Euthanasie

Damien Nivelet

Comme je voudrais avaler de l'arsenic,
Ou de cette fameuse cigüe de Socrate,
Avant de devenir une pauvre relique,
La vieillesse me semblant bien ingrate...
C'est sûr, j'ai de très beaux souvenirs,
De superbes anecdotes à profusion,
Je suis et reste en complet devenir,
Mais je crains la sinistre corrosion...
Le temps qui passe est un bon ami,
Qui m'rend enfin enclin à me réjouir,
Car j'relativise mes forfaits accomplis,
Et m'invite, du temps qui reste, à jouir...
Le jeu, un jour ou l'autre, sera terminé,
Passer définitivement l'arme à gauche,
Telle est, à tous, notre funeste destinée,
La dame à la faux, sans cesse, embauche...
Rassurez-vous, ce n'est point un texte triste,
Juste un court instant de pure lucidité,
Pour nous, serait mort le divin Christ,
Grâce lui soit rendue, nous attend l'éternité...
Moi, je ne crois pas à cette gentille fable,
C'est pourquoi je pense à ma fin de vie,
De manière complètement ineffable,
Qui me ramène à la mélancolie...


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