Grandir

Nous avons tous été enfants. Nous avons tous vécu ces moments. Être les héros d'un match de cours d'école, être le meilleur en classe, s'endormir sur le fauteuil, se réveiller dans un lit, se rêver capable de téléportation, par ce phénomène inexpliqué. Cette innocence dans les question, cette vraie naïveté. Ce côté candide, qu'on a pour la plupart oublié.

Grandir, oui, mais à quel prix?

Nous grandissons, nous savons, nous lisons, nous agissons, nous regardons parfois avec dédain ce passé si lointain, nous sommes perdus dans l'âge adulte, feignant d'y être bien. Nous nous refusons le fait d'être de grands enfants, car l'esprit de groupe nous hurle d'aller de l'avant. Cette perte est grande, le fossé se creuse, et nous pauvres âmes perdues face à la faucheuse.

Nous devrions garder cette petite parcelle d'innocence, ce petit mot simple et doux, cette naïveté d'enfance. Trop de fois on l'enterre, de peur d'être jugé, peu m'importe l'avis des autres, laissez-moi vivre en paix. Je ne vous juge pas vous qui voulez être adultes. Fichez-moi la paix, continuez votre tumulte. Je ne vous oblige à rien, vous pouvez m'ignorer. Laissez-moi être envahi, par ces petites pensées. Cet émerveillement de gamin, devant son idole, ces petits yeux qui brillent à la vue d'une babiole. Je m'émerveille de peu, vous vous moquez de moi, mais je sais voir les petits plaisirs ici bas.

Vous avez perdu une part essentielle de l'être adulte, car contrairement à l'enfant qui ignore ce que c'est que d'être grand, l'adulte doit s'en rappeler pour guider ce dernier vers l'avant.

Comment pouvez-vous vous croire meilleur que moi à dispenser vos conseils, alors que cette vie, vous l'avez enterrée? Vous n'êtes plus capables de joie candide, ni d'innocence, ni même de simplement vous surprendre... Vous êtes perdus adultes, perdus car ignorant encore ce que c'est que d'être un gosse, des rêves plein la tête, des envies, de l'audace... Tout est contrôlé, vous ne maîtrisez plus votre propre force... Celle qui demande simplement de faire parler ce gosse, ce gosse qui est en vous, et que vous avez banni, ce gosse qui n'attend que de revenir.

Laissez-moi être un enfant adulte. Laissez-moi vivre. Laissez-moi rire de tout. Laissez-moi être.
Essayez, vous aussi. Vous verrez que peut-être, vous reprendrez goût à la vie...