Furtives causeries avec ma louve
Jean Claude Blanc
Furtives causeries avec ma louve
En ma retraite étire ma flemme
Seul à me damner toute la semaine
Faute d'amicale espèce humaine
Furtives causeries qui valent la peine
Avec ma louve, savante chienne
Reconnaissante plus à la chaine
Loulou fidèle baptisée
Depuis que je l'ai adoptée
Porte son nom sur son collier
Pourrait se perdre, sait-on jamais
L'ayant tirée de la SPA
Me le rend bien, reste aux abois
Toujours présente auprès de moi
Même un peu trop, fait qu'à sa loi
Fallut du temps pour se connaitre
S'apprivoiser, et se séduire
Elle qu'a souffert le martyr
Heureuse d'avoir trouvé un maitre
Supporte pas que je la dispute
Lorsqu'elle jappe dans le jardin
D'être dérangée, ça la rebute
N'endure pas même les voisins
Ainsi que sales langues de putes
S'ils s'approchaient en clandestins
Les dévorerait telle une brute
De sa portée, naturellement
J'en suis le chef instinctivement
Elle m'obéit, me chérissant
Que sur commande, montre les dents
Mais pour les chats, pas de sentiments
Inutile de lui expliquer
Comment elle doit se comporter
Galante, joueuse en société
Par contre exècre, les inconnus
Facteurs en tenue, pas bien reçus
Pourtant si douce, à l'ordinaire
Qui se penche sur moi, pour mes misères
Lit dans mes yeux ce qui me chiffonne
Préoccupée comme personne
A sa manière, se fait comprendre
Pour me consoler, m'encourager
Remue la queue, d'un air tendre
Signe qu'elle veut se balader
Si je fais semblant ne pas piger
M'indique la porte avec son nez
Sitôt que je saisis la laisse
Saute de bonheur, emplie d'ivresse
Franchit le portail, le cœur en liesse
N'apprécie guère que je l'abandonne
Juste un instant, elle ronchonne
Ça lui rappelle les barreaux
Se cache sous la table, cette mignonne
Me faisant la gueule, me tourne le dos
Pour me punir dédaigne son auge
Tandis qu'ennuyé, moi je broge
En mon absence me demande
Ce qu'elle peut faire, cette futée
Au-delà faire pis que pendre
Surveille ma propriété
Pour çà dressée, afin pourfendre
Les chapardeurs, qu'agissent en bandes
Alors demeure rassuré
Comme les humains a ses travers
Jalouse envieuse protectrice
Si me taquine une mégère
Geste d'affection, lui brise les nerfs
Simple réflexe, nullement un vice
Exemple de chienne solidaire
Toujours dévouée à mon service
Aussi lui fixe des limites
Car même si je vis en ermite
Pas une raison pour mordiller
Un de mes gosses passionné
Qui dans mes bras me couvre de baisés
« Car après tout, c'est qu'une bête »
Comme le clament les viandards
Pas mon avis, je le regrette
De bonne compagnie, Loulou discrète
Que me lâche jamais pour ces tocards
Pas de la race des méchantes
Tout le contraire, se lamente
Quand elle a faim, son pelage lisse
Vient se câliner contre mes cuisses
Attentionnée et possessive
Me suis partout, alerte et vive
Même en abuse me lécher
Lavé de la tête jusqu'aux pieds
Mais pas dévote ni précieuse
Ma noire louve, amoureuse
Soumise à mes 4 volontés
8 ans déjà qu'on se cajole
Un rituel sans paroles
Qui ne durera pas éternellement
Mais resteront les souvenirs
De s'être connu au bon moment
Où elle espérait s'en sortir
De sa prison, de clebs errants
Aussi me pose la question
Est-t-elle douée de discernement
Et de conscience, d'esprit puissant
Ou bien flemmarde papattes en rond
Juste un gésier bouffeur de ratons
Pour pondre en coin ses excréments
Comme le sont mendiants chatons
Evidemment provocation
Que cette tirade ordurière
En vérité, chasse mes galères
Ma cabotine à l'unisson
De mes badinages, de mes colères
Dotés tout 2, même caractère
Celui des corniauds dans le désert
Ce que j'appréhende qu'elle me quitte
Pourtant je dois m'y préparer
Hélas mise en orbite
Par la vieillesse consommée
Reposera dessous la Terre
Près de Saint Luc, son ministère
Apôtre des animaux sacrés
Chaque jour qui passe, je profite
De ma coupée brave Labrador
Certes bâtarde mais instruite
La céderais pas pour un tas d'or
Car besoin d'elle, pas pour le confort
Que pour sa finesse qui suscite
Tant d'émotions, dans son regard
Ultrasensible, jamais s'égare
A condamner ces matadors
Qui en trucident sans problème
Fans de côtes bien cuites ces matamores
Coupeurs d'oreilles, ces rois de l'arène
Toi ma Loulou, pas de remord
T'ai recueillie, au bord de crever
En évitant ta mise à mort
D'euthanasie débarrassée
Un Etre en moins, ça compte pas
Viendra notre tour, réacs sont là
Alors ma belle n'en fait pas cas
Pourvu que dure entre toi et moi
Comme prévu dans le contrat
Ne boudons cette rare joie
De se causer d'étrange voix
Mais on s'entend dans ce brouhaha
Alors « ouah, ouah », ça marche ma foi
Formule mystère, pour l'au-delà JC Blanc sept2018 (ma Louna toutou)
Bel aveu d'amour inconditionnel.
· Il y a plus de 5 ans ·profitez tous les deux de ces beaux moments de complicité
li-belle-lule
Comme je te comprends ! J'ai eu une chienne labrador retriever, partie à l'âge de 12 ans,(accident à l'estomac) et là je viens de perdre mon petit Cavalier Ki,ng Charles, il allait avoir 11 ans, mais ces chiens là sont fragiles du cœur et avec la canicule, ça n'a rien arrangé. Il me manque énormément. Je l'avais adopté à l'âge de 5 ans et comptais bien en adopter un autre, sans pour autant oublier mon Calou ni mes précédents chiens d'ailleurs. Mon mari n'y tient pas, donc c'est encore plus difficile.
· Il y a plus de 5 ans ·Il n'y a pas un jour où Calou ne se rappelle à mon souvenir, c'est difficile.
Mais ta chienne a encore du temps devant elle, heureusement, profites en bien !!
Louve