Héros? Hérault?

Chère Ariane, Ma Muse disparue

Sois une chatte ronronnante

Une chienne haletante

Sois une mante bandante

Qui religieusement me tente

Glisse toi sous le bureau

Regarde-moi, savoure mes mots

Car sais-tu que tu en as du pot

D'avoir un tel héraut !

Et la belle Ariane, putative vestale, de répondre :

« Je rêve d'être cela et bien plus encore.
J'espère être bandante, pour toi.
Te faire bander. Encore et encore.
Que ton adorante occupe ton cerveau.
Qu'il m'appartienne un peu.
Que ton odorante enivre tes sens.
Je me glisse sous le bureau,
Car je t'imagine ainsi.
Je ne veux voir que la vie de ton vit
J'ai mal que tu SOIS sans moi.
Mais j'aime penser que tu ES brillant...

Quand tu penses à moi.
Tu es le héraut de nos désirs.
Tu es le héros de mes rêves.
Tu es ce cavalier qui m'emporte au-delà de tous mes rêves.
Tu es le poète qui ose me chanter mes désirs
Tu es le guerrier de ma chair assoupie

Tu es, toi aussi, l'odorant héros que je renifle... »

Les anciens grecs avaient trois mots pour désigner l'amour: eros, philia et agapè.

Eros, c'est le désir du bien sensible, mais aussi de toute autre objet digne d'attachement, la beauté par exemple.

La philia c'est l'amour désintéressé qui prend soin de l'homme, de l'ami, de la patrie, en qui la volonté et la noblesse de coeur ont maîtrisé les passions humaines.

Le mot agapè a parfois le sens d'Eros, mais plus souvent le sens de philia. 

« L'agapè, définie par le don, n'attend pas de retour, ni sous la forme d'objets, ni même sous l'espèce immatérielle d'amour en retour.

Pour la personne en état d'agapè, (elle, peut-être, Ariane rêvée ?)

ce qui est reçu ne peut être mis en rapport avec ce qu'elle a elle-même donné, à un moment précédent du temps.

Et ce que la loi d'amour prescrit en premier lieu, c'est l'impossibilité de juger, et par là, la vacuité de prescrire.

Saint Paul, pour marquer son opposition au juridisme, l'exprime d'un mot : “tout est permis”.

Pour être gardé vivant, le désir doit être maintenu dans l'incommensurable qui est son élément.

Dans l'incommensurable, la réciprocité est infinie de part et d'autre.

Celui qui aime ne peut pas calculer : aucune limite n'est fixée à l'amour et donc à la sexualité .