Et si la narratrice était une bougie...

Je n'ai pas de cœur, je ne peux pas aimer. Pourtant…

Je n'ai pas de cerveau, je ne peux pas penser. Pourtant…

Pourtant je sais que j'ai besoin de toi pour vivre.

S'il te plait sors-moi de là et fais moi découvrir le monde.

Laisse-moi t'éclairer. 

Non, non ne t'approche pas de moi. Je ne veux pas mourir.

Si je vis, je meurs. Je ne voudrais pas disparaître à force de fondre en larmes. Pourtant…

Pourtant j'aimerais goûter une vie lumineuse, mettre en cendre tout l'ennui que j'ai là à t'attendre.

Moi, je ne peux pas aimer, certes.

Mais j'aimerais tant te regarder savourer un amour flamboyant.

Échanger un baiser brûlant un soir de Noël.

Ainsi rassurée, ton bonheur vérifié, paisiblement, je m'éteindrai.

Et je te dirai merci, merci infiniment d'avoir admiré mes lueurs à travers le visage de ta bien-aimée.