Furie

franekbalboa

Démêlons certaines choses. Vécu.

J'ai un côté calme et tendre. Un côté doux et effacé. Lorsqu'on me connaît, on m'apprécie parfois, on me déteste aussi. Il est vrai que j'ai ce défaut de peu dire, voir pas dire. Ce mutisme exacerbé qui m'habite depuis tant d'années. Je ne parlais pas, je n'en ressens pas le besoin, ou très peu. Lorsque je le fais, c'est à certaines personnes triées sur le volet. Personnes de confiance, dont je n'ai aucun doute sur le fait que ce que je dis ne sera pas répété.
Cependant, on me l'a reproché. Je n'ai pas compris. Alors que je n'allais pas si mal, on m'a craché que si je n'allais pas bien, il fallait que je prenne un psy... La psychanalyse est un domaine qui me rebute, et aller voir quelqu'un rebuté pour lui parler de ce qui n'irait pas, si tant est qu'il y ait quelque chose, est le meilleur moyen de perdre du temps, et de l'argent.  Ma seule manière d'exprimer est l'écriture. Les lettres sont un outil, elles sont un monde où je peux laisser libre cours à ma fureur, à ma joie, à mes angoisses, à mes peines...


Il s'agit là de ma manière de hurler, je préfère le faire en silence.

Mon côté discret et retiré a amené nombre de rumeurs, jamais vérifiées, toujours inventées.

Et lorsqu'un jour, j'ai montré ma colère, tous furent surpris.

Il ne s'agit pas de cette colère en éclats, explosive, où chaque geste, chaque mot sera une agression visuelle et auditive. Non, la mienne se joue dans le calme. Quelques mots déclarés froidement, très bas, limite un chuchotement... Telle une rivière, calme, douce, mais incroyablement dangereuse si vous décidez de vous y aventurer sans y être préparés. Et les gens se fiant souvent aux apparences, la préparation étant inexistante, ils se noient. Noyés dans leur peur face à mon calme visible, l'intérieur bout, mais l'extérieur ne montre presque rien. Je suis l'eau, calme et douce, mais terrible et assassine. La froideur est ma meilleure colère. Aucun sentiment, uniquement du détachement, un simple geste, une simple phrase, et vous serez détruits par ma colère qui gronde. Elle est telle un venin, au début pas très douloureuse, mais plus le temps passe, plus les gens se rendent compte... Je sais piquer là où ça fait mal, j'ai ce côté rude, et spontané, lorsqu'on provoque ma colère, on la subit. La douleur est lente, et lorsqu'on s'aperçoit ce qui l'a provoquée... On réfléchit. Et on remarque alors la patience que j'ai pu avoir jusqu'à ces quelques mots, jusqu'à cet élan de colère froide, jusqu'à ces quelques secondes de ténèbres et de venin... Et là on se dit:


"Si seulement je m'étais rendu compte..."


Méfiez-vous de la couverture d'un livre. Il cachera sans doutes des secrets bien plus noirs que ce que vous imaginez.

  • La chaleur d'une colère explosive peut brûler quelques plumes mais elle rassure. La froideur d'une colère telle que celle que vous me decrivez glace le sang... Damned, je n'aimerai pas l'expérimenter !
    Très beau texte, j'espère qu'il a su vous apaiser...

    · Il y a presque 7 ans ·
    Journalintimebon

    damephoenix

    • Voyez-vous, lorsqu'on me met en colère, c'est que l'on a brisé ma patience, et là, il n'existe d'autre solutions.
      Merci beaucoup, mais vous n'aurez point à vivre cela :)

      · Il y a presque 7 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

  • Oh oh....gare à celui ou celle qui vous met en colère....
    Les mots peuvent être aussi douloureux que les coups .

    · Il y a presque 7 ans ·
    Oeil

    anne-onyme

    • Lorsqu'on sait les manier, ils sont plus meurtriers qu'une arme

      · Il y a presque 7 ans ·
      Djinn

      franekbalboa

  • J'aime particulièrement ce texte, car, égoïstement, je m'y retrouve..

    · Il y a presque 7 ans ·
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    compteclos

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