers de cette distraction pour le calmer lorsqu'il s'enflamme un peu trop.

- Mouais... je t'aime aussi répond-il.

Nous reprenons notre repas. Au moment où je m'apprête à appeler un serveur pour qu'il m'apporte un jus de fruit, je suis soudainement parcourue de frissons de la tête aux pieds.

Là, à l'instant, Robin vient de faire son entrée dans le restaurant.

Chapitre 6 - Enceinte comme … Enceinte ? 

 

J'ai conscience que je l'observe mais je n'arrive pas à faire autrement. Robin, le mec qui m'obsède depuis trois jours, vient d'entrer dans mon restaurant préféré. Ça ne peut pas être le hasard, c'est impossible. Je me fige encore plus lorsque je vois qu'il n'est pas seul. À son bras, il y a une blonde sculpturale. Je me sens bouillir de l'intérieur.

Je le savais, je savais que c'était un connard comme les autres. Putain un coup de foudre ? Mon cul ! Ça veut dire qu'il a un coup de foudre tous les trois jours ou quoi ? J'ai envie de pleurer et d'hurler en même temps. J'ai failli y croire l'espace d'un instant, j'ai vraiment failli, j'avais même commencé à revoir mon jugement, à penser que peut-être je m'étais trompée mais là... Enfoiré !!

J'ai envie de me lever et de lui en coller une. Je suis dégoutée de m'être laissée entraîner par un coureur et de lui avoir rendu son baiser. Je suis surtout déçue d'avoir perdu trois jours à penser à lui alors que c'est un fils de...

- Lia ? Tu vas bien ?

Je reporte mon attention sur Matt.

- Ouais, ça va. J'attends de voir un serveur dis-je.

- Tu veux que je l'appelle ? Demande-t-il en se retournant.

- Non, dis-je en l'empêchant de regarder. Ce n'est pas la peine. On n'est pas pressé non ?

Il secoue la tête incrédule. Je ne veux surtout pas que Matt voit Robin, sinon il va comprendre mon moment d'absence et alors là je suis foutue. J'essaye de me concentrer sur mon repas et sur Matt mais je ne peux pas m'empêcher de jeter un coup d'œil en direction du couple qui se dirige vers une table pour deux.

La jeune femme est superbe. Des cheveux blonds coupés au carré et des jambes interminables. Elle est grande elle aussi et super canon. Je décide d'arrêter de me faire du mal et ne les regarde plus.

Bien vite nous terminons notre repas Matt et moi, et en bon gentleman mon gros nounours d'ami m'informe qu'il va payer et en profiter pour dire un mot à Dino.

Je suis tentée de regarder dans la direction de Robin et de sa pouffe mais je me retiens et je décide de sortir du restaurant pour éviter toute tentation, surtout celle d'aller lui foutre ma main dans la gueule devant tout le monde.

J'essaye de me faire discrète et lorsque je passe devant la table je prie dieu pour qu'il ne me voit pas.

- Lia ?

Quand on n'a pas de chance... Je saurai me souvenir, que Toi, le grand manitou là-haut, tu veux m'en faire baver.

Je m'arrête et prépare mon plus beau sourire. Je pivote face à eux. Mon dieu qu'il est beau. Il porte un jean noir avec un t-shirt blanc et une veste de costard noir par-dessus. Ses cheveux adoptent la coupe « je sors du lit mais j'ai trop la classe » et je suis encore une fois plongée dans ces océans qu'ils lui servent d'yeux.

Je le vois véritablement surpris de me voir. Il me détaille rapidement de la tête aux pieds.

Sa pomme d'Adam voyage dans sa gorge.

- Salut dis-je tout bas.

- Je ne savais pas que je te trouverai ici.

- Le hasard nous poursuit dis-je en jetant un coup d'œil à la blonde.

Il remarque mon regard et semble recevoir un coup de jus.

- Oh, Taylor, je te présente Amalia, une... amie.

Une amie, je t'en foutrai de l'amie. Je tends la main à la dénommée Taylor qu'elle prend en souriant. Elle a l'air très douce et gentille ce qui me fait la détester encore plus.

- Lia, je te présente Taylor, ma petite sœur finit-il par dire.

Je sens mes yeux s'écarquiller d'eux même. Sa... sa petite sœur ? Nom de dieu. Je la regarde encore. Cheveux blonds cendrés, yeux bleus lagons, mince, la peau un peu matte et les mêmes dents blanches et parfaitement alignées. Ils sont frère et sœur.

Merci mon dieu en fin de compte, je t'en veux plus.

- Oh salut dis-je sur un ton plus enjoué.

Mon changement de comportement ne semble pas échapper à Robin qui esquisse un sourire. J'entends au loin la voix de Matt, signe qu'il revient. Aussitôt je panique et je me retourne.

La porte de la cuisine est entre ouverte et j'aperçois la moitié de son corps qui en est sorti.

- Ça va ? Demande Robin en suivant mon regard.

Il voit Matt et un éclair de… d'agacement ? Traverse ses iris. Je vois son téléphone posé sur la table et je fais la seule chose qui me vient à l'esprit. Je le prends et pianote rapidement mon numéro que je fais sonner une fois.

Je le repose rapidement et lui lance un regard d'excuse.

- On s'appelle ?

Je me détourne vivement avant qu'il ne puisse répondre mais je distingue clairement de l'incompréhension dans son regard. J'arrive près des cuisines au moment où Matt en sort. Il passe son bras au dessus de mes épaules et embrasse mon front.

- On y va ? Dit-il.

- Je te suis.

Je lui souris et nous sortons. Je jette un coup d'œil en direction de la table de Robin avant de sortir et je le vois le nez sur son téléphone. Mon cœur s'accélère et je sens le rouge me monter aux joues. Je m'intime de me calmer et je monte à l'intérieur de la Jeep de Matt.

J'arrive à l'agence et constate que Maria n'est pas encore arrivée. Je décide d'aller dans mon bureau et de tout de suite me mettre au travail. Après avoir aménagé complètement la première chambre sur mon logiciel je décide de me prendre un café.

Je jette frénétiquement des coups d'œil sur l'écran de mon téléphone. Rien. À quoi tu t'attends Lia ? Tu l'envoies bouler la première fois, ensuite il t'embrasse, tu l'embrasses également et tu le repousses pour ensuite lui donner ton numéro de téléphone ? Tu dois passer pour une Bipolaire ! Me crie ma conscience.

- Oh la ferme !

- Tu parles toute seule maintenant ? Je te trouve un peu jeune pour ça !

Je souris à Maria.

- Du café ? Je lui demande.

-Pas pour moi non.

Je la regarde ahurie. Maria est le genre de personne à s'enfiler au moins deux litres de café par jour, je suis obligée de la freiner parce-que, honnêtement, je crains pour sa santé.

Je prends place face à son bureau.

- Tu te sens bien ?

- Oui, pourquoi tu demandes ça ?

- Maria, je te connais maintenant. Tu pourrais ne vivre que de café alors à moins que tu aies une soudaine intolérance à la caféine ou que tu sois enceinte je ne vois pas pourquoi...

Je m'arrête lorsque je vois son sourire s'élargir. Mes yeux s'écarquillent et j'ai du mal à me reprendre.

- Lia, ça va ? Demande-t-elle

- Tu... tu es enceinte ?

Elle hoche la tête, toute heureuse.

- Oh mon dieu. Oh mais... mais c'est génial.

Je me lève pour la prendre dans mes bras.

- Je ne savais pas que c'était dans tes projets, je ne savais même pas que tu avais rencontré quelqu'un.

- Non. Justement...

Je me détache d'elle et la regarde en fronçant les sourcils.

- Assieds-toi je vais te raconter.

Je fais ce qu'elle me dit.

- Le bébé n'a pas de père.

J'hausse les sourcils.

- Je suis jeune Maria mais j'ai depuis longtemps dépassé le stade des enfants apportés par la cigogne.

Elle s'esclaffe et secoue la tête.

- En faite... bon, voilà. Ça fait quelques temps que je me dis que je veux un enfant. Je vais bientôt avoir 32 ans, je suis célibataire et plus le temps passe plus je prends le risque de ne pas pouvoir tomber enceinte ou si je suis trop âgée, d'avoir une grossesse à risque. Tu vas probablement être choquée par ce que je vais te dire mais...

Elle me regarde puis souffle un coup et se lance.

- Je suis sortie dans un bar il y a deux mois, j'ai repéré un homme que j'ai trouvé beau, je l'ai séduit, j'ai couché avec et je suis partie.

- Tu... wow, attends là. Tu as couché avec un inconnu ? Comme ça ?

- Je voulais un bébé Lia.

- Tu aurais pu attendre de tomber amoureuse ou de rencontrer quelqu'un. Tu as 31 ans, tu n'en as pas 50.

- Tu trouves ça idiot ?

- Non... oui ! Bon tu as voulu un enfant, ok mais au-delà de ça, coucher avec un mec que tu ne connais pas... bordel ce mec aurait pu être un cinglé, il aurait pus te faire du mal et en ayant des rapports non protégés tu aurais pus te retrouver avec une MST ou le Sida.

- Je sais, je sais j'y ai réfléchi après coup et je te jure que deux jours plus tard j'ai fait tous les tests possibles et imaginables pour voir si je n'avais pas attrapé une saloperie. Je me suis dis que si je n'étais pas enceinte, je ne recommencerais pas et que je me retournerais vers l'insémination artificielle mais... j'ai fait un test il y a trois semaines. J'ai toujours été détraquée menstruellement parlant mais j'avais du retard et même si je me disais que c'était impossible que ça ait marché du premier coup j'ai fait le test. Il était positif. J'ai attendu quelques semaines avant la prise de sang, j'avais peur que le test se soit trompé et que je sois déçue mais finalement j'ai fait une prise de sang hier et mon médecin a reçu les résultats aujourd'hui, c'est lui que je suis allé voir tout à l'heure. Je suis enceinte de huit semaines.

Je ne peux m'empêcher de sourire, sa joie est contagieuse. Je ne la juge pas même si je trouve son acte irresponsable.

- Je suis contente pour toi, contente qu'il ne te soit rien arrivé et sache que si cela n'avait pas marché je t'aurais soutenu dans tes démarches pour l'insémination artificielle. Je respecte énormément les femmes qui passent par là.

- Merci Lia dit-elle émue.

- Oh bon sang, tu vas être maman.

Je me lève et commence à trépigner de joie. Elle me suit et pousse des petits cris. Après avoir parlé plus longuement de sa future maternité je retourne dans mon bureau.

Mon téléphone portable sonne et comme je suis occupée à agencer le salon de Mrs Coleman, je réponds sans regarder le numéro ou le nom du correspondant.

- Allo ?

- Re-bonjour Lia, c'est Robin.

 

Chapitre 7 - Dupont & Dupont 

 

Du calme, ma fille, du calme. Tout va bien. Fais abstraction de sa voix super sexy, joue la détachée.

- Oh. Salut Robin, tu vas bien ? Je veux dire, depuis tout à l'heure.

- Très bien répond-il. J'ai été étonné de te voir chez Morini pour le déjeuner.

- C'est un de mes restaurants préférés.

Son rire se fait entendre au bout du fil. Oh son rire, quelle douce mélodie.

- Est-ce que tu vas me croire si je te dis que c'est également un des miens ?

Je ris à mon tour.

- Je vais finir par croire que le destin veut nous dire quelque chose ajoute-t-il.

- Peut-être.

Un court silence s'installe entre nous avant qu'il ne reprenne.

- Est-ce que tu vas accepter mon invitation à dîner si je te la propose ? Ou est-ce que tu vas m'envoyer promener encore une fois ?

Je ris à nouveau.

- Je vais accepter dis-je timidement.

- Oh...Wow, ça a été facile cette fois dit-il vraiment étonné. On dit ce soir ?

- Si tu veux. On se retrouve où et à quelle heure ?

- Je passe te prendre.

SOS. SOS.

- Non... pas la peine.

- J'y tiens. Ne t'en fais pas, si tu ne veux pas que je vienne chez toi j'attendrais dans la voiture.

Je crie silencieusement avant de passer ma main dans mes cheveux.

- D'accord.

- Super. Je serai là vers 20H. Tu me donnes ton adresse ?

- Bien sûr. 11 Moore Street North Tribeca.

- À ce soir Amalia.

- À ce soir.

Je raccroche et pousse un profond soupir. Je n'en reviens pas moi-même de ce que je viens de dire, si Matt ou Chris lui tombe dessus, je suis foutue. En parlant d'eux, je ferai bien de trouver un bobard à leur servir. Foutus amis trop protecteurs.

Je repose mon téléphone et essaye en vain de me concentrer sur le Penthouse de Mrs Coleman. Impossible. Je décide de prendre le dossier et de le ramener chez Chris. Il est 17H quand je quitte le bureau. J'ai tout le trajet pour inventer un mensonge plausible et je suis épatée par la facilité avec laquelle je le trouve.

Il ne me reste plus qu'à être convaincante. Matt tombe facilement dans mes panneaux mais Chris est beaucoup plus suspicieux. Le temps que j'arrive chez Chris il est déjà 18H passées. Je rentre à l'appartement et fonce dans ma chambre chercher ma tenue pour ce soir. Il ne faut pas que j'en fasse trop sinon Robin va se douter que je cherche à le séduire.

D'ailleurs depuis quand je veux le séduire ?

Oh, arrête de te voiler la face, tu le veux ce mec. J'ouvre mon dressing. Après quelques minutes de réflexion je jette mon dévolu sur un jean Slim noir, un débardeur long noir également, un blazer rouge et mes escarpins Louboutin couleur chair aux bouts pointus. Je me regarde dans la glace. Bon, la tenue c'est fait. Je décide de me lisser les cheveux. Je me rends dans la salle de bain et branche le lisseur. Ma tignasse est tellement épaisse et longue qu'il me faut près de ¾ d'heure pour obtenir un lissage parfait. Il me reste juste le temps de me maquiller. Un peu de fond de teint, puis pour les yeux, j'opte pour un léger smoky eyes. Une fois tout terminé, je suis plutôt contente. Je regarde l'heure, 19H45. J'espère secrètement que Chris ne rentrera pas avant que je parte comme ça je n'aurai pas à lui mentir en face. Je décide de prendre mon sac noir en cuir Marc Jacobs puis je sors de ma chambre. À ce moment, la porte s'ouvre sur mes deux amis. Je me fige immédiatement.

Non non non !!!

- Salut Pitchoune. Wow. T'es canon. Tu vas quelque part ?

Ça y est, les hostilités sont lancées.

- Oui Matt, je sors.

Aussitôt Chris est sur le qui-vive.

- Où ça ? Comment ça se fait ? Tu n'avais rien de prévu en début de journée, tu ne m'as rien dit.

Je soupire.

- Non, je n'avais rien de prévu ce matin mais ça s'est décidé à la dernière minute.

- Comment ça se fait ? Où vas-tu ?

Oui, bon là, je ne peux pas mentir.

- Je ne sais pas dis-je en haussant les épaules.

Je vois Dupond et Dupont se jeter un regard en biais. Ils s'approchent de moi, prennent chacun un de mes poignets et m'emportent sur le canapé.

- Tu sors avec un homme ! Attaque Chris.

- Hein ? Non ! Pourquoi tu sautes tout de suite sur cette conclusion ?

- Tu ne sais pas où tu vas, ce qui veut dire que c'est une surprise, donc un rendez-vous galant et donc avec un homme.

Je vois sa mâchoire se contracter de plus en plus. Bon dieu c'est fou comme il est perspicace, cet homme a un véritable radar à mec en ce qui me concerne.

- Non, Chris, je ne sors pas avec un homme, je sors avec Maria. Elle a quelque chose à fêter et elle veut que je vienne avec elle.

- Et c'est pour ça que tu t'habilles sexy ?

- Tu trouves que je suis trop sexy ? Je demande immédiatement en regardant ma tenue.

J'en ai fait trop, j'en suis sûre.

- T'es normale, t'es comme quand tu sors avec nous dit Matt en me regardant.

Chris me détaille de plus en plus.

- Qu'est-ce qu'elle a à fêter Maria ?

Je commence sérieusement à en avoir marre. Je me lève.

- Quelque chose, maintenant j'y vais parce qu'elle va m'attendre.

- Oh, oh. Pas si vite. Pourquoi elle ne monte pas à l'appartement ? Elle est déjà venue dit Chris derrière-moi, elle sait où on habite.

À cet instant mon téléphone vibre, m'indiquant un message.

Je suis en bas de chez toi. J'ai hâte de te voir.

Je me force pour ne pas sourire bêtement et fait face aux deux acolytes.

- Elle ne monte pas parce qu'elle n'a aucune raison de le faire. On va se faire un resto puis ensuite on va boire un verre et je rentrerai. Elle vient de m'envoyer un message pour me dire qu'elle est arrivée. J'y vais.

Je m'approche d'eux et les embrasse sur la joue.

- Je descends avec toi, je vais la saluer.

- Non. Putain Chris c'est bon maintenant, arrête de me fliquer comme ça.

- Ce n'est pas le cas mais j'ai le droit de te poser des questions.

- Tu vas trop loin. Je sors avec une amie, je ne vois pas où est le problème. J'ai ton numéro, celui de Matt, si j'ai un souci je vous appelle mais tout va bien se passer.

- C'est bon mec, laisse-la y aller dit Matt.

- Bien sûr que je vais y aller. Je ne te demande pas ta permission Chris, je suis majeure, j'ai le droit de faire ce que je veux.

- Tu sais très bien pourquoi je m'inquiète dit-il en s'approchant. Pourquoi tu t'énerves tout d'un coup ? J'ai toujours agi de cette manière dit-il en fronçant les sourcils.

- Et bien justement, je pense qu'en bientôt six ans j'ai été assez patiente, maintenant ça suffit.

Je tourne les talons et ouvre la porte.

- À quelle heure tu rentres ? Demande-t-il depuis le salon.

Je ne réponds pas et claque la porte. Je prends l'ascenseur et j'essaye de me calmer. Bon sang, il faudrait vraiment qu'il freine sa possessivité. J'arrive dans le hall et ouvre la porte. Robin est là, adossé à une Passat CC noir.

Je pousse un discret soupir. Qu'est-ce qu'il est beau. Il a  la même tenue que lorsque je l'ai vu chez Morini si ce n'est qu'il à mit une veste en cuir à la place de sa veste de costard. Il lève la tête en me voyant. Son regard me détaille de la tête aux pieds avant de revenir à mon visage et de me sourire.

Il s'approche et embrasse ma joue.

- T'es superbe.

- Merci dis-je en rougissant.

-Allons-y.

Il m'ouvre la portière et je monte à l'intérieur. Robin monte à son tour et démarre.

- Où va-t-on ? Je demande.

- Dans mon restaurant préféré dit-il.

Je souris. Je suis certaine que cette soirée va être extra.

Chapitre 8 - Tu es à moi maintenant

Robin et moi sortons de la voiture et il me tend son bras que je prends avec plaisir. Nous nous engouffrons dans un building et montons dans un ascenseur. Arrivés au 23ème  étage, les portes s'ouvrent.

- Asiate ? Je demande en le regardant.

Il hoche la tête en souriant.

- Tu connais ?

- De nom seulement mais j'ai toujours voulu y aller.

- Alors allons-y dit-il en nous entraînant à l'intérieur.

Robin donne le nom de sa réservation et nous sommes conduits près d'une table, juste à côté de l'immense baie vitrée. Le restaurant Asiate est connu pour sa bonne cuisine évidemment mais aussi, et surtout, pour sa vue imprenable sur Central Park.

De nuit, les gratte-ciels sont tous illuminés et c'est tout simplement un spectacle magique. Nous nous installons et un serveur nous apporte la carte.

- C'est superbe, dis-je en regardant la vue.

- J'adore cet endroit, on a l'impression, le temps d'une soirée, de dominer New-York.

Je lui souris et il me le rend. Comme nous n'arrivons pas à nous décider, nous commandons tous les deux le menu dégustation.

- Alors Lia, explique-moi un peu ce revirement de situation.

Je rougis légèrement. Comme je commence à avoir un peu chaud, je décide d'enlever ma veste.

- Eh bien, je me suis dit que j'avais peut-être... réagi un peu...

- Excessivement ?

Je hausse les épaules.

- Je te l'accorde, je n'aurais pas du t'embrasser comme ça sans être sûr que c'était ce que tu voulais mais tu étais si...

Il ne termine pas sa phrase ce qui me frustre.

- Si quoi ?

- En colère. Je ne sais pas, prends-moi pour un dingue mais je t'ai trouvée encore plus sexy et je n'ai pas maîtrisé mes pulsions.

Sexy ? J'esquisse un sourire et me retiens de me lever pour effectuer une danse de la joie après sa révélation. Je m'éclaircis la gorge.

- Alors ? Tu fais quoi dans la vie ?

- Eh bien je viens tout juste d'être diplômé d'une école d'architecture. Je suis en train de créer ma société.

- Intéressant. Comment ça se fait que tu sois diplômé si tard ?

Je me rends compte à quel point ma question semble déplacée au moment où je la pose.

- Excuse-moi je ne voulais pas être impolie.

- Ça va, dit-il en haussant les épaules. J'avais commencé mes études lorsque j'avais 18 ans mais mes parents n'avaient pas les moyens de me les payer. J'ai fait deux ans et j'ai dû arrêter. J'ai ensuite fait des petits boulots, j'ai mis de l'argent de côté et lorsque j'ai pu, c'est-à-dire à 24 ans, j'ai repris ma formation que j'ai terminée il y a quatre mois.

J'avais détaillé son regard pendant qu'il parlait. La fierté mais aussi la tristesse l'avait habité un court instant.

- Et bien, quel parcours dis-je en essayant de le sortir du silence nostalgique qui venait de l'envahir.

A cet instant le serveur nous apporte nos entrées. Du foie gras ! J'en salive d'avance.

- Bon appétit, dit-il.

- Bon appétit.

Je dépose un morceau de foie gras sur un toast grillé et je croque dedans. Délicieux.

- Et toi ? Parle-moi de ton parcours demande-t-il.

- Oh, il n'y a pas grand-chose à dire. J'ai suivi une formation de décoratrice d'intérieur pendant trois ans, j'ai ouvert mon agence il y a deux ans et depuis, je fais ce que j'aime.

Il se met à rire. Je fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

- Je ne peux pas m'empêcher de me dire que nous sommes, comment dire… similaires. Nous aimons les mêmes endroits, nos métiers sont complémentaires puisque je construis des habitations et tu les décores… Oh, et nous avons le même signe astrologique et c'est ça qui compte le plus je crois.

Je ris à mon tour.

- C'est vrai. Tu oublies le fait que nous avons l'air d'avoir tous les deux mauvais caractère.

- Je ne dirais pas ça. On sait ce que l'on veut dit-il en me regardant.

Je reporte mon attention sur mon assiette. Nous passons le repas à mieux nous connaitre. J'apprends donc qu'il est l'aîné d'une fratrie de trois enfants. Il a deux petites sœurs: Taylor, que j'ai déjà rencontrée et qui a 25 ans, et Nina qui en a 21. Je lui dis que je suis fille unique et je ne m'étends pas sur le sujet.

À la fin de notre repas, nous nous battons presque pour payer. Je lui sors mon discours de féministe, celui de la femme indépendante qui ne se laisse pas entretenir mais il se contente de rire et paie. Nous sortons et arpentons les rues de New-York.

Il passe timidement sa main dans la mienne et enlace nos doigts. On ressemble à deux adolescents qui ont leur premier rendez-vous mais je m'en fiche, je me sens bien.

- Je dois t'avouer quelque chose.

Il me regarde surpris.

- L'adresse que je t'ai donnée... ce n'est pas vraiment chez moi.

Il s'arrête et me fait face.

- Comment ça ?

Je soupire.

- En faite c'est chez Chris, Christopher. J'habite chez lui depuis deux ans alors...

Il écarquille un peu les yeux.

- Wow. Vous êtes vraiment proches pour de simples amis.

Je fais la grimace.

- Nous sommes amis. Je n'avais pas assez d'économie pour me prendre un appartement toute seule alors il m'a hébergée. Au début c'était juste pour quelques semaines mais finalement ça fait deux ans.

- Et tu comptes rester chez lui encore longtemps ?

Je lâche sa main.

- Pourquoi tu veux savoir ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ça ne te regarde pas !

- C'est toi qui a commencé à m'en parler, je ne t'ai rien demandé.

- Chris est mon meilleur ami et je n'accepterai pas qu'on lui casse du sucre sur le dos.

- Ah parce que c'est ce que j'ai fait ? Demande-t-il étonné. Je t'ai juste demandé si tu comptais vivre avec lui encore longtemps.

- Le ton dédaigneux sur lequel tu l'as dit m'a largement suffi.

-N'importe quoi. On peut savoir ce qui te prend ? Tout allait bien on parlait calmement comme des adultes et tout à coup on ne sait pas pourquoi tu montes sur tes grands chevaux. Dis-moi, t'en as combien par jour des crises d'hystérie ?

Je recule comme si j'avais pris un coup. Nous sommes face à face sur le trottoir, les gens marchent autour de nous et nous évitent mais c'est comme si nous étions seuls. Il me regarde et sa colère semble redescendue, du moins, il semble appréhender ma réaction.

- L'hystérique elle t'emmerde !

Sur ce, je fais volte face et je pars comme une furie.

- Lia.

Je l'entends derrière moi mais je ne me retourne pas. Hystérique... tu vas voir quand elle va te coller sa main dans la gueule l'hystérique. Connard !!

- Lia, attends.

Il agrippe mon bras et me fait pivoter face à lui.

- Je me suis laissé emporter.

- Tu m'étonnes, dis-je en mettant les poings sur les hanches.

- Est-ce qu'on peut juste oublier ce petit moment ? Écoute, la soirée a été géniale et j'aimerais vraiment qu'elle continue de cette manière.

Je soupire et passe ma main dans mes cheveux.

- S'il te plait.

Je lève la tête pour chercher son regard. Je me noie dans ses deux lagons et finis par céder.

- Ok.

C'est tout ce que je peux dire. Il me sert son sourire ultra bright puis prend ma main et nous retournons nous balader. Nous évitons le sujet Chris et parlons de tout et de rien.

J'ai l'impression de le connaitre depuis des années et ce qui est drôle c'est que même nos prises de tête me semblent normales. Il est minuit lorsque nous remontons dans sa voiture.

Il s'arrête à l'adresse de Chris et descend de la voiture pour me raccompagner dans le hall.

- J'ai passé une excellente soirée Mlle Gomes.

- De même Mr Edwards.

- J'espère que l'on va très bientôt remettre ça.

Je sors mon téléphone.

- Alors... j'ai rendez-vous avec Jack demain soir, Avec Steve après demain... vendredi...non là j'ai rendez-vous avec Ryan.... Disons dans trois semaines qu'est-ce que t'en dis ?

Je vois le choc se dessiner sur son visage à l'annonce de mes « rencards » puis il plisse les yeux lorsque je me mets à rire. Il attrape mon poignet et me plaque soudain contre son corps. Je cesse instantanément de rire lorsque nos corps se touchent, que nos lèvres se frôlent et que son regard me cloue sur place.

- Tu peux dire à tous tes prétendants qu'à partir de ce soir tu n'es plus libre pour personne sauf moi.

- Ah oui ?

Ma voix monte dans les aigus et tremble.

- Absolument. Réserve-moi toutes tes soirées Amalia Gomes.

Il dépose délicatement ses lèvres sur les miennes, m'embrassant chastement. Il détaille mes prunelles, attendant mon accord puis n'y voyant probablement que du désir, il passe sa main dans mes cheveux et capture mes lèvres.

La sensation est grisante. Mes mains se posent sur son torse et mes lèvres répondent aux siennes avec plaisir. Mes mains remontent doucement et encerclent sa nuque. Je sens sa langue venir enlacer la mienne et un gémissement m'échappe.

Je perds toute notion du temps, nous pourrions bien être en train de nous embrasser depuis des jours que je n'y verrais pas la différence. Ses mains descendent le long de mon dos et s'arrêtent sur mes reins. Il me plaque encore un peu plus contre lui et je sens alors son désir contre mon bas ventre.

Je mets doucement fin au baiser.

- Tu es à moi maintenant, murmure-t-il en passant son pouce le long de ma joue.

- Oui...

Ma voix n'est plus qu'un souffle, je ne suis plus capable de parler correctement après avoir échangé le baiser le plus fougueux et chaud de ma vie. Et en plus avec le mec le plus canon jamais rencontré. Il me sourit, satisfait et je peux voir ses yeux légèrement noircis. Il picore plusieurs fois mes lèvres et finit par me relâcher.

Aussitôt, j'ai froid et j'ai peur que mes jambes ne me tiennent pas.

- Bonne nuit Lia.

- Bonne nuit Rob.

Il me fait un clin d'œil, toujours en souriant puis saute dans sa voiture et s'en va. Je ne sais pas combien de temps je reste dehors, à regarder la rue dans laquelle il a tourné, m'attendant à tout moment à ce qu'il resurgisse.
Je pousse un long soupir et je décide enfin de rentrer dans l'immeuble.

J'ai l'impression d'être sur un petit nuage. Je n'avais jamais ressenti autant de sentiments confondus et mélangés rien qu'en embrassant un homme. Je comprends que je souris comme une idiote lorsque je sens que j'ai mal aux joues.

L'ascenseur s'ouvre sur la porte de l'appartement de Chris et je m'autorise une petite dance de la joie avant de rentrer. C'est un mélange de booty shake, de bras en l'air et de trépignement. Nom de Dieu, on dirait une collégienne qui vient d'avoir son premier baiser.

Reprends toi ma vieille, c'est pas la première fois que t'embrasses un mec. Ouais, mais c'est la première fois que j'embrasse Robin Edwards. Je veux dire, excepté le jour où il m'a embrassée de force.

Plains-toi, en plus tu lui avais rendu son baiser ! Je n'écoute pas ma conscience, je suis trop bien sur mon nuage de plénitude.

J'ouvre la porte de l'appartement, qui est plongé dans le noir. Je remarque l'heure qui clignote en rouge sur le four comme pour me rappeler que j'ai probablement dépassé le couvre-feu imposé par Chris dans sa tête.

Je pose mes clés sur le bar et m'apprête à me diriger vers ma chambre, lorsque la lumière du salon s'allume.

- T'as passé une bonne soirée ?


Chapitre 9 – Mise au point

Comme si nous étions dans un film, Chris est assis dans son fauteuil, l'air grave. Ouch.

Je sens que ça va être ma fête… J'enlève mes talons et ma veste puis m'approche de lui.

- Pourquoi tu n'es pas encore couché ?

J'essaye d'éviter au maximum la conversation.

- Je n'arrivais pas à dormir, j'étais inquiet. Je ne savais pas quand tu allais rentrer ou si tu allais rentrer.

- Chris... dis-je, lasse, en m'asseyant face à lui.

Il se lève soudainement et vient me prendre dans ses bras. Je suis décontenancée par son assaut mais je lui rends son étreinte. Il se détache soudain de moi, me tenant à bout de bras et je peux clairement voir la colère dans son regard.

- Tu sens le parfum d'homme. J'en étais sûr !!! Putain Lia...

- Chris, calme-toi.

- Me calmer ? Putain tu me mens et je devrais me calmer ?

- Ecoute-moi !! Maria et moi nous sommes sorties dans un bar et il y avait de la musique, j'ai dansé avec un type et voilà.

- T'as dansé avec un type que tu ne connais pas ? Super...

- C'est bon maintenant ! Je suis une adulte Chris.

- La preuve que non ! Tu mens, tu danses avec un inconnu et tu rentres à pas d'heure, s'emporte-t-il.

Je rougis. Je viens de me faire traiter comme une enfant et je sens la colère monter. Je voudrais l'arrêter avant qu'elle n'explose mais je sais que je n'y arriverai pas. Je sais aussi que je vais probablement dire des choses que je vais regretter mais c'est trop tard.

Ma colère se déverse comme un torrent.

- Maintenant tu arrêtes ! J'en ai plus que marre que tu me traites comme une foutue gamine. Je suis assez grande pour savoir ce qu'il y à de bon pour moi ou pas. Tu t'es très bien occupé de moi pendant toutes ces années mais tu n'es ni mon père, ni mon frère alors tu me lâches. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Que je reste ici à préparer les repas, à sortir avec seulement Matt et toi et que je vive toute ma vie entourée de vous deux ? Reviens sur terre ça n'arrivera pas.

Je suis à bout de souffle lorsque je termine de parler. J'ai hurlé après Chris ce qui ne m'est presque jamais arrivé. Les larmes me sont montées aux yeux et je peux clairement voir à quel point tous mes mots ont transpercé Chris, comme un poignard.

Immédiatement, je m'en veux.

Je sais qu'il ne le mérite pas, je sais que ce n'est pas de sa faute s'il a si peur pour moi et s'il ressent ce besoin obsédant de me protéger. Je sais tout ça.

- Je vais me coucher.

Sa voix est basse et il se dirige vers sa chambre sans me regarder. Je m'assois sur le canapé lorsqu'il s'en va et me mets à pleurer. Chris et moi avons vécu trop de choses ensemble.

Il me connait mieux que quiconque, je lui devrai toujours tout ce que j'ai aujourd'hui et je n'aurai jamais assez d'une vie pour le remercier pour ce qu'il a fait pour moi. Je ne sais pas combien de temps je pleure mais j'ai besoin d'évacuer le mal que je lui ai fait. Une fois que mes larmes cessent je vais dans ma chambre, passe une tenue de nuit et je vais dans la salle de bain me passer un peu d'eau sur le visage également.

Je ressemble à Morticia Adams. Mon smoky eyes a dégouliné sur mon visage et je fais franchement peur. Je pousse un long soupir avant de sortir de la salle de bain et me dirige vers la chambre de Chris. J'entre à l'intérieur, tout est sombre. Je sais malgré tout qu'il ne dort pas.

Je connais sa chambre par cœur alors je me repère sans mal dans le noir. Lorsque je sens le lit, je grimpe dessus et je m'allonge derrière Chris qui fait comme si de rien n'était. Je crois qu'en 6 ans d'amitié nous nous sommes, en tout et pour tout, engueulés 5 fois en comptant la dispute de ce soir. Nous ne sommes jamais restés fâchés très longtemps.

Je passe un bras sur sa taille et colle mon front contre son dos.

- Pardon mon Chris. J'ai dit n'importe quoi. Tu es mon frère, tu es ma famille et peu importe l'âge que j'aurai je t'aimerai toujours.

Je sens sa main se poser sur la mienne.

- Je ne veux pas que tu te sentes comme emprisonnée dit-il.

-Ce n'est pas le cas ! Parfois c'est vrai que je me sens un peu... oppressée disons. Mais Chris je t'assure que je suis très heureuse. Je ne voulais pas te faire de mal mais il y a une part de vérité dans ce que j'ai dit. Chris tu sais que l'on ne vivra pas toujours ensemble et qu'un jour j'aurai mon propre chez moi, que j'y vive avec quelqu'un ou pas. Ça ne voudra pas dire que je t'aime moins ou que je t'ai oublié. Tu sais comme moi que ça ne pourra jamais arriver.

Il se retourne de mon côté et je distingue son visage dans la nuit.

- J'avoue que parfois je suis un peu trop sur ton dos et je suis probablement souvent borderline mais je ne peux pas m'en empêcher Lia. C'est plus fort que moi.

- Je sais.

Je murmure pour l'apaiser. Chris a autant souffert que moi et c'est aussi malheureusement ce qui nous unis si fortement.

- Tu restes dormir avec moi ?

- Évidemment.

Il remonte la couette sur nous et embrasse mon front.

- Ne me laisse pas tout de suite. Tu as encore le temps. J'aime savoir que je suis encore le seul homme de ta vie... pour le moment.

Il a chuchoté cette phrase comme s'il elle était destinée à lui plutôt qu'à moi. Je ferme les yeux lorsque je repense à ma soirée.

- Bonne nuit ma Lia.

- Bonne nuit mon Chris.

Je me sens horriblement mal de lui avoir menti mais j'ai fait ça pour lui. S'il savait que j'avais eu un rencard et que j'avais embrassé un homme, je pense que nous serions encore en train de nous embrouiller au milieu du salon.

Immédiatement, lorsque je pense au baiser que Robin et moi avons échangé, ma peau se recouvre de frissons.

Ma main se porte à mes lèvres et en fermant les yeux j'arrive encore à sentir la douceur des siennes. Au fond de moi je sais que Robin n'est pas comme les autres, plus important encore, il me fait ressentir ce que je n'ai jamais ressenti pour aucun homme.

Je sais que Rob ne se projette pas dans notre relation, après tout on ne se connait que depuis trois jours et puis c'est un homme. Ils ont plutôt tendance à vivre au jour le jour.... Mais je sais aussi que peu importe le temps que durera notre histoire, elle sera celle qui me marquera le plus.

Je sais également qu'il y a énormément d'obstacles qui viendront se mettre sur notre route et que j'en suis déjà un gros à moi toute seule.

Je passe mes mains sur mon visage et j'entends le souffle régulier de Chris à côté de moi. À cet instant, le vibreur de mon téléphone se fait entendre.

Je le regarde immédiatement et je ne peux retenir un sourire lorsque je vois le nom de l'expéditeur du message.

J'ai passé une excellente soirée et j'espère vraiment que l'on pourra se revoir très bientôt. Je ne plaisantais pas quand je te demandais de me réserver tes soirées.

Bonne nuit beauté.

Robin

Grrr ! Beauté. Je décide de lui répondre tout de suite et je n'en ai rien à foutre de passer pour la fille accro. Toute façon je ne le suis pas. T'as raison Martine, on te croit.

Moi aussi j'ai passé une excellente soirée en ta compagnie. Te réserver toutes mes soirées ? Disons deux par semaines, c'est déjà bien non ? Si tu te surpasses au prochain rendez-vous j'augmenterai peut-être la mise à trois soirs et une nuit par semaine. Qu'en dis-tu ?

Lia

Je n'en reviens pas moi-même de ce que je viens de dire. Je suis en train de négocier mes nuits, c'est-à-dire mon corps, avec cet homme. Dès demain, je vais voir un prêtre pour me faire exorciser, c'est DÉ.CI.DÉ. Sa réponse ne se fait pas attendre et je suis tremblante en la lisant. Et s'il me prenait pour une fille facile ? Bordel il faut toujours que je fasse une bourde.

La ferme et lis ce message ! Sympa cette conscience...

INCONSCIENTE ! Je viens de m'étouffer avec ma salive et je jure que si tu n'habitais pas chez ton ami, je serais revenu immédiatement. Tu n'imagines même pas ce que je serais prêt à faire pour passer trois soirs et une nuit avec toi. Réserve-moi dès demain ta soirée.

Robin

Je grimace. Sortir deux soirs de suite ? Je suis bonne pour provoquer un infarctus à Chris. Je tape une réponse rapidement.

Si on échangeait la soirée contre un déjeuner ? Demain soir je ne pourrai pas me libérer j'ai déjà quelque chose de prévu. Redis-moi si tu es disponible pour le déjeuner et tu pourras passer à l'agence. Bon, maintenant je vais me coucher alors j'aimerais que vous me laissiez tranquille Monsieur, je n'aime pas du tout vos manières ni votre façon de me faire du rentre-dedans. Bonne nuit !

Ps : À demain beau gosse. Fais de beaux rêves...

Lia

Nous voilà mal mes amis. Voilà que je l'aguiche maintenant. Je pose mon téléphone et remonte la couette sur moi puis je ferme les yeux. Le vibreur se fait entendre. Non, ne regarde pas, tu peux largement attendre demain matin, résiste Lia. RÉSISTE !

Prouve que tu existes, suis ton cœur qui insiste, ce monde n'est pas le tien... Oh putain, même la cinglée qui me sert de conscience part en cacahuète ! Je me redresse et lis le message qui me laisse, une fois n'est pas coutume, un sourire niais sur le visage.

Tu ne seras pas disponible ? J'espère que ce n'est pas avec un de tes nombreux prétendants que tu vas passer la soirée ! Sérieusement, je n'espère vraiment pas ! Je te renvoie un message dans la matinée pour te dire à quelle heure je passe. Je préfère vous prévenir Mademoiselle, que s'il vous prend encore l'envie de m'aguicher avec vos propositions indécentes, je me verrai dans l'obligation de porter plainte pour harcèlement sexuel...!!

Bonne nuit déesse. À demain.

Robin

Bonne nuit Robin Edwards...


Chapitre 10 - Chez lui ?

- Cause the players gonna play, play, play, play, play. And the haters gonna hate, hate, hate, hate, hate, Baby, I'm just gonna shake, shake, shake, shake, shake. I shake it off, I shake it off. WOU HOU HOU !!!

C'est en chantant comme une folle dans ma voiture que je me rends à l'agence ce matin. Je suis d'une humeur plus que joyeuse en pensant à la soirée que j'ai passée hier avec Rob et en sachant que je vais déjeuner avec lui ce midi.

Un frisson d'excitation et d'impatience me parcourt la colonne vertébrale à cette pensée. L'ascenseur s'arrête au 11ème étage et je rentre dans mon bureau. Maria est déjà arrivée et je me compose un visage neutre pour ne pas éveiller ses soupçons.

En la voyant, je sais qu'elle ne me cherchera pas de poux aujourd'hui.

- Pardonne ma franchise mais... La vache, t'as une de ces tête ! T'as traversé devant un bus ou quoi ?

- Merci de ton soutien Lia, dit-elle en fouillant dans la pile de papiers sur son bureau. Je suis juste très fatiguée et j'ai mal aux nichons.

- Pardon ?

- Ouais... j'ai lu sur internet que c'est normal, mon corps commence tout doucement à se transformer en confortable loft pour mon petit habitant. Pour l'instant mes symptômes c'est la fatigue et le fait que j'ai l'impression que mes seins pèsent une tonne et ils me font trop mal putain !!

- Et bien, ça promet, dis-je en allant me servir un café.

- Tu verras quand ce sera ton tour.

- Ouais... pas avant 10 ans au moins, j'ai le temps.

Elle ricane.

- Tu changeras d'avis quand tu seras amoureuse... ou quand tu seras désespérée et que tu choisiras de te faire sauter par le premier venu pour qu'il te mette en cloque.

Je la dévisage un instant.

- Charmant... Tu devrais éradiquer les mots « sauter », « désespérée », « inconnu » et « en cloque » lorsque tu raconteras à ton enfant la merveilleuse nuit de sa conception.

Elle me tire la langue et replonge la tête dans ses papiers. Je ris et me dirige vers mon bureau. Après une bonne heure de travail je reçois un message et je souris déjà en voyant le nom de l'expéditeur.

Bonjour beauté. Tu as bien dormi? Tu ne t'es pas trop languie de moi ? Que dirais-tu si je nous prenais du chinois et qu'on dégustait tout ça à ton bureau ? Vers 13H ? Ça te va ?

Je t'embrasse... À tout à l'heure.

Robin

Je suis à deux doigts de glousser comme une andouille mais un autre message apparaît.

Salut petit cœur. Comment tu vas ? Je n'ai pas eu le temps de te voir ce matin, désolé, j'avais un shooting avec une actrice ou, plutôt, une sorte d'actrice. Bref, je passe te prendre pour déjeuner. Je voudrais qu'on passe une peu de temps tous les deux.

A tout à l'heure.

Je t'aime.

Chris

Sainte Marie mère de dieu. Sérieusement ? Putain je suis maudite ou quoi ? Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je rembarre ce mec super canon qui me plait et qui m'émoustille ou je trouve un autre mensonge à servir à mon meilleur ami ? Je ferme les yeux et pose mon front contre le bois froid de mon bureau.

- FAIT CHIER !!!

Je me redresse et je me gifle intérieurement pour ce que je m'apprête à faire.

Désolée Rob mais je vais devoir reporter notre déjeuner. J'ai un empêchement de dernière minute et je ne peux vraiment pas annuler. J'espère que tu ne m'en veux pas trop mais c'est promis, je te réserve mon déjeuner ou ma soirée de demain. C'est à toi de choisir.

Lia

J'attends sa réponse avec angoisse. Et s'il me disait qu'il refusait de me voir demain ? En attendant je réponds à Chris par l'affirmative et je suis heureuse de le savoir heureux. Mon téléphone sonne et je lis le message, légèrement tendue.

Je vais finir par croire que tu as une double vie. Un mari ? Des enfants ? Un mari ET des enfants ? Je ne te cache pas que je suis déçu. Malheureusement demain je ne suis pas libre alors on se verra dans deux jours.

Bonne journée Lia.

Je grimace. Il n'est pas libre demain ? Deux jours avant de le voir ? Bonne journée ? Je geins et repose ma tête contre mon bureau. J'ai l'impression qu'il est vexé. Bon sang, si je veux pouvoir voir Robin quand je veux et comme je veux je vais devoir en parler à Chris et Matt.

Des centaines de questions se bousculent dans ma tête. Comment vont-ils le prendre ? Pire, comment Chris va le prendre ? Est-ce que je fais bien de leur en parler ? Est-ce que Robin veut quelque chose de sérieux avec moi ? J'ai le cerveau en surchauffe et je décide de m'octroyer une pause.

Je sors dans la rue m'acheter un donut et j'en prends un pour Maria. Une fois que je me suis aérée je remonte et je ne lève pas le nez du dossier de Mrs Coleman jusqu'à ce que Chris entre dans mon bureau, tout sourire, et m'enlève pour déjeuner. Le repas est détendu, calme et nous ne parlons pas de l'altercation d'hier soir.

C'est en sortant du restaurant que Chris lance un sujet épineux.

- Tu te souviens que tu as ton bilan complet la semaine prochaine ?

- Oui, je sais, dis-je. J'en ai marre de faire ça.

- Lia, tu sais que c'est obligatoire.

- Ah non ! C'est obligatoire parce que tu me le dis.

- Bon, on ne va pas reparler de ça je te préviens.

Je soupire. Il m'attire contre lui, embrasse ma joue puis la mord et fait pareil dans mon cou.

- Laisse-moi Chris, ne commence pas.

- Hum, je te croquerais bien. Tu ferais un bon quatre-heures.

- Arrête dis-je en riant alors qu'il s'attaque à mon épaule. Chris, tu te calmes.

- Avec un peu de Nutella et de la noix de coco en poudre. Hum, délicieuse cette Lia.

Je ris et il continue de me mordre un peu partout.

- Chris, stop.

Il s'arrête et me regarde tout fier de lui. Je le pousse.

- Idiot. Sers à quelque chose et prends-moi sur ton dos. J'ai mal aux pieds.

- Allez viens là.

Je saute sur son dos et il me garde sur lui jusqu'à me ramener à l'agence. Sans qu'il ne me voie, je ferme les yeux et essaye de me vider l'esprit. Je pense à Robin, j'ai envie de le voir, je me demande si j'ai bien fait d'annuler notre déjeuner.

Là t'es mal ma grande. Vraiment mal ! Je sais, c'est bon, aide-moi au lieu de m'enfoncer.

Le soir je rentre chez Chris et je vais me coucher tôt. Le lendemain ma journée est morose. Robin et moi nous envoyons des messages presque toute la journée et ça comble un peu la déception que je ressens de ne pas le voir.

Le surlendemain alors que je boucle enfin la première ébauche de l'appartement de Mrs Coleman, je reçois un message de Robin qui me dit qu'il viendra me chercher après le travail et que nous allons dîner chez lui.

Doux Jésus ! Chez-lui !

Je suis tremblante d'appréhension, d'excitation et d'impatience lorsque je monte dans sa voiture ce soir-là.


Chapitre 11 - Embrasse-moi encore

Robin a commandé chinois et nous avons mangé assis sur le tapis de son salon, le dos contre le canapé en parlant de tout et en riant. Je me sens tellement à l'aise avec lui, c'en est presque déroutant. Nous débarrassons les déchets.

Il met tout dans la poubelle pendant que je mets mes couverts - oui je ne sais pas manger avec des baguettes, et alors ? - dans le lave vaisselle.

Une fois cela fait, je me retourne pour aller au salon mais percute Rob qui me rattrape en passant ses bras autour de moi et en me serrant contre lui.

- Qu'est-ce que tu fais ? Je demande troublée.

- Je crois que tu le sais, dit-il doucement.

Il lâche ma taille d'une main et caresse ma joue. Il lisse ensuite ma lèvre de son pouce et plonge dans mon regard.

- Je ne sais pas pourquoi je suis autant attiré par toi. Je te connais à peine mais je n'arrive pas à résister et je n'en ai pas envie.

Il murmure ça d'une voix incroyablement tentatrice. Je fais la navette entre ses yeux et ses lèvres. Je pose mes mains sur ses bras et il approche son visage du mien. Il me jette encore un coup d'œil et ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Il commence à les bouger doucement et je ne peux rien faire d'autre que de répondre à son baiser.

Je suis envoûtée, totalement envoûtée. Il rompt le baiser un instant et me regarde. Je n'arrive pas à déchiffrer son regard, il semble surpris. Quoi, j'embrasse mal ? J'ai mauvaise haleine ? Ce n'est pourtant pas notre premier baiser.

Il prend soudain mon visage en coupe puis replonge sur mes lèvres avec force. Mes mains se posent sur sa taille et serrent sa chemise. J'enfouis ma langue dans sa bouche et pars chercher la sienne. Il lâche mon visage, me prend par la taille pour me soulever et me poser sur l'îlot central de la cuisine.

Il continue de m'embrasser et mes bras passent derrière sa nuque pour nous souder encore plus. Mes jambes entourent sa taille. Je sens une de ses mains parcourir mon dos, le caressant, pendant qu'une autre caresse une de mes cuisses en remontant de plus en plus.

Lorsque sa main se pose sur les boutons de mon chemisier, je l'arrête.

- Stop. Dis-je haletante.

 -J'ai fait quelque chose de mal ? Demanda-t-il haletant également.

Je secoue la tête.

- Non, au contraire.

Il est sur le point de m'embrasser de nouveau mais je pose une main sur son torse pour l'arrêter encore une fois.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? T'es sérieusement en train de repousser un mec sexy comme l'enfer ?

- On ne fera rien de plus ce soir.

Il hausse les sourcils.

- Rien de plus que s'embrasser ?

Je hoche la tête, jaugeant sa réaction.

- Pas de problème, dit-il.

- Quoi, ça ne t'embête pas ? Je demande suspicieuse.

Il pose ses mains à plat sur le plan de travail et pose son front contre le mien.

- Tu crois toujours que je suis ce connard prétentieux à souhait qui ne pense qu'à baiser à tout va ?

- Non.

- Bien. Tu n'es pas comme les autres Lia, c'est ce qui me plait chez toi. Je me sens bien avec toi, juste avec toi. Tu embrasses divinement bien et si c'est ça le programme de ce soir alors je signe tout de suite.

Je m'esclaffe et pose mes mains sur ces joues pour les caresser.

- Toi non plus tu n'es pas comme les autres Robin Edwards. Par contre niveau baisers... ça n'a pas duré assez longtemps pour que je puisse juger.

Il rit.

- Ah vraiment ?

- Vraiment.

- On va arranger ça.

Il picore mes lèvres puis m'embrasse à nouveau. Il me soulève et nous entraîne sur le canapé où il nous allonge. Ma main agrippe ses cheveux. Je perds toute notion du temps, il peut bien s'être écoulé une semaine, je m'en moque comme de mon premier Slim.

Je suis bien chez lui, je suis bien dans ses bras, et j'ai l'impression de léviter tellement ses lèvres sont divines. Je sens qu'il met doucement fin au baiser en déposant de petits baisés sur mes lèvres. Je prends sa lèvre inférieure entre mes dents et la mordille doucement.

Je vois ses yeux changer, devenir plus fiévreux, plus sombres. Il baisse la tête un instant puis reprend son air taquin.

- Alors ? Ça a duré assez longtemps cette fois.

- Oui, mais il faudra recommencer souvent.

- Avec plaisir, dit-il en souriant.

Il dépose un baiser sur ma joue puis descend sur ma mâchoire et enfin dans mon cou.

- Tu sens bon, murmura-t-il. T'as une odeur envoûtante.

- Et la tienne alors, dis-je en lui laissant un meilleur accès à mon cou.

Il a une odeur bien à lui, un mélange de parfum pour homme, de gel douche, d'après rasage et de... Robin. Une odeur unique et lorsque je la respire j'ai l'impression d'être chez moi. Il mordille la peau de mon cou et un faible gémissement m'échappe. Il relève la tête et se redresse un peu.

- On va s'arrêter là parce que je suis sur le point de dépasser ta limite. Tu es envoûtante et trop désirable.

Je rougis et mords ma lèvre.

- Évite de faire ça c'est pire.

Je ris puis prends son visage en coupe et l'embrasse.

- T'embrasses merveilleusement bien, lui chuchotais-je.

Il me sourit de toutes ses dents blanches et droites. Il se redresse en m'emportant avec lui et s'assoit dans le canapé. Il me serre contre lui et je pose ma tête contre son torse.

- C'est normal que je me sente comme si ça faisait des années que je te connaissais ? Demandais-je.

Il embrasse mon front.

- Oui, je me sens pareil. C'est normal et naturel pour moi de t'embrasser, de te tenir dans mes bras, alors qu'on ne se connait véritablement que depuis... trois jours.

- Mais où ça va nous mener ?

Il relève ma tête pour que je le regarde.

- Comment ça ? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

- Rob tu es... toi. On sait très bien toi et moi ce que ça veut dire.

- Dis-moi, j'ai hâte d'entendre ce que ça veut dire d'être « moi » dit-il en fronçant les sourcils encore plus.

J'ai l'impression de l'avoir vexé sans vraiment savoir pourquoi. Je hausse les épaules et repose ma tête sur son torse.

- Tu es plus âgé et je ne comprends pas très bien ce que tu me trouves.

- Tu n'as pas l'air de comprendre Lia. Je ne prends rien à la légère. Si je décide de m'engager auprès de toi c'est sérieux. Tu penses que je vais m'amuser avec toi quelques jours puis te laisser ? Ça n'arrivera pas.

Il relève mon visage encore une fois.

- Je veux... je veux qu'on soit un couple toi et moi. Tu m'as ébloui quand tu es rentrée dans cette galerie. Je t'avais repérée dès le début et crois-moi j'ai ressenti de la jalousie en te voyant au bras de ton ami. Je pensais que vous étiez ensemble. J'ai été plutôt heureux d'apprendre que non, dit-il en souriant.

- Vraiment ? Tu as été jaloux ?

Je suis ahurie. Comment a-t-il pu l'être ? Il ne me connaissait même pas !

- Ouais, avoue-t-il visiblement mal à l'aise. J'ai quand même tenté le tout pour le tout et crois-le ou non mais le fait que tu m'aies envoyé chier m'a électrisé.

Je secoue la tête et ne peux m'empêcher de rire. Il rit à son tour puis nous nous regardons quelques secondes sans rien dire. Je décide de rompre le silence.

- Mais qui te dit que ça va marcher ?

J'ai besoin de savoir. J'ai besoin de comprendre où tout ceci va nous mener, j'ai besoin de savoir si je peux me lancer dans cette relation et risquer tout ce que j'ai de stable.

C'est aussi pour cela que je refuse d'aller plus loin avec lui et Dieu sait que j'en ai envie mais je veux savoir s'il est capable d'attendre... Ou si au contraire, toutes ses belles paroles ne servent qu'à m'attirer dans son lit.

Il hausse les épaules en réponse à ma précédente question.

- On ne peut pas être sur mais moi aussi je crois au destin. Tu n'as pas été mise sur ma route pour rien, ça j'en suis sur.

Je ferme les yeux un instant puis passe un bras autour de lui et le serre contre moi pendant que je picore ses lèvres.

- Moi aussi je veux qu'on soit un couple, dis-je.

Il détaille mon visage sérieusement puis sa main caresse ma joue. Il regarde encore mes yeux et comme tout à l'heure semble surpris, puis se reprend.

- On monte se coucher ? Demanda-t-il en continuant de caresser mon visage.

Alors que je m'apprête à dire oui, j'écarquille soudain les yeux.

SOS. SOS. CHRIS !!!


Chapitre 12 - Demande de permission

- Je vais prévenir Chris, dis-je en me levant.

Il me regarde, ahuri.

- T'es sérieuse ? Tu vas lui demander la permission ?

- Je ne lui demande pas la permission, je lui dis juste que je vais dormir ailleurs et je veux savoir comment il va le prendre.

Robin hausse un sourcil.

- Ouais donc tu lui demandes la permission. C'est quoi le souci ? Que tu lui dises que tu ne rentres pas ce soir pour ne pas qu'il s'inquiète, d'accord, mais savoir comment il le prend ? Sérieux ?

- Écoute, je ne m'attends pas à ce que tu comprennes et je n'ai pas envie de t'expliquer pour le moment mais... je dois juste le faire.

Il me détaille un instant comme s'il analysait ma phrase puis hausse les épaules et zappe devant la télé. J'envoie le message à Chris... qui m'appelle 2 minutes après. Je ferme les yeux en décrochant.

- Oui ?

- Comment ça tu ne rentres pas ce soir ? Où tu es ?

- Je... chez Maria. Elle veut que je passe la soirée chez elle et que j'y dorme.

Silence au bout du fil.

- Lia, ne me prend pas pour un con ! Où tu es ?

-Je te l'ai dit Chris, je suis chez Maria. T'auras qu'à l'appeler quand j'aurais raccroché.

- Passe-là moi plutôt.

Là je suis dans la merde ! Mais au lieu de paniquer et d'essayer de trouver une parade pour berner Chris, je me sens vexée d'être prise pour une gamine et forcément, j'agis en conséquence.

- Non, je ne te la passe pas Chris. Putain arrête de me prendre pour une gamine s'il te plait. Je dors chez Maria et on part au boulot toutes les deux demain. Je te verrai demain soir.

- Qu'est-ce qui t'arrive depuis quelques jours ? Je sais que tu ne me dis pas tout Lia, je te connais par cœur.

- Chris, je n'ai pas envie de me prendre la tête avec toi. Lâche l'affaire s'il te plait.

Nouveau silence. Je me sens mal de le contrarier, de lui faire du mal et je sens en même temps le regard de Robin rivé sur moi. Je me sens oppressée.

- À demain.

Il raccroche sans rien dire d'autre et je soupire en envoyant un rapide message à Maria.

Chris va t'appeler. Je dors chez toi ce soir. Couvre-moi. Je t'explique demain, promis. Bonne soirée.

Lia

J'envoie le message et retourne m'asseoir près de Rob.

- Wow... tu te doutes que j'ai des questions !!!

- Pas ce soir.

Je le supplie presque du regard. Non, pas ce soir. Je veux juste profiter de lui.

- Ok, dit-il en se levant. On va se coucher ?

J'acquiesce et prends la main qu'il me tend. Il me fait visiter son appartement et m'apporte des vêtements pour la nuit. Un short et un t-shirt à lui. J'ai l'impression de porter du XXL et cela nous fait rire.

- T'es quand même super sexy, dit-il appuyé contre la porte de la salle de bain.

Je pique un fard et il sourit encore plus. Il se dirige vers sa chambre mais je l'arrête.

- T'as une chambre d'amis ?

Il me regarde perplexe puis me fait un petit sourire timide.

- Non. Mais si tu veux tu peux dormir dans ma chambre et j'irai sur le canapé.

Je lui souris puis embrasse chastement ses lèvres.

- Merci. Bonne nuit Rob.

Je lui fais un clin d'œil puis entre dans sa chambre et ferme la porte. Je me retiens de rire puis je rouvre la porte hilare et découvre un Robin médusé.

- Désolée, dis-je en riant.

- Tu vas voir.

Il me pousse à l'intérieur de la chambre puis me soulève et me projette sur le lit. Il s'assoit sur moi et commence à me chatouiller. Je me débats en riant mais je n'arrive pas à l'arrêter, il est bien trop fort.

- Excuse-toi, dit-il en riant également.

- Pardon.

- Mieux que ça.

- Pardon Rob. S...stop...

Mes côtes commencent à me brûler. Il s'arrête un instant.

- Tu vas me faire des papouilles pour te faire pardonner ?

- Non ! Dis-je indignée en reprenant mon souffle.

Il reprend ces chatouilles. Trop c'est trop.

- OK...O..K... je vais te... papouiller... ROB !

Il s'arrête en riant et se laisse tomber sur le côté. Je tousse et essuie mes larmes.

- T'es malade, dis-je en le regardant.

- Tu n'imagines même pas à quel point, dit-il en me regardant aussi.

J'embrasse chastement ses lèvres puis me relève. Il retient mon poignet.

- Où tu vas ?

- Sur le canapé.

Il écarquille les yeux puis me fait son regard de chien battu. Que faire ? Bon après tout, dormir dans le même lit que lui ne m'engage à rien. Nous sommes adultes nous pouvons nous contrôler.

- Ok.

Je retourne sur le lit puis je m'adosse à la tête de lit. Il s'installe entre mes jambes avec un grand sourire. Il pose sa tête sur ma poitrine. Je pose mes mains dans ses cheveux et commence les papouilles.

- Tu me rendras la pareille.

- Compte sur moi.

Je fais légèrement presser mes ongles sur son cuir chevelu et il pousse un soupir d'aise. Je me place un peu mieux et remonte mes jambes de chaque côté de lui. Il pose ses bras dessus et fait passer le bout de ses doigts sur ma peau. Des frissons apparaissent.

- J'aime beaucoup. Et je ne parle pas que des papouilles.

Je rougis. Heureusement qu'il est de dos et qu'il ne me voit pas. Mes mains lâchent ses cheveux pour se balader sur son torse. Robin relève la tête pour me regarder. Il passe un de ses bras derrière ma tête et nos lèvres se soudent.

Je continue mes caresses sur son torse et lui sur mes jambes.

- J'adore faire ça, dit-il en rompant le baiser.

-Moi aussi. Peut-être que je vais te kidnapper pendant une journée entière pour me rassasier de tes lèvres et qu'ensuite je te relâcherai.

- Pourquoi me relâcher ? Demande-t-il.

Je souris et parcours son visage de baisers. Mes papouilles continuent encore un bout de temps puis je m'arrête. Nous nous mettons sous les couvertures, face à face et nous nous regardons.

- C'est quoi ton nom complet ? Demande-t-il.

Je me contente de sourire.

- Ok, je commence : Robin Thomas Daniel Edwards.

Je caresse sa joue en souriant. Les miennes me font mal car depuis que je lui ai fermé la porte au nez je n'ai pas réussi à me départir de mon sourire.

- Le mien est un nom à rallonge et je ne suis pas sur que tu sois préparé à cela.

- Je t'écoute, dit-il en reposant ma main sur sa joue que j'avais enlevée.

- Tu as devant toi, Amalia Rosa Julianna Dos Santos Gomes.

Il reste figé quelques secondes puis nous rions tous les deux.

- Wow. 3 prénoms et 2 noms de famille ?

Je hoche la tête.

- Si je t'avais dis ça le premier jour quand je me suis présentée tu te serais sauvé en courant.

- Ou j'aurais tapé ça dans google traduction, répond-il.

Nous rions encore et je continue à caresser sa joue. Il passe un bras autour de moi et me rapproche de lui jusqu'à ce que nos corps se touchent.

- Mais je suis Lia Gomes pour le commun des mortels... et pour les intimes.

- J'aime croire que nous sommes intimes et j'espère être le seul à l'être avec toi.

Je souris timidement et il embrasse le bout de mon nez.

- Rosa, Amalia, Julianna... De quelle origine es-tu ?

- J'ai des origines brésilienne de par ma mère et portugaise de par mon père. Il est peu probable qu'on puisse me prendre pour une anglaise avec mon nom et mon physique.

- Qu'est-ce que tu as contre les anglais ? Demanda-t-il faussement vexé.

- Rien. Quoi t'es anglais ?

- À 50% seulement, ma mère l'est. Mon père est américain.

- Ah... ben je n'ai rien contre les anglais. Si ce n'est qu'ils picolent comme des trous, qu'ils ne savent pas cuisiner, qu'ils roulent à gauche et qu'ils ont un sale caractère, dis-je tout sourire.

Il se redresse comme si je l'avais giflé.

- Oh, crois-moi Amalia Rosa Julianna Dos Santos Gomes... tu vas regretter ces paroles.

Je riais déjà en le voyant débiter mon identité mais lorsqu'il se jette à nouveau sur moi pour me chatouiller je ris aux éclats jusqu'à ce qu'une quinte de toux me prenne par manque d'air. Il arrête puis reprend son souffle lui aussi. Nous nous comportons comme deux mômes mais ça fait du bien.

Ça faisait longtemps que je n'avais pas laissé de côté les contraintes de la vie d'adulte et les dures épreuves de la vie en général. Nous nous allongeons face à face et il remonte la couette sur nous.

Nous parlons encore un peu de nous, puis je sens que mes yeux commencent à me piquer.

- T'es fatiguée ? Murmure-t-il.

- Hm hm.

- Bonne nuit alors.

- Tu te seras envolé demain matin ?

- Non, je serai là. Je ne voudrais être nulle par ailleurs.

Je me blottis contre lui. Il m'entoure d'un de ses bras et embrasse le sommet de mon front.

- Et puis je te rappelle que je suis chez moi, je ne vois pas où je pourrais m'enfuir.

Je souris contre lui.

- Bonne nuit Rob.

- Bonne nuit bébé, murmura-t-il.

Bébé ! Je ferme les yeux et soupire d'aise. Cela faisait longtemps que je ne me suis pas sentie si légère, si bien. C'est étrange cette facilité que j'ai à être moi-même avec lui. Putain il y a encore une semaine je ne savais pas qui était ce mec et là je me retrouve chez lui, dans son lit mais surtout dans ses bras.

Est-ce que pour une fois la vie a décidé de m'accorder une trêve et me laisser connaitre le bonheur ?

C'est égoïstement tout ce que je me souhaite.


Chapitre 13 - Sang chaud

Robin

Putain de merde ! Mais dans quand quoi je me suis embarqué ? Lia est endormie dans mes bras et je suis... bien. Tellement, tellement bien en cet instant. Depuis hier, je ne sais plus ni quoi faire, ni quoi penser. Je suis bien en sa compagnie. Elle est douce, drôle, intelligente et si belle... tellement gracieuse et envoûtante.

Elle est également têtue, impulsive, elle a un caractère de merde mais... ça me plaît. Bordel bien sûr que ça me plaît. Je détaille son visage serein, apaisé, reposé et je ne peux m'empêcher de fixer cette merveille qui lui sert de bouche. Ses lèvres... putain de merde elle embrasse comme personne et c'en est encore que plus déroutant.

Je n'ai pas menti lorsque je lui ai dit que cela me semblait normal de la tenir dans mes bras, de l'embrasser, d'être avec elle. Oui, j'ai vraiment l'impression de l'avoir toujours connue.

Lia me cache des choses, beaucoup de choses, et cette relation qu'elle a avec ce Christopher me fout franchement en rogne. Si seulement je pouvais savoir ce qui les unit.

Je ferme les yeux un instant en repensant à ce qui m'a poussé à aborder Lia.

Si j'avais su... 

Lia

Je me réveille, m'étire puis ouvre les yeux. Je trouve Rob, déjà réveillé qui me regarde.

- Salut, murmure-t-il.

- Salut. Ce n'est pas un peu cliché le mec qui regarde sa copine dormir ?

- Je m'en fiche, j'aime bien.

Il se positionne sur le dos et m'attire sur lui.

- Ça te plait de dire que je suis ton mec ?

- Un peu ouais. Bon, je t'avoue que j'aurais préféré tomber sur Robert Pattinson mais on ne peut pas tout avoir.

Il plisse les yeux.

- Tu veux me rendre dingue ou jaloux ?

- Les deux, dis-je en plongeant sur ses lèvres.

Il passe une main derrière ma nuque pour souder nos lèvres encore un peu plus.

- Je suis un homme très très très jaloux. Quand quelque chose est à moi, ce n'est à personne d'autre. Tu es ma petite amie ! À moi !

- Donc je suis ta chose c'est ça ? Pas très flatteur franchement, dis-je en faisant la grimace.

- Tu as compris ce que je voulais dire.

Je hoche la tête.

- Ça te plait de dire que je suis ta petite amie ?

- T'es pas Angelina Jolie mais tu feras l'affaire.

- Ben tiens !

Je me relève et descends du lit. Je m'en vais d'un pas énervé et sors de la chambre en claquant la porte. Je la rouvre quelques secondes plus tard et me précipite sur Rob que je retrouve assis, droit comme un i en se demandant ce qui ce passe. J'éclate de rire devant sa tête.

Il m'attrape soudain par la taille et me jette sur le lit en se positionnant sur moi.

- Tu vas me rendre dingue en premier, dit-il alors que je ris toujours.

Je passe mes bras autour de sa nuque. Il frotte son nez contre le mien et dépose des baisers sur mon menton puis il descend dans mon cou.

- J'adorerais rester des heures ici mais je vais devoir y aller.

- Je refuse, dit-il en continuant ses baisers.

Il prend la peau de mon cou entre ses dents et la mordille tendrement. Mes mains se posent sur son dos, le caressant du bout des ongles. Des frissons apparaissent sur mes bras alors qu'il reprend ses baisers et qu'il descend vers ma poitrine.

À cet instant un téléphone se met à sonner. Cette sonnerie n'est pas la mienne et comme Robin soupire bruyamment, j'en conclus que c'est le sien. Il se décale et regarde son téléphone. Il ne répond pas mais je vois son visage se figer l'espace de quelques secondes.

- Ça va ?

- Ouais, ouais.

Il se redresse et descend du lit.

- J'ai oublié que j'ai un rendez-vous pour le boulot ce matin.

- Le boulot ? Dis-je en m'asseyant.

- Ouais, je dois visiter quelques endroits pour y installer les bureaux de ma boite.

- Wow, tu vas créer ton entreprise ? Je ne savais pas que tu avais envie d'être ton propre patron.

-Et bien si. Tu pensais que j'étais un mec sans ambition ?

Son ton est froid et tranchant. Qu'est-ce que j'ai dit ? Pour une fois, rien du tout ma grande.

- Je ne voulais pas te vexer.

Il soupire puis viens s'asseoir sur le lit. Il m'embrasse et pose son front contre le mien.

- Désolé, je me suis emporté. Je suis stressé avec tout ce qu'il y a à faire, la paperasse, les rendez-vous. J'ai hâte de commencer à bosser et de me faire une clientèle.

- Je suis passée par là, je sais ce que c'est mais ne t'en fais pas, tout va bien se passer.

Il sourit puis embrasse mon front et se lève.

- Allez. Petit déjeuner.

Je me lève à mon tour et nous descendons à la cuisine. Il prépare le café pendant que je fais griller des toasts. Je m'arrête cinq minutes pour réfléchir à ce qui se passe. Ça fait une semaine que je connais ce mec, trois jours que l'on sort ensembles et voilà où on en est.

On prépare le petit déjeuner en parlant de tout et de rien, comme si nous nous connaissions depuis des années. Je suis véritablement troublée par la situation.

Ma conscience me crie que tout cela va bien trop vite, que je dois freiner et surtout me méfier mais ses cris ressemblent à des murmures par rapport à ce que mon cœur me dit. Je regarde Robin, tendre les bras dans le placard du haut pour attraper deux tasses.

Il porte un jogging gris en coton qui tombe sur ses hanches et un t-shirt blanc qui fait ressortir les muscles de ses bras. J'ai pu remarquer également qu'au matin, ses yeux sont un peu plus foncés que pendant la journée mais ils sont tout aussi beaux.

Ses cheveux partent dans tous les sens mais évidemment ça lui donne un côté encore plus sexy. Il met les tasses sous la machine et fait couler le café avant de tourner la tête. Grillée en pleine séance de reluquage chérie. 

- Quoi ? Demande-t-il.

- Rien, dis-je en tournant la tête.

Je sors les toasts et les dépose sur une assiette. Du coin de l'œil je le vois s'approcher de moi et j'avale ma salive. Il passe derrière moi, ses bras entourent ma taille et sa tête se pose sur mon épaule.

- Rien vraiment ? Est-ce que tu étais en train de te rincer l'œil Amalia ?

J'essaye de paraître assurée.

- Pas le moins du monde. Je suis juste surprise que tu saches te servir d'une machine à café.

- Tu serais étonnée de tout ce que je sais faire.

Sa voix est basse, rauque et douce. Il fait glisser son nez le long de ma joue puis remonte jusqu'à mon oreille. Il mordille mon lobe et je ne peux m'empêcher de fermer les yeux.

Il dépose un baiser dans mon cou puis retourne prendre nos cafés. Je rouvre les yeux et le vois sourire. Je suis frustrée qu'il n'ait pas continué mais évidemment je fais comme si de rien n'était.

Je prends les toasts et nous nous installons sur les tabourets, face à face.

- On se voit ce soir ? Demande-t-il en beurrant une tartine.

J'avale une gorgée de café et secoue la tête.

- Je vais parler avec Chris. On peut se voir demain ?

Il fige son mouvement et plonge dans mon regard.

- Pourquoi ? Pourquoi j'ai l'impression que je vais devoir te partager avec lui ?

- C'est faux.

- Est-ce qu'on va se comporter comme deux adolescents ?

Je fronce les sourcils.

- Comment ça ?

- Se voir en cachette, demander la permission pour que tu restes dormir, te ramener avant minuit… On n'est pas des putains de mômes !

- Je le sais et ce n'est pas comme ça que ça va se passer. Je dois avoir une conversation avec lui. Maria m'a couverte mais Chris ne la croira probablement pas.

- Alors tu vas lui dire qu'on est ensemble ?

J'écarquille les yeux.

- Non ! On verra si sa dure et alors là je...

- Wow, wow. Attends une minute là. On verra si ça dure ?

- Robin, dis-je en soupirant.

- Putain donc en gros t'as accepté d'être avec moi mais tu ne sais pas si ça va durer ?

- Mais personne ne peut le savoir. Ne me dis pas que tu crois dur comme fer que toi et moi ça va durer « toute la vie. »

-Je n'ai jamais parlé de « toute la vie » mais je compte bien passer le cap des deux semaines.

Nous sommes tous les deux en train de nous énerver et ce n'est pas ce que je veux.

- Tu ne comprends pas. Je lui en parlerai mais pas maintenant.

- Je pourrais comprendre si tu daignais m'expliquer, s'agace-t-il.

- Putain mais c'est quoi cette obsession ? Pourquoi tu veux à tout prix savoir ? Et puis d'abord, qui te dit qu'il y a quelque chose à savoir ? Ça fait six ans que Chris et moi nous connaissons. Toi ça fait une semaine que je t'ai rencontré et il faudrait déjà que je te déballe ma vie entière sur la table ? Ça ne marche pas comme ça et ça ne risque pas d'arriver.

Je me lève et monte à l'étage. Je prends mes habits et vais dans la salle de bain. J'en ressors habillée et je trouve Robin assis sur le lit.

- Où tu vas ? Demande-t-il.

- J'ai du boulot.

- Pourquoi tu te braques chaque fois que l'on parle de lui ?

- Pourquoi tu poses autant de question sur lui ?

Nous nous toisons un instant. Il se lève et s'approche de moi.

- J'essaye de comprendre ce que tu ne me dis pas. Pour l'instant ce que j'en déduis c'est que Christopher essaye de te garder dans sa tour d'ivoire.

Comment peut-il parler de Chris de cette manière ? Il ne le connaît même pas. J'enfile mes chaussures, prends mon sac et je redescends au rez-de-chaussée.

- Lia, attends.

- Non ! Tu ne fais que juger depuis le début mais tu ne sais rien.

- Justement j'aimerais que....

- JE NE TE DIRAI RIEN. Laisse-moi tranquille. T'es quoi en fait ? Une sorte de journaliste ? Tu t'es rapproché de moi juste pour pouvoir avoir des infos sur Chris ?

- T'es complètement parano ma parole.

- Parano, hystérique, immature... tu ne vois en moi que des qualités dis donc !

J'ouvre la porte et pars en la claquant.

A SUIVRE...

 

  • salut je suis très heureuse de trouver ton roman ici. J'ai eu l'occasion de le lire ainsi que Et puis soudain... Tu me manque, sur Wattpad. Alors ses vraiment un plaisir de le retrouver encore une fois ici. J'espère que tu le publiera bientôt, je suis impatiente de te les acheter.. a bientôt.

    · Il y a environ 6 ans ·
    Be035a7eeb9190c96420f809f96fd2bb

    Une Femme Qui Ecrie

  • Je m adresse à vous cher (e) nouveau (elle) lecteur (trice) si vous voulez lire une histoire d amour, de suspens (vraiment horrible parfois), si vous voulez vous plonger corps et ame dans une nouvelle histoire vous devez lire Et puis soudain je t aime. Tous ces sentiments détaillés sont vrais et sincères, nous pouvons nous identifier tres facilement aux personnages et rire et pleurer avec eux. J'aime cette histoire et j'espère que vous pourrez ressentir tout ce que j ai ressenti.
    Bon courage a toi dans ce concours "notre fille de EPSJT"

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    diboux

    • Ouch... mon petit cœur frissonne. Merci beaucoup pour ton adorable commentaire, je ne sais pas quoi te dire, je suis juste heureuse d'avoir réussi à te faire passer les émotions de mes personnages. Merci d'avoir rit, et pleuré avec Lia et merci d'avoir supporter le suspens ^^.
      Des bisoussssss

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      wildandfree_lsr

  • Cette histoire et tout simplement géniale !!! J'ai accroché dès le début et j'attendais avec impatience la suite des chapitres. Franchement si vous avez un livre à lire, vous ne serez absolument déçu, d'autant plus que l'intrigue est juste énorme !!! J'espère vraiment que tu vas réussir dans ce concours.

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    Johanna Carcy

    • Merci infiniment Johanna, ton commentaire me fait très plaisir. Je suis ravie que l'histoire te tienne autant à cœur.
      A bientôt sur Wattpad pour la suite ;)

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      wildandfree_lsr

  • Roman sublime. Histoire d'amour merveilleuse. Chaque chapitre est addictif on attend le prochain avec impatience. A lire rapidement. Vous ne serez pas déçu.

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    louanne0911

    • Merci beaucoup Louanne, ton commentaire me touche énormément.

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      wildandfree_lsr

  • Roman sublime. Histoire d'amour merveilleuse. Chaque chapitre est addictif on attend le prochain avec impatience. A lire rapidement. Vous ne serez pas déçu.

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    louanne0911

  • Très bon roman ! Sentiments très bien décrit, je reste sur ma fin et souhaite toujours en savoir plus ! A lire de toute urgence !!!

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    caroline1406

    • Merci beaucoup. T'es adorable. Merci merci !!!!

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      wildandfree_lsr

  • Très bon roman ! Sentiments très bien décrit, je reste sur ma fin et souhaite toujours en savoir plus ! A lire de toute urgence !!!

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    caroline1406

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