Des gares… des gares… des gares...
Et des hommes qui traînent
leur ombre nue sur le trottoir
Ombre portée
dont les mains ont depuis longtemps
fini de caresser l'espoir
ou le corps d'une femme
… Bagarres
Des chiens en laisse
macadam
d'autres divaguent
au milieu de la bière et des tags
pièces serrées dans un mouchoir
un caddie qu'on enchaine
des valises trouées
qu'on serait bien en peine
de refermer le soir
gares …
Cimetières des cités
où depuis si longtemps nous avons lâché
prise
et quand passent et trépassent ces ombres
grises
que nos pas s'accélèrent
surtout, surtout
ne pas respirer la poussière …
Terre promise
…. à d'autres
Ici un autre enfer
Et moi j'attends le car
La pluie est reine sur le trottoir
et mes poches sont vides
Et vides les canettes de bière
Illustration : Blek le rat (Street art)
Quand la vie est faite de presque rien, que le moindre objet prend sens, que les mots donnés-reçus sont rêches et que vivre est amer, l'Homme apparaît alors dénudé de tout apparat, grossier et noble à la fois. Si plein d'humanité ! Telles furent mes pensées après une série de photos que j'avais prises auprès de sdf à Paris en 94. Je retrouve beaucoup de tout ça dans ce texte. Merci.
· Il y a presque 6 ans ·pierrefoucher
94 ... terrible constat car rien ne change .. Merci de m'avoir lue.
· Il y a presque 6 ans ·Susanne Derève
Vos poches sont peut-être vides, mais votre cœur est plein Susanne.
· Il y a environ 6 ans ·Julien Darowski
malheureusement ça ne peut pas absorber toute la misère du monde ..
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
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· Il y a environ 6 ans ·Ce sont des gares vides
où les trains n'arrivent plus
des rails qui brillent encore ,
en contraste des traverses sales.
C'est sans doute un de ces matins
où la lumière est blafarde:
elle se glisse avec effort
sous la verrière froide .
Je me suis réfugié
dans la salle des pas perdus,
sur une chaise inconfortable,
avec mon sac inutile.
Je ne sais depuis quand
les trains n'arrivent plus .
Les affiches sont défraîchies,
le tableau des horaires pend.
Il remonte à bien longtemps
et les horloges se sont figées
dans un hiver
qui semble une éternité .
Il y a cette odeur de fumée
qui s'est incrustée,
et la poussière
ne datant pas d'hier.
Quelques formes recroquevillées,
à même le sol :
des sans abris avec leur duvet troué
au milieu de papiers journaux .
On ne sait ce qu'ils attendent ,
peut être rien, car dans cette gare,
même les chiens s'égarent :
> on ne va nulle part.
RC
rechab
eux , ne vont nulle part ...
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
j'avais répondu tres tot... et pouf pouf ! plus rien !
· Il y a environ 6 ans ·Nous ne savons même plus "moderniser la misère"
Gabriel Meunier
La S.N.C.F., si.
· Il y a environ 6 ans ·Alain Balussou
oui et cela ne va pas changer...!
· Il y a environ 6 ans ·Gabriel Meunier
l'exclusion , ça dépasse le problème de la misère, il y aura toujours des exclus quoi qu'on fasse, on ne regarde pas les choses en face
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
et puis à vouloir intégrer 100% de la population cela donne parfois des pertes de régulation (les kamikazes, extrêmement bien intégrés dans leur groupe n'avaient plus de repères)
· Il y a environ 6 ans ·Gabriel Meunier
oh je ne crois pas qu'on veuille
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
cela ne se voit pas, mais le mouvement est tres fort et c'est une lame de fond : cela va du compteur Linky aux vaccinations en passant par le langage désincarné... Tres bon article dans "La décroissance" de cette semaine !
· Il y a environ 6 ans ·Gabriel Meunier
Une gare peut être gaie, à la campagne au printemps, ou si on voyage dans d'heureuses dispositions mais, là, Susanne Dereve puise dans son image la tristesse qui l'imprègne souvent. Surtout si c'est une gare routière.
· Il y a environ 6 ans ·Alain Balussou
gare routière de Quimper en hiver sous la pluie ...
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève
Merci RC !
· Il y a environ 6 ans ·Gabriel Meunier
c'est vrai : )
· Il y a environ 6 ans ·Susanne Derève