Hais Den

Alexis Venifleis

Dans son monde, Robocop est prince et Shakespeare emprisonné. Les montres n’ont plus d’aiguilles, et son passé se dispute avec ses souvenirs. Les femmes sont reines et les hommes pions, au mieux fous. La bas, l’amour si cher à l’espèce humaine est subordonné à la fierté et l’honneur personnel est sauf.

Dans son continent, on aime la vie, mais surtout pas celle des autres. On est riche d’égoïsme, mais relativement pauvre d’altruisme. On chauffe les mecs avant de geler les bites. On fête les plans cul pour mieux endormir les relations.

Dans son pays, on vote Sarkozy, mais on suce Dorcel. On baise Paris, si possible dans le Hilton.

Dans sa ville, la cerise n’est que sur le ghetto, et la crème n’est pas anglaise, mais algérienne. A défaut d’être U, ces cités ne sont que de Q, et les tournantes sont tout sauf de ping-pong.

Dans sa rue, ce sont les pochetrons qui s’approprient l’ambiance nuptiale. Aussi lugubres que les alcoolos de minuit, les putes font offices de vitrine pour le PMU du coin.

Dans sa maison, on fait mine d’arroser les plantes pour embellir les fondations. On gaspille l’eau parce qu’on se fiche radicalement du sort de l’Afrique.

Au fond du couloir se trouve une porte, qui mène certainement dans une pièce secrète.

Dans son cœur, on est pas pédéraste, mais quasiment misogyne. On ne croit au bonheur qu’à la bonne heure, des dames. Zola n’est qu’un défunt, mais on accuse cette verve de déshumanisation de l’amour. Le cœur à terre, les mains en l’air, ne bouge plus !

Bienvenue dans le monde de Dan Hoody.

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