François, Donald, Vladimir et les autres...

Christian

En illustration d'une certaine réalité que l'actualité nous sert sur un plateau, je réédite ce texte avant dernier chapitre de Leaurélia & les Gardiennes de la Vie

76 - Président suspendus aux fils...

Le président le regard fixe, ne sourcille pas comme, si, soudain, son esprit venait de quitter son corps, de longues minutes s'écoulent dans un silence total.
Puis, il se lève, vient saluer Julien et Edwards.
— Merci, merci messieurs, je ne vais pas annuler la conférence demain. Je prendrai ma décision cette nuit, vous comprendrez qu'il faut que je consulte. Je ne peux pas dévoiler vos informations, ainsi, de but en blanc, c'est une grenade qui peut déclencher une conflagration mondiale !
— Demain matin, vous saurez ce que j'annoncerai avant la Conférence.
Julien et Edwards sont raccompagnés en voiture à l'hôtel.
Le Président réunit son équipe rapprochée.
— Je vais appeler David Lazar, puisque c'est lui qui est à l'origine de tout , d'après ce que j'ai compris. Nous devons négocier, je ne peux pas mettre en porte à faux toutes celles et ceux qui lui ont apporté leur financement, la vague d'indignation qui se lèvera balaiera les régimes et toute notre économie.
— Êtes-vous sûr que nous pouvons négocier quelque chose M. le Président ? S'interroge son plus proche conseiller.
— Si nous ne négocions pas qu'elle alternative nous reste-t-il ? Merci de faire le nécessaire il faut que je lui parle avant demain.
Le Président et ses conseillers retournent dans les bureaux de l'Élysée. Désormais seul dans son bureau, il l'arpente de long en large. Les ors du palais lui paraissent plus futiles qu'un décor d'Opéra. Dans une mise en scène, les acteurs savent qu'ils jouent un rôle, lui l'ignorait, tragique marionnette ignorante des fils qui l'anime.
Un conseiller fait irruption sans frapper
— David Lazar est en ligne, vous pouvez décrocher.
Il regarde longuement le combiné, classiquement relié par un fil en accordéon au téléphone de son bureau. A l'extrémité de cette ligne, quelque part, l'avenir du monde va peut-être se jouer. Il décroche
— Bonsoir, François, j'étais certain que vous chercheriez à me joindre !
— Vous êtes donc informé de l'entretien que je viens d'avoir !
— Si vous m'appelez c'est que vous avez rencontré Julien Saval et Arnold Edwards, comment pourrait-il en être autrement !
Le Président se révolte à l'image de la marionnette qui s'impose de plus en plus à lui.
— Si vous me répondez c'est que vous avez quelque chose à me proposer, ce n'est pas pur sadisme j'ose espérer.
— Vous réagissez vite, c'est parfait, alors allons droit au but.
Le Président paradoxalement en se plaçant sur un pied d'égalité avec Lazar retrouve de l'assurance et se redresse.
— Voilà ce que je vais faire. La Holding Bank International va participer largement au financement du projet d'Exol Petroleum en Antarctique.
— Quid du "Paradis" alors ?
— Vous y aurez une place de choix, vous votre famille et vos proches, le moment venu, en échange de votre silence sur l'existence du "Paradis".
— Que vaut la parole d'un marionnettiste qui m'a manipulé dans l'ombre depuis toutes ces années ?
Lazar est piqué au vif, il ne s'attendait pas à une répartie aussi cinglante de celui qu'il a effectivement volontairement marginalisé.
— J'annoncerai personnellement en vidéo à la conférence notre participation cela vous donnera, de plus, une crédibilité mondiale dans la protection de la planète.
— Votre participation devra être égale à celle de l'ensemble des états présents à la Conférence des donateurs.
Lazar s'étrangle mais comprend que la survie du Paradis est à ce prix.
— Vous venez d'obtenir votre place au "Paradis"
Un sourire vient d'illuminer le visage du Président et les fils du marionnettiste n'y sont pour rien.

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A l'attention de celles et ceux qui souhaiteraient lire sur papier l'intégralité du roman Leaurélia & les Gardiennes de la Vie, que je n'ose plus qualifier de fiction tellement la réalité à rattrapé mon récit depuis 2012, n'hésitez pas à me le demander, il est pour l'instant édité chez Blurb plateforme américaine ( malheureusement !)

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