Fable d'un soir de Noël
Jean Claude Blanc
Fable d'un soir de Noël
Ce soir me revient une anecdote
D'un gosse qu'est né dans une grotte
C'est grâce à lui qu'on peut compter
Les siècles sur le calendrier
A Bethléem, à peine croyable
A accouché une brave dame
D'un petit garçon, un petit diable
Dans une crèche, sur la paille
Parait que y'avait armées de santons
Des ânes, des bœufs, troupeaux de moutons
Des émissaires venus de partout
Juste pour voir, si ça valait le coup
Imaginez un peu la scène
Dans ce désert, étoile lointaine
S'est fait passer, sans aucune peine
Comme vertueuse, de foi chrétienne
Comme tout bébé, à peine sorti
En bonne santé, poussa son cri
Son père étant le Saint Esprit
L'a accueilli comme le messie
Son vrai papa, pas invité
Trop occupé à son métier
Sage Joseph, charpentier
N'ose pas dire cocufié…
Maman sainte Vierge engrossée
N'a pas souhaité se faire avorter
Car fille-mère en Judée
Ça se fait pas, faut se cacher
(Même qu'aujourd'hui, c'est un péché)
Ne sachant pas que l'œil de dieu
La regardait du haut des cieux
Finalement pas malheureuse
Berçant son môme, à l'âme pieuse
Alors les anges ont débarqué
Après l'avoir identifié
Lui ont fait de la pub dans le monde entier
A ce gamin inespéré
Qui pourrait bien tous nous sauver
Tout en risquant seul en baver
Prévu d'avance son destin
Se balader en clandestin
Se faire choper par les romains
33 ans, un peu gonflé
De vouloir évangéliser
Même que tout jeune fit des miracles
Devant la foule au spectacle
Refaire marcher paralytiques
Ressusciter cadavériques
Même changer l'eau pure en vin
En plus multiplier les pains
Ça énervait bien les romains
Faire trop le malin, face au public
Ça ne plait pas aux politiques
Voyez Sarko, certes pas saint
S'est fait virer faisant que le bien…
Pauvre dame Marie, que de soucis
Pour son espiègle qui convertit
Les brigands à coups de goupillon
Déjà génie folle passion
Pardonnant tout, homme solidaire
Mais qui lui coûte pas très cher
A lire le Nouveau Testament
Même crucifié toujours vivant
Parait qu'on ne va pas mourir
Que d'en sourire, sans avenir
Notre existence de martyrs
Par chance un jour va en finir
24 décembre 2016
Que reste-t-il de ces foutaises
Jésus en sucre, crèche en plastique
Et des bougies même pas magiques
Que des lumières électriques
De la poudre aux yeux, pas catholique
Mon réveillon c'est de veiller
A lire la Bible, me sent blousé
Petit Jésus enchantement
L'Apocalypse, le néant
Luisent dehors tas de lampadaires
Pauvre symbole de la paix sur Terre
Juste un moment faire la trêve
Les confiseurs prennent la relève
Illusionniste, ça m'avantage
Je veux bien croire aux mirages
De ce Seigneur qui se voile l'image
Mais seulement big problème
En mon église, y'a plus de fidèles
Sans doute barrés pour faire ripaille
Espoir déçu, jette mon missel
Et ces pasteurs spirituels
Qu'ils me pardonnent, suis plus leur ouaille JC Blanc 24 décembre 2016 (mon réveillon)