FAB(uleux)LAB

Méfiez-vous de vos enfants. N'apprenez jamais à votre progéniture la modélisation 3D, sinon un jour à vos oreilles phrase résonnera : « Dis daddy tu pourrais me l'imprimer en 3D mon vaisseau ? ». Stoïque, j'enchaîne par un " Ok doudou pas de problème", histoire de conserver mon titre de «  T'es trop fort comme papa », excepté que là je sèche, jamais fait encore… Donc tutoriels tard nuit, cernes tôt jour, et mission FabLlab fin de journée à la Cité des Sciences vu que l'accès y est gratuit.

Sésame ouvre-toi.

Premiers pas dans la caverne d'Ali Baba 2.0. Quarante voleurs n'y suffiraient pas tellement l'endroit déborde de matos en tous genre. Découpe laser, imprimantes 3D, ordis, composants, outils etc… Un paradis pour bricoleur du nouveau millénaire.
 Le lieu est chaleureux, teintes beiges, lumières soft, grandes tables façon auberge corse et playlists trop cool en fond sonore. L'atmosphère y est détendue et studieuse, tout le monde s'affaire gentiment. Des vieux, des djeunes, de tous horizons, de toutes couches sociales, qui discutent, se questionnent. La technologie comme lien social, je n'y avais jamais pensé et ici ça marche. Les djeunes kiffent d'apprendre aux vieux, les vieux kiffent de dépanner des djeunes sur des choses plus oldschool. C'est chouette de voir ça.
Objectif maintenant, trouver un médiateur qui pourra me sauver la mise. Ça  leur va comme un gant « médiateur », un compromis entre l'humain et la machine. Il suffit de les voir taper sur leurs claviers,  à croire qu'on leur a greffé des Ferrari au bout des phalanges. Ils sont tous hyper dispo bien qu'ultra sollicités, répondent à tous tout en bricolant ou autre.
J'en accroche un au vol qui m'explique qu'il n'est pas là pour expliquer, avec un grand sourire pour me taquiner... Là, comme je suis tout naze de ma nuit tutoriels, je me braque à l'intérieur du dedans de moi-même, avant de comprendre qu'il m'explique le fonctionnement communautaire du lieu. J'me sens vieux con de pas avoir compris la blague… Okaaaaaaay, alors ça marche comme ça, le participatif avec le grand manitou en soutien. Si je veux apprendre plus en profondeur ou débuter, une foultitude de formations gratuites est proposée, il suffit juste de vous inscrire à celle de votre choix.
Oh !! Y'a même une animatrice qui donne un cours de dessin vectoriel. Elle est jolie certes, mais elle est surtout hyper dispo, claire, limpide. Ça sent le sérieux en même temps que ça sent le… roussi ?!
Ce sont deux teenagers qui découpent du bois au laser, pendant que moi chui dans les choux avec un ordino pas user friendly du tout . Normal, pas logué par sécurité, me sens moins couillon du coup. Mister médiateur arrive, me dépatouille et m'explique tout en mode autoroute de l'information, normal faut pouvoir répondre à chacun.

 C'est dingue j'ai tout compris en un rien de temps.

Pouf re-pouf et poum

Je rentre mon modèle dans l'ordino, pouf, je paramètre l'impression avec une facilité déconcertante, et re-pouf, je transfert sur l'imprimante 3D. Je lance  l'impression trépignant comme un môme devant son sapin trois jours avant noël. Mon destin de père ne tient plus qu'à un fil, du plastique fondu qui se dépose en micro couche. L'objet se crée sous vos yeux, passe de l'image à la matière. Le virtuel transfiguré en réel, géniale sensation qui prendra quand même 4 heures à s'achever. Je reste, le son est cool, les gens sont cool, le matos est cool. Je pars à rêvasser quand un teen me demande « Excusez-moi je voudrais faire une impression 3D, vous savez comment on fait ? ». Et poum ! Me voici devenu mentor, à mon tour de partager ce que je sais avec d'autres, génial !
Je sors ma pièce à présent terminée, rhôôo trop beau le vaisseau du doudou, j'en connais un qui va adorer, je repars tout content comme une fille après les soldes le tout pour zéro zeuros !
Merci le fablab, merci la cité, grâce à vous je reste  un trop fort comme papa mais pour combien de temps encore...?
Ça, c'est une autre paire de manches à imprimer sur le grand fil de la vie...